" "
Posted by - support -
on - Mon at 11:00 AM -
Filed in - Society -
-
4 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Le Syndicat national des travailleurs en éducation spécialisée du ministère de la Justice (SYNTES/Justice) hausse le ton face à ce qu’il qualifie de « marginalisation » et de « discrimination ». Face à la presse samedi 25 octobre le SYNTES/Justice, a dénoncé une situation de « maltraitance au sein même de la justice ». Sous ce rapport, ils ont annoncé une série d’actions syndicales pour exiger des autorités, la révision du décret n°2024-792, la régularisation des primes trimestrielles et une revalorisation des indemnités des éducateurs spécialisés.
Dans une déclaration forte tenue devant les médias, Baba Lyssa Ndiaye, Secrétaire général du SYNTES/Justice décrit une situation inquiétante pour les travailleurs de la Direction générale de la protection judiciaire et sociale (DGPJS) qui vivent une profonde injustice administrative et matérielle. « Certains agents attendent depuis cinq ans leur carte professionnelle. Cette négligence traduit un manque de respect de la tutelle à notre égard », a-t-il déploré. Le syndicaliste fustige également une discrimination dans l’accès aux avantages réservés à d’autres services du ministère.
Le principal grief du syndicat vise le décret 2024-792, signé en catimini et dans la précipitation par l’ancien régime, le 26 mars 2024, au lendemain de la dernière élection présidentielle. Ce texte, selon le SYNTES/Justice, « exclut » les éducateurs spécialisés des postes de direction au profit des magistrats. « C’est un décret élaboré sans notre implication. Il nous déloge de notre direction générale alors que ce sont nos compétences qui assurent le bon fonctionnement du système de protection judiciaire des enfants », s’est indigné Baba Lyssa Ndiaye. Sous ce rapport, le syndicat exige sa révision totale.
Les doléances portent aussi sur la prime trimestrielle, censée compenser l’exclusion du Fonds commun de justice, mais jamais régularisée depuis son instauration en 2021. Le SYNTES/Justice réclame également la revalorisation de l’indemnité de participation à la judicature, jugée inéquitable : les éducateurs spécialisés perçoivent 70 000 F CFA, soit moitié moins que d’autres agents.
Autre revendication majeure : la création d’indemnités de responsabilité. « C’est la seule direction où avancer dans la carrière fait baisser le salaire », dénonce le syndicaliste, qualifiant la situation de « paradoxale et injuste ». Le syndicat plaide en outre pour un rehaussement du niveau de recrutement au Centre de formation judiciaire : les éducateurs spécialisés sont encore recrutés au niveau du baccalauréat, quand les autres corps le sont à partir de la licence.
Le secrétaire général a aussi attiré l’attention sur la précarité des conditions de travail dans les services extérieurs. « Nos agents parcourent des kilomètres pour encadrer des enfants en conflit avec la loi, sans moyens de transport, dans des locaux délabrés et surchargés », a-t-il regretté.
Face à l’absence de réponses, le syndicat annonce un plan d’action national. Dès ce lundi, les éducateurs spécialisés boycotteront les audiences pour mineurs et les activités socio-éducatives. Un sit-in est prévu le 10 novembre devant la direction générale, suivi de débrayages les 13 et 14 novembre à partir de midi. À compter du 19 novembre, une grève générale de 72 heures par semaine sera observée jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications. « Nous avons beaucoup attendu. Il est temps que cette injustice cesse pour de bon », a conclu Baba Lyssa Ndiaye, appelant les autorités, en particulier le ministre de la Justice, à « écouter la voix des travailleurs qui, chaque jour, œuvrent à la réinsertion des enfants en danger, victimes ou en conflit avec la loi ».
OUSMANE GOUDIABY
L’article Victimes de « marginalisation et discrimination » : les travailleurs en éducation spécialisée crient leur ras-le-bol est apparu en premier sur Sud Quotidien.
