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Après la libération de 17 manifestants suite aux manifestations de Soussoung, 7 autres ont été, par contre, envoyés en instruction après leur audition par un juge du Tribunal de grande instance de Mbour.
Par Alioune Badara CISS – Alors que la tension reste palpable à Soussoung, sur les 24 personnes initialement interpellées dans le cadre des protestations contre l’exploitation d’une carrière de basalte, 17 ont été libérées hier par le juge du Tribunal de grande instance de Mbour et leurs dossiers classés sans suite, tandis que 7 autres restent sous le coup d’une instruction judiciaire.
Ces libérations interviennent après une série d’arrestations dénoncée avec virulence par le Collectif pour la défense des terres de Soussoung (Cdts). Le collectif avait alerté l’opinion publique dès le vendredi 25 juillet sur des «opérations d’enlèvements arbitraires», parfois menées directement dans des domiciles privés, visant à instaurer un «climat de peur et de répression».
L’escalade avait atteint un point critique lorsque, selon le communiqué du Cdts, un bus reliant Soussoung à Dakar avait été intercepté près de Notto par des gendarmes. «Des passagers voyageant pacifiquement ont été arrêtés brutalement et conduits de force à la brigade de Ndiaganiao», avait déclaré le président du collectif, s’insurgeant contre la détention de «24 personnes dans des conditions préoccupantes», qualifiées de «citoyens honnêtes dont la seule faute semble être de vivre sur des terres convoitées».
Le Cdts avait alors exigé la libération immédiate et inconditionnelle des détenus, ainsi que la fin des violences et le respect des droits fondamentaux. Il avait lancé un «appel à la solidarité nationale et internationale pour mettre un terme à ces actes d’un autre temps, qui bafouent les principes élémentaires de justice et de dignité humaine».
Les tensions à Soussoung trouvent leur origine dans le projet d’exploitation d’une carrière de basalte par la société Trans Favo Suarl. Le vendredi 25 juillet, plusieurs habitants dont Ngor Sène, Mbaye Diégane Diouf, Ngor Tine et Modou Diouf, s’étaient rassemblés pour s’opposer à ce projet. Ils se seraient introduits sur le site de 40 hectares attribué à l’entreprise, armés de coupe-coupe, pour empêcher les employés de travailler.
En réponse à ces troubles, l’Escadron de surveillance et d’intervention (Esi) de Sandiara avait été déployé, entraînant des affrontements et l’interpellation de plusieurs jeunes. Initialement, 21 jeunes avaient été déférés au Parquet de Mbour pour «rassemblement illicite ayant entraîné des dommages aux responsables de l’entreprise Trans Favo Suarl». Ces individus avaient affirmé ne pas avoir été informés du projet et refusé catégoriquement l’exploitation de la carrière dans leurs champs, déclarant qu’ils ne laisseraient aucun promoteur «accaparer leurs terres».
Les récentes arrestations rapportées par le collectif, portant le nombre total de détenus à 24 avant les libérations, témoignent d’une intensification des mesures face à la mobilisation locale. La situation demeure précaire à Soussoung, où la population locale reste déterminée à défendre ses terres face à l’avancée de ce projet d’exploitation d’une carrière de basalte.
abciss@lequotidien.sn
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