Les maquillages des chiffres de la dette publique révélés par le régime actuel, à propos de la gestion de l’ancien président Macky Sall ne sont pas une nouveauté au Sénégal. C’est du moins l’avis de Mohamed Dia, consultant bancaire basé aux États-Unis et expert financier. Invité de l’émission Objection de la radio privée Sud FM hier, dimanche 27 juillet, Mohamed Dia a expliqué que le régime libéral du Président Abdoulaye Wade avait lui aussi eu recours à cette pratique, ce qui avait contraint son successeur, Macky Sall, à consacrer les deux premières années de son mandat à redresser la situation économique avant de lancer les grands projets publics à travers le Plan Sénégal émergent (PSE). « On se rappelle qu’à la fin, le régime d’Abdoulaye Wade avait même des difficultés à accéder au marché financier international. Le président Wade avait d’ailleurs alerté, à la veille de l’élection présidentielle de 2012, en déclarant : “Si je ne reste pas au pouvoir, le Sénégal ne pourra plus payer les salaires des fonctionnaires dans un délai de deux mois», a-t-il rappelé. Avant d’ajouter : « Quand Macky Sall est arrivé au pouvoir, il a découvert un déficit bien plus important que ce qui avait été annoncé. Lui aussi a connu d’énormes difficultés durant les deux premières années. Il avait mis en place le programme Yonnu Yokkuté, mais n’avait pas encore d’accord avec le FMI, ce qui l’empêchait de recourir au marché financier international. Il a fallu tout revoir avant de conclure un programme avec le FMI, ce qui a permis ensuite le lancement du PSE». Poursuivant son propos, le consultant bancaire a déploré la persistance de cette mauvaise pratique qui, selon lui, repose sur un modus operandi bien précis : « Il s’agit de saboter le logiciel du gouvernement hébergé au ministère des Finances, afin de dissimuler certaines dépenses».

NANDO CABRAL GOMIS

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