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L’effondrement récent d’un immeuble résidentiel à Fès, qui a tragiquement coûté la vie à dix personnes et en a blessé plusieurs autres, est attribuable au manquement des autorités locales à assurer le suivi de la décision d’évacuation émise en 2018, a souligné lundi le secrétaire d’Etat à l’Habitat, Adib Benbrahim.
L’incident de Fès, ayant causé plusieurs morts et blessés, a fait surgir les défaillances persistantes dans la prévention et la gestion des bâtiments vétustes. Intervenant lors de la séance des questions orales tenue ce lundi 12 mai 2025 à la Chambre des représentants, Benbrahim a révélé certains détails concernant l’effondrement.
Le secrétaire d’Etat a fait savoir : « En 2018, une décision d’évacuation a été formellement prononcée concernant certains bâtiments à Fès. Cependant, cette mesure n’a pas été mise en œuvre à ce jour. Il convient de souligner que la responsabilité de la gestion de ce dossier incombe au président de l’arrondissement, qui aurait dû assurer un suivi rigoureux et agir en conséquence pour procéder à l’évacuation des occupants. Au lieu de cela, ces mesures n’ont pas été concrétisées, ce qui a malheureusement conduit à la tragédie survenue récemment« .
« Je tiens à rappeler que cette responsabilité revient à la fois au président de l’arrondissement et au maire de Fès en fonction à l’époque« , a-t-il insisté.
Dans le même registre, Benbrahim a souligné que la loi 94.12 relative aux bâtiments menaçant ruine, entrée en vigueur en 2017, a été une étape décisive dans la modernisation du dispositif réglementaire. Elle établit un cadre clair pour l’identification, l’évaluation et la gestion des bâtiments susceptibles de s’effondrer. La loi définit notamment la responsabilité du résident, qui doit réaliser les réparations ou avertir en cas de danger, ainsi que celle du président de la commune, chargé de contacter les autorités compétentes et de prendre les mesures d’évacuation nécessaires.
Elle a également permis la création d’une agence nationale pour la rénovation urbaine et la gestion des bâtiments menaçant ruine. Dotée de missions d’expertise et d’état des lieux, cette structure fournit des informations essentielles aux autorités régionales. Cependant, le secrétaire d’Etat a indiqué que la responsabilité de suivi reste décentralisée, et que c’est la région, via le wali ou le gouverneur, qui doit coordonner la prévention et l’action. « Ce n’est pas le ministère, mais la région qui doit assurer le suivi« , a-t-il précisé.
En outre, le responsable a présenté un bilan détaillé de l’action sur le terrain visant à prévenir ou à neutraliser les bâtiments menaçant ruine. Il a rappelé qu’en 2012, selon le recensement officiel réalisé par le ministère de l’Intérieur, plus de 43.400 bâtiments étaient identifiés comme étant à risque d’effondrement, hébergeant environ 78.300 familles, pour un coût estimé à près de 8,11 milliards de dirhams, dont 2,39 milliards de dirhams à la charge de l’Etat.
Selon Benbrahim, à ce jour, 20.786 bâtiments ont été traités, permettant ainsi d’améliorer le cadre de vie de plus de 49.590 familles. Il a également expliqué que parmi les modalités d’intervention retenues pour gérer ces situations, figure le relogement dans des appartements de logement social, notamment pour les familles occupant des bâtiments soumis à la démolition.
Malgré ces efforts importants, la gestion de la problématique des bâtiments menaçant ruine demeure confrontée à plusieurs défis. Leur nature évolutive, difficile à prévoir, complique la planification et le déploiement efficace des opérations. A cela s’ajoutent des contraintes liées au déficit d’expertise technique spécialisée, à la faible disponibilité des structures spécialisées dans ce type de logement, ainsi qu’à la faiblesse des revenus des familles concernées, qui limite leur implication dans les démarches d’intervention.
Concernant l’aide au logement, Benbrahim a confirmé que le programme, ciblant les ménages à revenu modéré et limité, a surpassé ses objectifs initiaux, passant de 75.000 à 96.000 unités soutenues. Il a également dévoilé que 48.000 bénéficiaires ont été recensés sur 150.000 demandes annoncées, avec 25% d’entre eux résidant à l’étranger. De plus, la répartition des bénéficiaires révèle que 62% sont issus de la classe moyenne, tandis que 38% appartiennent à la tranche à revenu limité.
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