Posted by - Support KAAYXOL -
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À première vue, Parasite semble raconter l’ascension d’une famille pauvre dans l’univers doré des riches. Mais derrière cette trame sociale, Bong Joon-ho signe une œuvre magistrale, dépourvue de héros et d’ennemis, où chaque personnage est pris dans les contradictions d’un système inégalitaire. Un film qui déconstruit les illusions morales, en brouillant les repères habituels du spectateur.
En effet, au fil de son visionnage de l’œuvre si le spectateur est tenté de prendre le parti des Kim et de se battre à leur côté face à l’oppression des riches, de se ranger du côté de la “justice sociale” et de duper ces derniers afin d’offrir aux pauvres une vie plus digne, il finira vite par se heurter à un point central de cette dernière, son absence de réel manichéisme.
En effet, dans Parasite le manichéisme est jeté aux oubliettes, personne n’est purement bon, tous les personnages ont quelque chose à se reprocher, les actions des Kim sont à la limite morale là où les Park sont arrogants et ont eux aussi des défauts à se reprocher.
Mais malgré cette absence de manichéisme le spectateur reste tout de même incapable de ne pas être pris de compassion et d’empathie pour les personnages principaux et cela grâce aux métaphores, qui bien que se faisant discrètes dans leur présence se trouvent en réalité gigantesque dans leur symbolique.
Des métaphores portées par des scènes entrainantes de par le drame et les retournements de situations, qui sont elles aussi aux services de cette même critique sociale, on retiendra sans problème la scène de la pluie torrentielle qui est vu, au travers du point de vue des Park symbolisé par leur gigantesque baies vitrées leur offrant sécurité et confort, comme un splendide divertissement de la part de mère Nature et qui vécut directement comme un cataclysme destructeur et sans espoir de résolution pour les Kim qui quant à eux voient leur habitation complètement noyée sous l’eau.
Dans l’ensemble et après revisionnage de l’œuvre dans son intégralité, il s’agit ni plus ni moins que d’un chef-d’œuvre, un grand cru de 2019 qui se savoure dans sa réalisation, dans son choix des plans, son choix des décors, son jeux de lumières, ou encore ses métaphores et les questions qu’il soulève, tout est réussi de bout en bout dans ce film, et nous rappel toujours le talent et la maîtrise de Bong Joon Ho qui n’avait déjà rien à prouver depuis l’excellent The Host pour la plupart des critiques, mais qui pour ma part avait déjà largement conquis mon cœur et fait ses preuves avec son tout premier film « Memories of Murders ».
Même si on pourrait reprocher à Bong Joon Ho (par manque pur d’arguments ) un épilogue assez insatisfaisant, nous sortant de l’atmosphère dramatique et inéluctable des destins des strates sociales par une touche d’espoir que certains qualifie comme n’ayant pas lieux d’être dans un contexte pareil, on ne peut s’empêcher d’applaudir une fois le générique de fin lancé.
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