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Dans un contexte alourdi par d’importants arriérés de paiement et une dette publique réévaluée à 118,8 % du Produit Intérieur Brut (PIB) à fin 2024, le Sénégal s’engage dans une nouvelle phase de redressement économique et budgétaire, en parfaite cohérence avec sa ‘’Vision 2050’’. La reprise du partenariat avec le Fonds Monétaire International (FMI) apparaît, à ce titre, comme un levier déterminant pour renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers.
Après un premier plan de relance économique et sociale financé à 90 % par les ressources internes, Dakar élabore désormais une stratégie de résorption des arriérés de paiement. Cette démarche se déploie dans un climat marqué par de fortes inquiétudes quant à la soutenabilité de la dette, à la suite de la révélation de statistiques sous-évaluées durant l’ancien régime. L’audit indépendant réalisé par le cabinet Faurice Mazard a en effet mis en lumière l’ampleur des engagements financiers, conduisant les autorités actuelles à corriger le ratio d’endettement public : 111 % du PIB pour 2023, contre 74 % initialement annoncés.
Dans son dernier communiqué, le FMI a salué les efforts de transparence et la volonté de réforme affichés par les nouvelles autorités. Les discussions ont porté sur des mesures correctrices jugées prioritaires, telles que la centralisation de la gestion de la dette, la mise en place d’une base de données unique et le renforcement des dispositifs de contrôle budgétaire. Malgré l’ampleur des défis, l’institution de Bretton Woods a relevé la résilience de l’économie sénégalaise, illustrée par une croissance de 12 % au premier trimestre 2025, portée par l’entrée en production du pétrole et du gaz. Certains secteurs demeurent toutefois fragiles : la construction et l’industrie chimique limitent l’élan, ramenant la croissance des hydrocarbures à seulement 3 %.
En marge de la rencontre annuelle du MEDEF à Paris, le Directeur général de l’Agence pour la Promotion de l’Investissement et des Grands Travaux (APIX), Bakary Séga Bathily, a insisté sur le fait que la coopération avec le FMI s’inscrit dans une dynamique déjà enclenchée. « L’État du Sénégal n’a pas attendu l’appui du FMI pour initier des réformes structurelles en matière de gouvernance, de transparence budgétaire et de gestion de la dette », a-t-il déclaré. Selon lui, la présentation d’un plan de redressement financé majoritairement par des ressources domestiques constitue un signal fort de responsabilité et de crédibilité.
Pour les autorités, l’accompagnement du FMI viendra consolider ces acquis et renforcer la confiance des bailleurs de fonds. « Nous avons toujours été confiants dans la résilience de notre économie. Les mesures prises aujourd’hui ne font que confirmer la volonté de l’État de bâtir son développement sur des données claires et transparentes », a ajouté M. Bathily.
Au-delà de la stabilité macroéconomique, le Sénégal s’inscrit dans une stratégie à long terme. La Vision 2050, portée par le Président de la République, dépasse le seul cadre national pour embrasser une ambition panafricaine. La participation, lors du dernier forum, de plusieurs chefs d’État et responsables politiques de la sous-région illustre cette volonté d’ériger Dakar en plateforme régionale de coopération.
En se positionnant comme un hub économique et stratégique pour l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal entend attirer capitaux et talents autour de projets structurants favorisant l’intégration régionale et la transformation économique du continent. Le prochain Forum d’investissement, prévu les 7 et 8 octobre, constituera un jalon essentiel dans cette trajectoire, en offrant un cadre d’échanges privilégié pour la maturation de projets structurants et économiquement viables.
JEAN PIERRE MALOU
L’article Sénégal-Fmi : une dynamique constructive en préparation est apparu en premier sur Sud Quotidien.