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Le programme de santé du Sénégal est en grande partie soutenu par les partenaires au développement. Mais, avec la rupture inopinée des financements de certains bailleurs comme l’Usaid, le système sanitaire connaît aujourd’hui un réel problème d’accès aux médicaments. Une situation qui risque même de créer une désorganisation de ce système sanitaire dans le pays.
«La situation est assez difficile maintenant dans le système de santé, avec le retrait de certains bailleurs, mais également avec le contexte qui est assez difficile en termes de financement de la santé», a déclaré Dr Pape Djibril Ndoye, directeur adjoint de la Santé. Ainsi, «il y a eu beaucoup d’impacts au niveau des organisations de la Société civile, du ministère», a ajouté le directeur adjoint de la Santé, selon qui «cette rupture de financement de certains partenaires risque de désorganiser certaines structures, agences».
Dr Mor Diagne, Conseiller technique du ministre de la Santé et de l’action sociale, chargé des affaires pharmaceutiques, a estimé que des facteurs exogènes et endogènes ont largement contribué à empirer cette situation. «Le retrait des bailleurs et également le contexte mondial avec les crises et les guerres, sans compter le contexte sénégalais avec le changement de régime politique et l’héritage que le régime en place a trouvé par rapport au système de santé, ont accentué les difficultés. A cela vient s’ajouter l’arrêt brutal des financements de certains bailleurs dont l’Usaid qui finançait le Sénégal, et d’autres partenaires qui bénéficiaient du système de santé. Cela a créé une désorganisation du système de santé et un problème avec les données pour voir même l’étendue de l’impact du retrait. Au niveau du ministère de la Santé, sous l’égide du Dr Ibrahima Sy, il a été mis en place ce qu’on appelle la Delivery Unit, qui est chargée de booster tout ce qui se fait en matière de santé, pour évaluer l’impact réel», a détaillé le représentant du ministre de la Santé à cette rencontre.Face à cette situation, Enda Santé, dans le cadre du Projet Solidarité mené dans plusieurs pays, a initié, il y a trois jours, un Dialogue national sur l’accès à des médicaments et produits de santé à prix abordables au Sénégal dans le contexte actuel, en collaboration avec le ministre de la Santé, plusieurs organisations de la Société civile et des agences de l’Etat, notamment l’Arp, facilité par les partenaires Itpc Global. L’objectif de ce dialogue est de comprendre les implications de la détérioration du paysage financier pour les programmes de santé, d’explorer d’autres mécanismes de financement des programmes de santé dans le pays, d’élaborer des stratégies pour atténuer l’impact sur les populations vulnérables. «On est en train de mener une réflexion commune pour voir quelles sont les stratégies ou actions qu’on peut mettre en place pour améliorer cette situation. Ce qui permettra de prendre en charge l’accès aux médicaments à travers le financement innovant, mais également à travers la facilitation des difficultés qu’on a pu constater dans des chaînes d’approvisionnement au niveau du Sénégal», a indiqué Dr Pape Djibril Ndoye.
Pour aller vers une souveraineté sanitaire et ne plus confier la santé des pays africains à des organismes, les acteurs ont fait des recommandations. «Il nous faut une compilation des données pour nous permettre d’agir plus facilement. Nous avons aussi besoin de diversifier les sources de financement. Il faut aller vers des financements innovants. Car si nous réussissons, nos pays pourront désormais se passer des financements extérieurs. Il est aussi nécessaire de mettre en place un véritable plan de mobilisation des ressources domestiques», a suggéré Mme Thiombane. Abondant dans le même sens, le directeur adjoint de la Santé pense qu’il faut trouver des financements domesti-ques qui puissent permettre de prendre en charge ces médicaments. «Il y a également la souveraineté pharmaceutique qui est prônée par l’Etat du Sénégal. Mais, il y a des préalables pour ça, notamment des questions de propriété intellectuelle des médicaments et des produits de santé. Dans le cadre de ce dialogue, on est en train de voir comment on peut utiliser les flexibilités qu’offrent les accords pharmaceutiques pour pouvoir contourner ces blocages qui sont liés aux brevets avec les firmes pharmaceutiques, mais également certains produits de santé en général», a-t-il indiqué.
De manière globale, les acteurs tentent de mettre en œuvre les moyens de voir comment collaborer ensemble avec la Société civile et le gouvernement, afin de trouver des voies et facilités pour permettre un accès plus facile aux soins pour les populations les plus vulnérables au Sénégal et dans la sous-région.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn
L’article Santé – Dialogue sur l’accès aux médicaments : Recherche pour une indépendance financière dans le secteur est apparu en premier sur Lequotidien - Journal d'information Générale.