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Dans les ruelles ocres d’Aït Ben Haddou, ce joyau du Sud marocain classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, les sons familiers du mandarin résonnent désormais aux côtés de l’arabe et du berbère. À une trentaine de kilomètres de Ouarzazate, cette forteresse ancestrale attire de plus en plus de touristes venus de Chine, curieux de découvrir un Maroc pluriel, riche de traditions, de paysages et d’hospitalité.
À travers l’objectif de l’agence Associated Press, un reportage réalisé fin juin 2025 a capté l’effervescence de cette nouvelle tendance. Appareils photos en bandoulière, les visiteurs chinois immortalisent les remparts centenaires du ksar, flânent dans les échoppes d’artisanat, dégustent des tajines fumants, et engagent avec enthousiasme la conversation avec leurs guides. « Le Maroc m’a attiré par sa diversité culturelle : arabe, berbère, africaine et européenne », témoigne Xihao Chen, venu de Shanghai.
Pour l’expert en tourisme Zoubir Bouhout, cette affluence n’est pas un hasard. Dans son analyse parvenu à Hespress FR, il revient sur l’impact décisif de la suppression des visas pour les ressortissants chinois en 2016. « Avant cette date, le nombre de touristes chinois ne dépassait pas les 10.000 par an. En 2019, nous avons franchi le cap des 140.000 visiteurs », souligne-t-il. Malgré le coup d’arrêt imposé par la pandémie, la courbe reprend aujourd’hui une ascension impressionnante. Avec la reprise des vols directs entre la Chine et le Maroc, Bouhout estime que «nous pourrions atteindre entre 250.000 et 300.000 visiteurs chinois dès 2025 ».
Face à cette clientèle exigeante et curieuse, les acteurs du tourisme local redoublent d’efforts pour adapter leur offre. Abdelilah Karroume, propriétaire d’un restaurant de la région, l’a bien compris.
« Nous avons adapté notre menu avec des plats marocains qui plaisent aux palais chinois, comme la soupe de potiron, des tajines variés et, surtout, de l’eau chaude toujours servie à table», a-t-il expliqué.
L’attrait des touristes chinois va bien au-delà du simple dépaysement. Xiu Meng Qi, originaire de la province du Shandong, raconte que c’est un film évoquant Casablanca qui a éveillé sa curiosité pour le Maroc. « Ce voyage est une immersion culturelle, pas seulement des vacances », affirme-t-elle, les yeux brillants d’émotion.
Derrière ce succès se cache aussi une stratégie bien rodée de l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT). Présent dans les grands salons professionnels en Chine, l’ONMT a mené des campagnes ciblées sur les réseaux sociaux chinois et a mis en place le programme « China Ready». Ce dernier forme les professionnels du secteur à l’accueil des visiteurs chinois, à leur langue, leurs habitudes et leurs attentes spécifiques.
Pour Zoubir Bouhout, cette montée en puissance du tourisme chinois à Aït Ben Haddou est emblématique d’un Maroc qui a su se positionner comme une destination plurielle, alliant authenticité, paysages spectaculaires, médinas vivantes et prestations sur mesure. Ce mouvement, selon lui, ne profite pas seulement à l’image du royaume à l’international : il agit aussi comme un véritable levier économique pour des régions longtemps en marge du développement.
À Aït Ben Haddou, chaque photo prise, chaque article d’artisanat acheté, chaque tajine dégusté est désormais le reflet d’un Maroc en pleine mutation touristique. Un Maroc qui sait séduire et s’adapter, sans jamais perdre son âme.
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