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Depuis son annonce dans le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 23 juillet 2025 jusqu’à son lancement officiel ce vendredi 1er août, le Plan de Redressement Économique et Social « Jubbanti Koom » focalise l’attention de la classe politique. Le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, salue dans une note un « travail remarquable, à la fois rigoureux, ambitieux », y voyant l’avènement d’« une nouvelle ère de gouvernance fondée sur la souveraineté, la justice sociale et la valorisation de nos propres ressources… pour sortir notre pays des impasses économiques héritées du passé ». À l’inverse, Thierno Bocoum, président de AGIR-Les Leaders, alerte contre « une déformation professionnelle mal orientée [qui] met l’économie en danger ». Mamoudou Ibra Kane, leader du mouvement « Demain, c’est maintenant », estime pour sa part, dans un post sur X, qu’« à la place d’un Plan de Redressement, il était plus judicieux de mettre en place un Plan de Relance. »
EL MALICK NDIAYE, LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE
«Une vision claire et cohérente pour sortir notre pays des impasses économiques héritées du passé»
«J’adresse mes vives félicitations au Président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, ainsi qu’au Premier ministre, Monsieur Ousmane Sonko, et à l’ensemble de leurs équipes, pour l’élaboration et la présentation, ce vendredi 1er août, du Plan de redressement économique et social.
Ce travail remarquable, à la fois rigoureux, ambitieux et profondément ancré dans les aspirations du peuple sénégalais, témoigne d’une vision claire et cohérente pour sortir notre pays des impasses économiques héritées du passé. Il ouvre une nouvelle ère de gouvernance fondée sur la souveraineté, la justice sociale et la valorisation de nos propres ressources.
En tant que Président de l’Assemblée nationale, je réaffirme l’engagement total de notre institution à accompagner ce plan dans toutes ses dimensions : réformes législatives, contrôle de l’action gouvernementale, et suivi-évaluation rigoureux des politiques publiques.
C’est dans cette dynamique que nous avons engagé plusieurs réformes, notamment celle du Règlement intérieur, et que nous organisons, du 4 au 8 août à Saly, une retraite parlementaire consacrée au renforcement des capacités des députés sur les nouveaux enjeux économiques, sociaux et budgétaires. Comme je l’ai souligné lors de la clôture de la session ordinaire, il n’y aura cette année de «vacances parlementaires» que de nom. La Nation attend de nous du sérieux, de la constance et des résultats.
Ensemble, nous devons bâtir un Sénégal souverain, juste et prospère. Et l’Assemblée nationale jouera pleinement son rôle dans cette transformation historique.»
THIERNO BOCOUM, PRESIDENT AGIR-LES LEADERS
«Plan de redressement : une déformation professionnelle mal orientée met l’économie en danger»
«Le Premier ministre, ancien inspecteur des impôts, semble reproduire un réflexe professionnel mal adapté au rôle de chef de gouvernement en faisant de la fiscalité l’outil principal d’un redressement qui devrait d’abord passer par l’investissement, la confiance et la stimulation de l’activité productive.
Au lieu de bâtir une relance par l’injection ciblée de ressources dans des secteurs porteurs, le plan proposé semble mettre la charrue fiscale avant les bœufs économiques.
Se faisant, on risque d’étouffer des ménages déjà affaiblis et des entreprises en quête de souffle. En 2024, le taux de pression fiscale était estimé à 16,9 % du PIB (MEF Sénégal). L’ambition est de le porter à 20 %, voire au-delà sans que l’on ait vu, pour l’instant, un plan massif de relance de la demande ou de l’investissement public.
Pire encore, l’investissement public a chuté de 30,3 % au T1 2025 par rapport à la même période l’année précédente, selon le Rapport d’Exécution Budgétaire. Cela signifie que l’État investit moins mais prélève plus.
Ce qui est économiquement contre-productif.
Penser que l’on peut relancer une économie à bout de souffle par la pression fiscale est une chimère.
La taxation doit être la conséquence d’une dynamique économique et non son point de départ. Taxer un tissu économique exsangue revient à le fragiliser davantage. Nous n’avons pas assisté à la présentation d’un plan de redressement mais à celle d’un plan de compression déguisé, habillé de mots forts mais sans les injections vitales que réclame notre économie.»
MAMOUDOU IBRA KANE, LEADER DU MOUVEMENT «DEMAIN, C’EST MAINTENANT»
«A la place d’un Plan de redressement, il était plus judicieux de mettre en place un Plan de relance»
«Je m’abstiens de toute réaction épidermique sur le Plan de redressement économique et social-JUBBANTI KOOM présenté par le PM O. Sonko, ce 1er août 2025. Le sujet est trop sérieux pour verser dans l’émotion. Je porte donc un jugement objectif sur ledit Plan.
Sur la forme, le PM a eu un ton globalement posé et constructif pour ne pas dire co-constructif, en s’abstenant de la polémique comme il en avait l’habitude dans ses sorties antérieures. Il a aussi su expliquer l’articulation du Plan de redressement avec la VISION 2050 tout en se pliant, dans son propos, à l’autorité du Président de la République qui définit la politique de la nation, coordonnée par le Premier ministre. “Ce plan n’est pas tombé du ciel”, nous a-t-il assuré.
Quant au fond, de bonnes décisions annoncées :
– approche endogène dans la mobilisation des ressources pour financer le plan (plus de 5000 milliards) avec un objectif de ramener le déficit budgétaire à 3% (norme Uemoa) en 2027 ;
– pari sur le secteur privé, les collectivités territoriales et les citoyens comme leviers de redressement et de développement ;
– paiement total de la dette due au secteur privé ;
– promotion des champions et potentiels champions économiques nationaux ;
– promotion d’un secteur bancaire national fort ;
– réduction du train de vie de l’Etat de 100 milliards entre 2025 et 2028, soit 25 milliards par an (si et seulement si l’année 2025 est comptabilisée) ;
– rationalisation des subventions (en espérant qu’elles ne vont pas renchérir le coût de la vie déjà très étouffant pour les ménages) ;
– investissements prioritaires dans le capital humain et moins dans les infrastructures. Mais ne pas oublier que les infrastructures font tourner l’économie.
– développement de l’économiste numérique ;
– augmentation de l’âge des véhicules à l’importation (8 ans actuellement) de 10 à 15 ans (cli’ d’œil à la diaspora) ;
J’émets cependant quelques réserves :
– à la place d’un Plan de redressement, il était plus judicieux de mettre en place un Plan de relance ;
– le temps mis pour élaborer le Plan, 16 mois après, est assez long. Certaines décisions de l’actuel régime ne doivent-elles pas être redressées ? Affaires Aser, et Onas par exemple.
– la politique de l’emploi ne me paraît assez clairement déclinée. Idem pour l’agriculture et l’industrie ;
– un trop-plein de taxes (trop d’impôt tue l’impôt) ;
– le PM et son ministre de l’Economie nous révèlent (imprudemment) que les informations communiquées par le gouvernement sur les finances publiques ont eu les conséquences suivantes : renchérissement du financement extérieur (dette), dégradation de la signature du Sénégal, suspension du programme avec le FMI. Est-ce une démarche de transparence ou plutôt irresponsable ? Le débat est ouvert. Transparence pour transparence, il faut publier le rapport du cabinet Mazars et attendre le rendez-vous avec le FMI prévu en septembre.
À propos du FMI et des partenaires financiers, le Premier ministre a versé dans l’émotion en déclarant,: “On n’attend rien du FMI.” Dans ce cas, il faut alors renoncer définitivement à tout programme avec lui. Il faut savoir que le Sénégal ne définit pas les conditions du programme avec le FMI et au-delà, celles relatives au financement extérieur du développement.
– S’agissant de la base militaire de Rufisque, le PM a manqué de discrétion sur le sujet puisqu’il n’est pas tranché du fait du “veto fort” de l’armée et de l’arbitrage requis du PR. Sujet sécuritaire confidentiel et sensible.
Pour finir, je relève la déclaration du PR selon laquelle l’Etat a continué à payer le loyer de l’immeuble du défunt HCCT alors qu’il était déjà propriétaire du bien depuis 2014.
Questions : qui en est le bénéficiaire ? A-t-il remboursé et combien ?
Le PR a également cité son prédécesseur sur un contrat naval. Les deux régimes, présent et précédent, sont interpellés sur les tenants et aboutissants. Les Sénégalais doivent savoir.», a écrit, dans un post sur X, le journaliste Mamoudou Ibra Kane, leader du mouvement «Demain, c’est maintenant».
L’article Redressement économique et social ou «jubbanti koom» : des politiques «notent» le plan Diomaye-Sonko est apparu en premier sur Sud Quotidien.