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				Réunis ce vendredi 31 octobre à Dakar, des acteurs de la santé publique, des journalistes et des experts ont débattu des défis liés à la réduction des ressources consacrées à la santé maternelle et infantile en Afrique. Le point de presse, organisé par Helen Keller International et Global Health Strategies, en collaboration avec E-Jicom et l’Association des Journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD), avait pour thème : « Face aux réductions des ressources : l’innovation pour la santé maternelle et infantile, un enjeu de souveraineté sanitaire ».
Présidée par le Pr Samba Sow, ancien ministre de la Santé du Mali, la rencontre a mis en lumière les conséquences directes de la contraction de l’aide internationale sur les systèmes de santé africains, tout en valorisant les solutions locales et les innovations qui émergent pour combler ces manques.
« Nous avons accompli des progrès considérables : la mortalité infantile a été réduite de moitié depuis 2000 et les décès maternels de plus d’un tiers, » a rappelé le Pr Sow. « Mais ces acquis sont aujourd’hui fragilisés par les crises économiques, climatiques et sécuritaires. L’Afrique ne doit pas dépendre éternellement des financements extérieurs ; elle doit bâtir une souveraineté sanitaire fondée sur ses propres ressources et ses propres solutions. »
Selon lui, la voie à suivre repose sur une intégration plus forte des programmes existants : « Un seul plan rationnel, un seul personnel de santé, une seule vision durable. » Il a salué la créativité africaine dans la santé numérique, la production locale ou encore le planning familial, estimant que « l’Afrique n’attend pas d’être sauvée, elle crée ses propres solutions ».
La Dr Ndèye Astou Badiane, Directrice pays de Helen Keller International Sénégal, a abondé dans le même sens, soulignant l’urgence de repenser les modèles de financement :
« Nous vivons une période de rareté des ressources et de baisse de l’aide au développement. Cela nous oblige à innover, à mobiliser davantage de ressources domestiques et à renforcer les partenariats public-privé. »
Elle a cité plusieurs exemples d’initiatives africaines réussies, comme le Pro-Initiative, né après le retrait de l’USAID, qui a permis de mobiliser plus de 110 milliards de francs CFA pour la poursuite de programmes de nutrition et de santé. La responsable plaide également pour une approche intégrée, combinant santé, nutrition et autonomisation économique des femmes : « Produire localement, valoriser les produits du terroir et créer des activités génératrices de revenus, c’est aussi faire de la santé un levier de souveraineté. »
De son côté, Hamadou Tidiane Sy, directeur général de E-Jicom, a insisté sur le rôle des médias dans cette dynamique :
« Les journalistes doivent être au cœur du débat sur la santé. Comprendre les innovations, relayer les bonnes pratiques, c’est contribuer à renforcer la gouvernance et à rapprocher la science des citoyens. » Il a encouragé les professionnels des médias à s’approprier ces enjeux et à tisser des liens durables avec les experts de la santé publique.
La rencontre s’est achevée sur un appel collectif à une action concertée pour préserver les acquis de deux décennies d’efforts. Comme l’a conclu le Pr Sow : « Chaque vie maternelle ou infantile sauvée est une victoire pour la souveraineté de nos nations. L’Afrique doit agir maintenant, avec courage, unité et confiance en ses propres forces. »
Ousmane GOUDIABY
L’article Face à la réduction des financements consacrées à la santé maternelle et infantile en Afrique : un plaidoyer pour une souveraineté sanitaire fondée sur l’innovation est apparu en premier sur Sud Quotidien.

