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La récente arrestation de la militante Ibtissam Lachgar, suite à la publication sur les réseaux sociaux d’une photo la montrant portant un t-shirt jugé offensant envers la divinité, a ravivé un débat sensible mêlant droits humains, cadre légal et limites de la liberté d’expression au Maroc.
Selon le communiqué du ministère public, la jeune femme a diffusé une image accompagnée d’un message contenant une insulte à l’islam, déclenchant une réaction ferme des autorités. Sur le t-shirt, une inscription assimilant Dieu à l’homosexualité a suscité une vive controverse, y compris au sein des sphères politiques, à l’image de l’ancien ministre de la Justice El Mostapha Ramid. Celui-ci a rappelé sur Facebook que si la liberté de croire ou de ne pas croire doit être respectée, « l’insulte préméditée et intentionnelle aux sacralités religieuses » doit être sanctionnée conformément à la loi.
Cette affaire a mis en lumière les dispositions du Code pénal marocain, notamment l’article 267, qui punit les atteintes à la religion islamique par des peines allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et des amendes substantielles, des sanctions aggravées en cas de diffusion publique ou via les médias électroniques.
Pour autant, l’arrestation d’Ibtissam Lachgar a suscité de vives critiques dans le milieu des défenseurs des droits humains. Dans une déclaration à Hespress, la présidente de l’Association marocaine des droits humains, Souad Brahma, a souligné que cette affaire relève avant tout de la liberté d’expression et d’opinion, garanties par les conventions internationales, dès lors que les propos ne visent pas directement des individus ou n’incitent pas à la haine. Elle a appelé à la mise en liberté provisoire de la militante, insistant sur la nécessité d’un procès équitable et la présomption d’absence d’intention d’offense.
Le débat dépasse toutefois le strict cadre juridique pour toucher à des questions de fond liées au vivre-ensemble et au respect des valeurs partagées au sein d’une société majoritairement musulmane. Pour l’ancien président de la Ligue marocaine de défense des droits humains, Abderrazak Boughanbour, les propos d’Ibtissam Lachgar constituent un dépassement des limites de la liberté d’expression, en portant atteinte à une valeur fondamentale. Il considère que cette situation nécessite une enquête approfondie et un traitement prudent, afin d’éviter une montée des tensions dans un contexte social sensible.
Au-delà de l’affaire personnelle, ce dossier illustre la complexité du délicat équilibre entre la liberté d’expression, le respect des croyances religieuses et la législation en vigueur au Maroc. Il interroge la société marocaine sur ses capacités à gérer les expressions dissidentes tout en protégeant ses fondements culturels et religieux, et invite à une réflexion collective sur les garanties des droits humains dans un cadre légal respectueux.
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