Sous l’effet de restrictions budgétaires sans précédent, les Nations Unies ont annoncé, lundi, une réduction drastique de leur plan d’aide humanitaire pour 2025. L’Organisation appelle à une mobilisation urgente alors que les besoins, eux, explosent.

Pour 2025, le Bureau de coordination de l’aide humanitaire des Nations Unies (OCHA) a dévoilé un plan d’aide resserré à 29 milliards de dollars, bien loin des 44 milliards initialement envisagés. Cette contraction notable, qualifiée de « plus importante jamais opérée », contraint l’organisation à concentrer ses efforts sur 114 millions de personnes jugées les plus vulnérables à travers le monde.

« Nous avons été forcés de faire un tri de la survie humaine », a déclaré Tom Fletcher, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

Loin d’être une simple révision comptable, cette décision est perçue comme une réponse à une conjoncture mondiale marquée par des conflits prolongés, des catastrophes naturelles et une insécurité alimentaire en hausse. Du Soudan à Gaza, en passant par le Myanmar et la République démocratique du Congo, les foyers de crises humanitaires se multiplient, avec des besoins croissants et urgents.

Le plan 2025 repose sur une hiérarchisation stricte, d’après l’Organisation. Les zones classées en niveau 4 et 5, correspondant à des situations d’urgence extrême ou catastrophique, sont prioritaires. Les aides sont également adaptées, incluant la distribution de liquidités plutôt que de produits et un soutien ciblé pour préserver la dignité et répondre aux besoins concrets des populations.

« Le calcul est cruel et les conséquences déchirantes », a poursuivi Fletcher, affirmant que « trop de personnes ne recevront pas l’aide dont elles ont besoin, mais nous sauverons autant de vies que possible avec les ressources qui nous sont données ».

Ce resserrement est directement lié à une diminution massive des financements internationaux, en particulier de la part des Etats-Unis, a expliqué la même source. Washington, principal bailleur d’aide au développement via l’USAID, a réduit de plus de 90% son budget destiné aux programmes internationaux. Une décision qui a eu un effet domino sur l’ensemble des contributions mondiales.

Dans ce contexte, les Nations Unies ont lancé un appel à la communauté internationale. « Ce n’est pas seulement un appel à l’argent », a martelé Fletcher, mais c’est « un appel à la responsabilité mondiale, à la solidarité humaine. Nous ne demandons que 1% de ce que vous avez choisi de dépenser l’an dernier pour la guerre ».

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