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Une mission suisse composée de scientifiques et d’ingénieurs s’est rendue au Maroc du 23 au 27 novembre 2023 afin d’évaluer les dégâts causés par le séisme d’Al Haouz qui a frappé le Haut Atlas en septembre de la même année. L’objectif : améliorer les stratégies de réduction des risques sismiques en Suisse et dans les régions de montagne.
Sous l’égide de la Société suisse de génie parasismique et de dynamique des structures (SGEB), la mission a rassemblé plusieurs institutions suisses. Elle s’est concentrée sur l’inspection des bâtiments endommagés, l’analyse des typologies de constructions locales, des mécanismes de construction et des types de dommages, tant structurels que non structurels.
Le rapport de la mission, publié dans la revue spécialisée Nature en ce mois de mai 2025, souligne que « l’absence de pratiques de construction parasismique a largement contribué à l’aggravation des dommages ». Si les bâtiments modernes à Marrakech, construits en béton armé, ont relativement bien résisté, les édifices historiques de la médina ont subi des dégâts partiels. Les zones rurales de l’Atlas, quant à elles, ont été particulièrement touchées, en raison de l’absence de conception sismique et de la mauvaise qualité des matériaux de construction.
L’étude du séisme d’Al Haouz revêt une importance particulière pour la communauté suisse du génie parasismique, dans un pays à sismicité faible à modérée. Le séisme de Bâle en 1356 (magnitude 6,6) reste le plus fort jamais documenté en Suisse.
Les observations de la SGEB mettent en lumière la complexité des interactions entre facteurs géologiques, topographiques et caractéristiques locales du sol, qui peuvent amplifier les secousses. Les dégâts recensés près des pentes montagneuses et dans les bassins sédimentaires confirment la nécessité d’études géophysiques in situ, basées sur l’analyse des conditions souterraines, des vitesses d’ondes et des structures géologiques.
Les bâtiments en pierre des zones rurales figurent parmi les plus endommagés. Leur vulnérabilité est attribuée à l’absence de comportement en boîte, à la mauvaise qualité des pierres utilisées, souvent irrégulières et lisses, et à l’utilisation de mortier de terre épais (mélange de terre, d’eau, parfois de paille ou de chaux), entraînant un manque d’intégrité structurelle. En revanche, les bâtiments en pierres régulières, avec mortier fin et parfois des éléments métalliques d’ancrage, ont mieux résisté.
Les constructions hybrides (béton/briques) dans les montagnes présentaient une complexité sismique accrue due à des ajouts non planifiés et à des discontinuités de rigidité. Les bâtiments en terre ont montré des effondrements partiels, causés principalement par la faiblesse des connexions entre murs et toitures.
La mission recommande un renforcement du respect du code sismique, des programmes de réhabilitation ciblant les écoles, hôpitaux et logements anciens, et des incitations financières pour encourager les améliorations. Elle suggère aussi de former les ouvriers locaux aux techniques parasismiques, d’améliorer le contrôle des matériaux sur les chantiers, et d’impliquer les communautés dans les décisions de reconstruction.
Enfin, les experts appellent à des campagnes de sensibilisation, des entraînements d’évacuation, et une meilleure coordination entre universités, autorités locales et institutions techniques. Une communication claire sur les risques, associée à des actions de soutien psychologique, renforcerait la résilience des populations.
The post Séisme d'Al Haouz : Une mission Suisse préconise un renforcement urgent de la résilience sismique appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.