Dix ans après la pire catastrophe environnementale du Brésil, le gouvernement a annoncé vendredi le versement d’environ 666 millions de dollars d’indemnisations à plus de 35.000 pêcheurs et agriculteurs touchés par la rupture d’un barrage minier à Mariana (sud-est) en 2015.

Lors d’une cérémonie organisée à Linhares, le président Luiz Inácio Lula da Silva a remis symboliquement les premières cartes de transfert de revenus aux victimes, qui recevront l’équivalent d’un salaire minimum et demi pendant trois ans, puis d’un salaire minimum pendant douze mois supplémentaires.

Ce programme s’inscrit dans le cadre du « Nouvel Accord du Rio Doce », conclu en octobre 2024 après deux années de difficiles négociations entre le gouvernement, la compagnie Vale et ses partenaires Samarco et BHP Billiton, responsables du barrage.

Cet accord prévoit au total 30 milliards de dollars de réparations afin de financer des projets environnementaux, socioéconomiques et des indemnisations directes. Au total, quelque 300.000 personnes et entreprises ont été recensées pour recevoir des compensations individuelles.

Pourtant, la douleur reste vive parmi les habitants. « Cet argent ne nous permettra pas de rêver, mais au moins d’assurer le strict nécessaire pour survivre », a confié Ana Paula Ramos, agricultrice et membre d’une association de femmes du cacao.

Le représentant du Mouvement des victimes des barrages (MAB), Heider José Boza, a de son côté appelé à élargir le dispositif afin d’inclure de nombreux petits producteurs encore laissés pour compte.

Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage de Fundao, à Mariana, avait libéré près de 39 millions de mètres cubes de boues toxiques, tuant 19 personnes et affectant des dizaines de municipalités sur 700 kilomètres jusqu’à l’océan.

Dix ans plus tard, aucun responsable n’a été condamné, la justice ayant même prononcé des acquittements retentissants.

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