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on - Mon at 11:15 AM -
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Les populations du village de Ngathie Peulh, situé à environ 5 km au Nord de la commune de Ngathie Naoudé, n’en peuvent plus. Fortement mobilisées, le samedi 21 juin dernier, sur l’une des places mythiques de leur village, les populations ont décrié avec fermeté les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour accéder à l’électricité.
Malgré les cinq (5) km qui séparent le village de la basse tension, les deux (2) km de la haute tension et les dix-neuf (19) km de la centrale de Kahone, Ngathie Peulh n’a jamais accédé à l’électricité. Sa doléance qui a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs promesses gouvernementales, à l’appréciation des habitants, n’a jamais été concrétisée.
Les populations qui sont visiblement très remontées contre ce qu’elles qualifient aujourd’hui de favoritisme par rapport aux autres villages du pays présentement connectés, ont ainsi convoqué cette mobilisation populaire pour étaler les nombreuses difficultés qu’elles sont obligées de surmonter chaque jour depuis la création de leur village il y a 500 ans. Ngathie Peulh n’est pas le village concerné par cette doléance, mais l’ensemble des circonscriptions voisines dont Ngathie Bofel, Ngathie Narga, et les hameaux Saré Pathé, Sara Gagnado et Gourfi.
Ainsi, pour les habitants, cette absence d’électricité pèse lourdement sur leur bien-être social, leurs vies de manière générale. Pour faire broyer un seul kilogramme de mil, ou se procurer de la glace notamment en période chaleur et de Ramadan et recharger son téléphone portable, ils sont obligés de parcourir dix (10) km pour se rendre à la localité électrifiée la plus proche et revenir.
Les 1500 âmes qui peuplent ces villages, majoritairement composés d’agriculteurs et d’éleveurs, ne sont plus en sécurité au sein même de leurs propres concessions à cause du problème récurrent du vol de bétail et autres formes d’agressions multiples, mais également dans leurs déplacements d’un village à l’autre pour disposer de certains produits en manque dans leurs villages.
Face à un tel phénomène décevant, les femmes et les jeunes filles sont par essence les plus exposées et beaucoup d’entre elles esquivent de manière fréquente beaucoup de tentatives de viol ou se font souvent agresser par des malfaiteurs parfois présents sur les lieux où rôdant tout autour des champs, cachés par la forêt.
En cas de grossesse, la plupart des femmes peinent à rallier les structures sanitaires. Et au fur et à mesure que leur état de maternité avance, les difficultés s’accentuent et beaucoup parmi elles finissent par accoucher dans les concessions, avec tous les risques que cela comporte.
Pour ces villageois, la non-électrification de leurs villages est plus alarmant et impacte négativement le secteur de l’éducation et la formation. Les étudiants orientés dans les universités virtuelles n’ont plus la possibilité de rester au village et suivre correctement leurs cours en ligne. La seule alternative pour eux est de trouver un logement à Kaolack ou ailleurs dans la région. Ce qui, du coup, augmente de plus en plus les charges des familles dont la plupart vit dans une précarité absolue.
Leurs camarades des autres universités, inscrits en cycle de recherche, vivent la même situation. Sauf que pour eux, il faut soit arrêter les études si la famille n’est pas en mesure de les couvrir financièrement ou les poursuivre en cas d’obtention d’un quelconque soutien extérieur.
Au plan économique, la situation se complique de manière drastique. Car avant même l’avènement des nouvelles technologies, le système économique est totalement à genoux à ce niveau du pays. Les femmes n’ont jamais eu le privilège de transformer les produits tirés de l’agriculture et de l’élevage, faute de machines modernes. Les jeunes n’ont jamais pu se permettre d’exercer les métiers utilisant l’électricité et finissent par se retrouver au chômage ou migrer en ville, à chaque période post hivernale.
Ainsi appréciant leurs agitations du samedi comme un avant-goût de cette revendication, les habitants de ces six (6) villages du département de Guinguinéo menacent de passer à une vitesse supérieure, si aucune solution diligente n’est apportée à leur requête pour laquelle ils ont par ailleurs attiré l’attention des hautes autorités du pays.
Abdoulaye FALL
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