En reconnaissance du rôle majeur joué par la diplomatie marocaine dans les efforts ayant préparé la signature de l’« Accord de Taëf », ou Document de réconciliation nationale libanaise, qui mit un terme à la guerre civile au Liban à la fin des années 1990, le président libanais Joseph Aoun a tenu à saluer depuis la capitale algérienne les efforts historiques déployés par Rabat pour unifier les rangs libanais et surmonter l’une des crises politiques les plus sombres qu’ait traversé ce pays du Moyen-Orient.
S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, dans le cadre de sa visite officielle en Algérie, le président libanais a déclaré que « les relations entre le Liban et l’Algérie sont des relations historiques, vieilles comme leur existence commune, avec celle de leurs frères arabes sur les rives de la Méditerranée ».
Joseph Aoun a enchaîné en affirmant que « les pays arabes doivent être unis par l’intérêt arabe commun, sur la base de la recherche du bien de l’être humain dans chacun de nos pays et dans notre région, et dans un monde que nous voulons ouvert et amical ».
Le chef de l’État libanais a ensuite insisté sur l’appui constant de l’Algérie à son pays : « Le Liban n’oublie pas les positions de l’Algérie, qui l’a toujours soutenu. Elle n’a jamais manqué aux efforts de bonne volonté entrepris dans le cadre arabe pour sortir le Liban de ses crises et mettre fin à ses conflits complexes, mêlant dimensions internes et pressions externes. Elle a notamment participé à la Haute Commission arabe, aux côtés des deux pays frères que sont le Royaume d’Arabie Saoudite et le Royaume du Maroc, dans les efforts ayant conduit à l’adoption du Document de réconciliation nationale dans la ville de Taëf ».
Joseph Aoun a également rappelé l’importance de ce tournant dans l’histoire de son pays, notant que « l’Accord de Taëf s’est transformé en constitution du système politique libanais, en fondement du vivre-ensemble national, de l’appartenance arabe du Liban et de sa pleine souveraineté ». Il a ajouté que « se remémorer cette étape ne fait que renforcer notre conviction que la solidarité arabe est une nécessité pour la force du Liban, le renforcement de son unité et la préservation de sa souveraineté et de son indépendance ».
Depuis toujours, le Royaume du Maroc a manifesté un attachement constant à la cause libanaise. Sur les scènes politique, régionale et internationale, Rabat a toujours affiché son soutien à l’État libanais institutionnel en temps de crise, veillant à défendre son unité, à garantir son indépendance, et rejetant fermement toute forme d’ingérence extérieure dans ses affaires internes ou toute tentative de formation d’un « État dans l’État ».
Ce soutien n’a d’ailleurs pas été limité à la seule sphère politique. Le Maroc s’est également illustré par de nombreuses initiatives à caractère humanitaire, parmi lesquelles figure la mise en place, à l’été 2020, d’un hôpital militaire de campagne dans la capitale Beyrouth, immédiatement après l’explosion meurtrière survenue au port. Cet établissement médical a permis à des milliers de Libanais de recevoir des soins, parallèlement à l’acheminement de plusieurs tonnes d’aides médicales et alimentaires envoyées sur instructions royales, afin d’atténuer les conséquences de cette tragédie qui a fait de nombreuses victimes.
Dans un contexte antérieur, l’ambassadeur du Liban au Maroc, Ziad Atallah, avait lui aussi souligné la profondeur stratégique et l’ancienneté des relations entre Rabat et Beyrouth. Lors d’une rencontre organisée dans la capitale marocaine, il avait déclaré que « le Liban est présent dans le cœur de la famille royale au Maroc, à travers un lien de sang et d’alliance, incarné par Lalla Lamia Solh, épouse du défunt prince Moulay Abdellah, oncle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Elle est issue de la célèbre famille libanaise Solh. »
Le diplomate libanais avait également tenu à rappeler que « le Royaume a joué un rôle déterminant dans l’Accord de Taëf qui a mis fin à la guerre civile libanaise, notamment grâce au roi défunt Hassan II, dont les efforts déployés lors des sommets arabes ont permis de faire aboutir cet accord, dans l’objectif d’aider le peuple libanais à surmonter ses épreuves ».
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