Le rideau est tombé dimanche 15 juin sur la 23e édition des Journées Franco-Marocaines de Radiologie, mais l’écho des discussions passionnées résonne encore dans les couloirs du Palais des Congrès de Marrakech. Pendant quatre jours intenses, cette grand-messe scientifique organisée par la Société Marocaine de Radiologie (SMR) a rassemblé plus de 500 professionnels de la santé venus du Maroc, de France, du Royaume-Uni et d’ailleurs.

Au cœur des préoccupations : l’imagerie oncologique et l’intelligence artificielle dans le diagnostic radiologique. Deux domaines qui cristallisent aujourd’hui les espoirs et les interrogations des professionnels de santé. Cette édition s’inscrit pleinement dans la vision réformatrice portée par le Roi Mohammed VI, qui fait de la modernisation du système de santé une priorité nationale.

« Nous vivons un moment empreint de dialogue, d’échanges et d’innovation », confiait lors de la cérémonie d’ouverture Siham Salam, présidente du congrès. Une vision partagée qui trouve sa force dans le partenariat stratégique noué avec la Société Française de Radiologie, véritable tremplin pour une formation continue adaptée aux réalités du terrain.

L’intelligence artificielle n’est plus ce concept futuriste qui fascinait il y a quelques années. Elle s’installe désormais dans le quotidien des radiologues, transformant leur approche diagnostique. Les experts présents ont témoigné de ses apports concrets : une précision accrue, des délais d’analyse optimisés, des modèles prédictifs révolutionnaires pour le suivi des maladies chroniques.

« L’IA n’est plus une promesse future, elle est déjà une réalité clinique », martèle Jean-Pierre Tasu, radiologue français reconnu. « Mais il est temps d’accompagner son intégration par un encadrement éthique et réglementaire rigoureux ». Une préoccupation légitime qui traverse toute la profession.

Parallèlement, l’imagerie oncologique a mobilisé les énergies autour d’un enjeu vital : le dépistage précoce. Des cancers cérébraux aux pathologies hématologiques, en passant par les affections digestives et pulmonaires, chaque session a révélé de nouvelles perspectives dans la détection et l’analyse des tumeurs.

Pour Abderrahim Adil, le message est clair : « L’imagerie joue un rôle crucial dans notre combat contre le cancer. Cela exige de nous un investissement constant dans la formation spécialisée et le renouvellement de nos équipements ». Une bataille où chaque progrès technique peut sauver des vies.

Moment fort de ces journées : une session entière dédiée à l’imagerie de la femme, organisée en partenariat avec le Royal College of Radiologists britannique. Les participants ont pu découvrir les dernières avancées en IRM rapide et approfondir la prise en charge des pathologies gynécologiques complexes. Une approche qui témoigne de la volonté de placer les besoins spécifiques des patientes au cœur des innovations technologiques.

L’événement a marqué les esprits par sa créativité pédagogique. Trois « villages » thématiques – Intelligence Artificielle, Radiologie Interventionnelle et Échographie – ont permis aux professionnels de toucher du doigt les technologies de pointe. Loin des présentations théoriques classiques, ces espaces interactifs ont offert une véritable immersion dans les applications pratiques de demain.

En parallèle, l’espace d’exposition a dévoilé les dernières générations d’échographes, scanners, IRM et solutions d’IA, témoignant du dynamisme d’un secteur en perpétuelle évolution.

« Ce congrès représente une véritable valeur ajoutée pour la formation continue de nos radiologues », se félicite Najat Cherif Idrissi El Ganouni, présidente de la SMR. « Il démontre que les partenariats internationaux peuvent avoir un impact réel et mesurable sur la qualité des soins que nous proposons à nos patients ».

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