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Plus que trois jours pour aboutir à un accord mondial contre la pollution plastique. Depuis la semaine dernière, les 184 pays réunis à Genève n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Une majorité d’États poussent pour un texte ambitieux qui règlemente les plastiques dès leur production. Les pays pétroliers veulent restreindre le traité à la seule gestion des déchets. Mais les scientifiques sont unanimes : le seul recyclage ne suffira pas pour venir à bout de la pollution plastique.
Moins de 10 % des plastiques dans le monde sont aujourd’hui recyclés. Recycler signifie que les plastiques usagés sont collectés, triés, nettoyés, puis transformés en granulés qui servent à leur tour à la fabrication de nouveaux produits en plastique.
Seulement voilà : contrairement au verre qui est recyclable à l’infini, le plastique se dégrade lors du recyclage. Avec du plastique recyclé, on peut seulement fabriquer des produits de moindre qualité ; on parle alors du « décyclage ». Et après deux, trois recyclages, le plastique n’est plus réutilisable. La deuxième raison, c’est qu’il n’existe pas un mais des plastiques avec des milliers de compositions différentes. Et cela pose problème au moment du recyclage. « C’est extrêmement difficile de retourner à un produit que l’on peut incorporer partout », explique Fabienne Lagarde, enseignante-chercheuse à l’université du Mans. « Ces plastiques contiennent par exemple énormément d’additifs. Mais ces plastiques, qui contiennent beaucoup d’additifs, ne peuvent pas être réutilisés, par exemple dans le domaine du médical qui demande du plastique dont on contrôle très bien la composition. Il en est de même pour les emballages alimentaires ».
De surcroît, le processus de recyclage coûte plus cher que la fabrication de nouveaux plastiques. Avec pour conséquence que les plastiques recyclés ne se substituent pas aux plastiques neufs. Au contraire : ils s’y ajoutent. « Si on regarde les courbes de production des matières vierges et des matières recyclées, elles augmentent toutes les deux », constate Flore Berlingen, ancienne directrice de l’ONG Zero Waste France et auteure du livre Recyclage : le grand enfumage. La spécialiste rappelle que la pollution plastique ne se limite pas aux déchets visibles, comme les bouteilles en plastique que l’on retrouve sur nos plages. « Pour la problématique des microplastiques et de la toxicité des composantes du plastique, le recyclage n’y peut rien », martèle-t-elle.
En effet, ces particules microscopiques de plastique sont déjà partout : dans l’eau, nos sols, l’air et même dans notre cerveau. C’est pourquoi Fabienne Lagarde insiste sur le fait que le recyclage « ne sera jamais la solution unique », même si « pour les plastiques qui resteront essentiels, il est important de pouvoir les recycler et qu’ils soient d’ailleurs conçus pour être recyclables ».
Les scientifiques du monde entier sont formels : pour mettre fin de façon efficace à cette crise mondiale, il n’y a pas d’autre choix que de réduire la production des plastiques et de limiter drastiquement leur utilisation.
L’article Pourquoi le recyclage seul ne suffit pas pour en finir avec la pollution plastique? est apparu en premier sur Sud Quotidien.