Adoptée lors du Sommet de l’Union africaine en février 2025, ce traité est le dernier outil élaboré par les ÉTATS africains pour prévenir, éliminer et répondre à toutes les formes de violences que subissent les femmes et les filles sur le continent, notamment les mutilations génitales féminines, les mariages précoces et forcés, la violence sexuelle en situation de conflit et la violence économique ou psychologique, le harcèlement sexuel, et la violence dans les lieux publics et de travail.
Il ambitionne aussi de renforcer les capacités des ÉTATS afin qu’ils puissent agir plus efficacement, notamment en mettant en place des politiques publiques plus adaptées à la lutte contre ces violences et en promouvant une meilleure coordination entre les ÉTATS, aussi bien au niveau régional que continental. Du reste, l’une des innovations de cet instrument juridique est le renforcement des compétences des mécanismes africains de droits humains (Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et Cour africaine des droits de l’homme et des peuples) dans la coordination, le suivi et l’évaluation des engagements des ÉTATS membres.
En tant qu’organes de surveillance de l’application des dispositions de la Convention, ils assureront une surveillance accrue des gouvernements, des organisations de la société civile et des mouvements féministes dans la mise en œuvre de leurs obligations et engagements. Ils garantiront aussi une réponse durable et effective aux violences sexistes et sexuelles à travers le renforcement des mécanismes juridiques et institutionnels nationaux de lutte contre ces violences et de promotion d’une culture de respect des droits humains et de l’égalité des sexes.
L’adoption de cette convention est aussi perçue comme un moment décisif pour l’Afrique, marquant la volonté des nations africaines de faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles une priorité absolue. Elle appelle à des actions concrètes, notamment la lutte contre l’impunité des auteurs, le renforcement des lois, l’allocation de budgets dédiés, la mise en place de mécanismes de suivi efficaces et une volonté politique constante.
L’avenir de l’Afrique repose sur la capacité de ses ÉTATS à protéger leurs citoyennes et citoyens les plus vulnérables et sur l’activisme des organisations de la société civile pour l’avènement d’« une Afrique dont le développement est axé sur les populations, qui s’appuie sur le potentiel de ses populations, notamment celles des femmes et des jeunes, et qui se soucie du bien-être de ses enfants ». (Aspiration 6 de l’Agenda 2063).
Selon le Forum africain des femmes leaders, la particularité de cette convention est d’avoir fixé des engagements clairs aux ÉTATS membres en leur imposant des obligations en matière de prévention, de protection et de sanctions contre les auteurs de violences.
DAFADOY joint sa voix à celles de ces femmes panafricaines et appelle toutes les organisations de la société civile africaine, principalement les organisations de femmes et de jeunes filles, à faire du 31 juillet 2025, un moment important de sensibilisation de l’opinion publique sénégalaise et africaine sur le contenu de la Convention de l’Union Africaine sur les violences faites aux femmes et aux filles tout en plaidant pour sa signature et ratification par les ÉTATS membres.
Il suffit seulement d’obtenir quinze (15) ratifications pour que l’Afrique ouvre une page nouvelle dans la lutte contre les violences dans les sociétés africaines. Le défi est à notre portée puisque notre mobilisation en faveur du Protocole de Maputo nous a permis d’obtenir son entrée en vigueur moins de deux ans après son adoption par l’Union africaine.
Ensemble, faisons de cette nouvelle vision une réalité.