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La prise de position officielle du MK Party en faveur du plan d’autonomie marocain marque un tournant dans le paysage politique en Afrique du Sud. Pour la première fois, un acteur majeur rompt avec l’alignement traditionnel de Pretoria sur les thèses séparatistes.
Le 9 juin 2025, le parti sud-africain uMkhonto we Sizwe (MK), issu d’une scission de l’ANC et devenu la troisième force politique du pays, a publié un document de 17 pages dans lequel il soutient sans équivoque le plan marocain d’autonomie au Sahara. Ce revirement, qualifié de « manifeste » pour un partenariat stratégique avec le Maroc, remet en cause la doctrine anti-marocaine qui prévaut en Afrique du Sud depuis 2004. Le texte appelle à une coopération économique, culturelle et sécuritaire entre les deux puissances industrielles africaines, et souligne la nécessité de dépasser les lectures idéologiques figées au profit d’une unité continentale renouvelée.
Une rupture significative dans le paysage politique sud-africain
Cette nouvelle posture de la formation politique sud-africaine constitue, selon le professeur de droit public à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Ibn Tofail, Azzeddine Hannoun, un tournant politique majeur. “ Il s’agit d’une déclaration inédite qui bouscule le consensus Sud-Africain sur le Sahara marocain”, affirme-t-il dans une déclaration à Hespress Fr.
Cette prise de position du parti sud-africain Umkhonto weSizwe (MK Party) en faveur de la souveraineté du Maroc sur le Sahara constitue “un tournant historique dans la perception sud-africaine de cette question stratégique pour notre pays. Longtemps perçue comme acquise, la solidarité sud-africaine envers le Front polisario était devenue presque dogmatique dans l’après-Mandela, sous l’influence d’une diplomatie idéologique héritée des luttes anti-coloniales et d’une lecture figée du principe d’autodétermination. Or, cette déclaration du MK Party marque une rupture symbolique et politique majeure”.
Et professeur de droit public d’expliquer que cette nouvelle position “ brise d’abord un tabou au sein du paysage politique sud-africain. En affirmant que le Sahara est historiquement et juridiquement marocain, et que la solution d’autonomie proposée par le Maroc représente une issue « réaliste et équilibrée », le MK Party ouvre un nouvel espace de débat au sein de l’opinion publique sud-africaine. Il reconnaît la pertinence du plan d’autonomie dans un cadre d’unité africaine et de consolidation des États-nations, plutôt qu’une fragmentation continue de l’espace continental par des logiques séparatistes souvent manipulées par des acteurs extérieurs”.
Cette déclaration, de l’avis de Hannoun, prend une résonance particulière dans le contexte actuel, où le continent africain est confronté à des tensions croissantes liées au séparatisme, au terrorisme et à l’ingérence étrangère. “Le MK Party y voit un parallèle direct avec les menaces pesant sur l’intégrité territoriale de l’Afrique du Sud elle-même, ce qui l’amène à affirmer un principe fondamental : la défense de l’unité et de l’intégrité des États africains face aux dynamiques de morcellement et de séparatisme”.
Par ailleurs, poursuit l’expert en relations internationales, “la déclaration ne se limite pas à un simple soutien politique. Elle s’inscrit dans une vision panafricaniste stratégique de partenariat entre deux puissances continentales, le Maroc et l’Afrique du Sud. Le texte met en avant des convergences économiques (investissements croisés, potentiel commercial dans le cadre de la ZLECAf), des valeurs communes issues des luttes de libération, et un appel à refonder les relations diplomatiques sur la base d’intérêts partagés plutôt que sur des dogmes historiques dépassés”.
Cette sortie du MK Party est donc, aux yeux de Hannoun, “doublement significative” : elle constitue un signal diplomatique fort à Pretoria, et elle peut potentiellement inspirer d’autres forces politiques africaines à reconsidérer leurs positions figées sur la question du Sahara, à la lumière des réalités historiques, juridiques et géopolitiques actuelles.
En conclusion, “cette déclaration constitue une brèche dans le mur du tropisme pro-polisario en Afrique australe. Elle rappelle que le débat sur le Sahara n’est pas figé, qu’il évolue, et que l’Afrique a tout intérêt à soutenir des solutions pragmatiques, africaines et durables, à ses propres défis d’intégration, de stabilité et de souveraineté”.
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