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INTRODUCTION : L’HÉRITAGE DÉSASTREUX D’UNE GOUVERNANCE PATRIMONIALE ET KLEPTOCRATIQUE : LA RÉPUBLIQUE DES COPAINS ET DES COQUINS).
Nous sommes arrivés, avec l’élection de Bassirou Diomaye FAYE en mars 2024 a une rupture historique dans la trajectoire politique du Sénégal. Nous avons assisté avec la nouvelle opposition tous les excès qui sont inacceptables pour « un pays qui recèle d’immenses ressources matérielles et humaines, surtout des hommes, des femmes, des jeunes pétris d’innombrables qualités intellectuelles et morales qui, mises ensemble, devraient permettre d’édifier une grande nation » (in Alternative vers une société de développement humain, mai 2025).
La nouvelle opposition espère réaliser un chamboulement du pays par des outrances, des attaques au vitriol à l’endroit du Président de République dont la démission est exigée par des appels au soulèvement populaire. La plateforme proposée pour justifier cette exigence est d’une maigreur désespérante : il n’est fait nulle part allusion à une moindre violation d’un quelconque dispositif des textes fondateurs de la République.
La bouffonnerie du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) présente une fausse prétention de « rassembler l’ensemble des forces vives de la nation » a décliné un programme en 6 lignes : libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et, le respect effectif des droits, la fin des persécutions contre les opposants, les journalistes et les voix critiques. Le dialogue national du 28 mai au 4 juin leur a admonesté une sévère leçon en soumettant au débat : la Réforme et l’amélioration du système électoral ; la Révision du Code électoral ; révision du système de parrainage ; la Rationalisation du paysage politique en encadrant les partis ; l’Encadrement du financement des partis politiques ; l’inscription automatique au fichier électoral dès la majorité et la délivrance de la carte biométrique CEDEAO.
Le Rapport d’audit sur la situation des finances publiques gestions de 2019 au 31 mars 2024 techniquement avéré a montré comment les « kleptocrates » ont plongé le pays dans une crise multidimensionnelle : d’abord économique et financière d’abord avec un endettement abyssal et un déficit profond des finances publiques,, ensuite une crise sociale qui se traduit par l’amplification des pathologies (Double déficit de STROUT) sociales (pauvreté de masse, sous-emploi des jeunes, inégalités et précarités diverses), en outre, le développement de toutes les prédations et prévarications (corruption à grande échelle, népotisme affolant et toutes les formes d’enrichissement illicite et d’accaparement et spoliation foncière, blanchiment, association de malfaiteurs, faux et usage de faux, désacralisation et délitement des institutions, etc.) et enfin, un régime mortifère et hautement répressif avec ses crimes de sang et des dizaines de détenus politiques. Les projets dits structurants sans évaluation d’impact sont vaniteusement présentés pour un double objectif : justifier un troisième mandat et couvrir les malversations des prédateurs. Le régime a atteint toutes les prévarications qui ont sapé toutes les politiques économiques et financières ainsi que les institutions démocratiques dans le seul but de s’enrichir au détriment de toute la société sénégalaise. Tous les outils qui érodent une démocratie ont connu un essor affolant. S’y ajoutent, au-delà les multiples tripatouillages des institutions républicaines, une connivence avec une justice aux ordres (Démocratie et développement, NEAS). Toutes les institutions d’un État importé et un système de demi-dieu ouvrent l’ère d’un potentat.
Pour faire bonne figure auprès des bailleurs de fonds et de la « communauté internationale » le régime adopte un modèle de développement périmé fondé sur la trilogie : la croissance comme horizon, l’endettement et l’aide publique (l’argent de l’extérieur) comme fonction exclusive d’investissement et le progrès technique. À la veille des rencontres avec les bailleurs de fonds, on mobilise à coup de milliards des cabinets d’experts étrangers pour encenser les dirigeants et établir des modèles scabreux loin de vraies politiques économiques, financières et sociales pour une croissance équitable et inclusive. Tout cela est couronné par quelques images coloriées et frappantes pour les simples d’esprit (les fameuses trois qui montent au ciel). Les rédacteurs de ce Rapport ont ignoré qu’en Afrique « Malgré quelques progrès accomplis par la région durant la dernière décennie, le profil actuel de la croissance n’est ni inclusif ni durable. Cela pour trois raisons: (i) le pays est fortement tributaire des ressources naturelles, il est resté globalement une économie de rente où le processus d’accumulation productive n’a pu être réellement enclenché (ii) la production et la productivité agricoles par habitant sont encore faibles, ce qui a de graves conséquences pour la sécurité alimentaire et la stabilité sociale, et (iii) la croissance a eu pour corollaire la désindustrialisation, ce qui ressort du fait que la part de l’industrie manufacturière dans le produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique est dérisoire. Il est difficile dans cet article de « déconstruire » la problématique de la croissance, du néolibéralisme de l’Émergence.
À la veille des rencontres avec les bailleurs de fonds, l’État du Sénégal recourt à un cabinet étranger pour enjoliver les investisseurs à la veille du Club de Paris coûts de milliards à la définition de leurs stratégies de développement ce qui pose des problèmes d’efficacité et même d’utilité. C’était le cas du Plan Sénégal Émergent le miroir du Président Macky SALL pour chercher la crédibilité et épater les bailleurs de fonds lors du Groupe consultatif en 2014 pour mobiliser près de 3 000 milliards de F CFA. Ce plan était totalement aveugle quant à la montée des pathologies sociales : pauvreté de masse, chômage des jeunes, les inégalités et les diverses autres précarités qui placent le pays sur un volcan en ébullition (Prof Kassé : L’économique au défi des pathologies sociales). Pourtant, la situation sociale était si dégradée que la Banque mondiale et ses édiles reconnaissaient, « s’il y a une ligne émouvante de la pauvreté et de la destitution, il y aurait sans nul doute une ligne révoltante de l’accaparement et de l’opulence ? » Il est clair qu’on ne peut étudier profondément et complètement les questions du développement sans prendre en considération le contexte de l’activité économique, les relations entre les structures économiques et les structures d’encadrement (structures sociales, les structures politiques, structures mentales).
I/ L’OPPOSITION SÉNÉGALAISE FACE A LA FORFAITURE DE LA GESTION KLEPTOCRATIQUE DE MACKY SALL. (Voir les deux rapports Democracy capture et The shadow state in Africa publiés en 2021 qui analysent insistent sur les pouvoirs bonapartistes). Les kleptocrates sont le plus souvent de hauts responsables politiques, des personnes non élues, mais très protégées par l’État.
L’opposition sénégalaise malgré sa poussiérisation, souffre de plusieurs autres handicapes dont l’inexistence de partis et de coalitions structurés et efficaces. Un conglomérat de personnalités, furent-elles brillantes, chacune travaillant pour ses propres ambitions ne constitue ni un Parti, ni une coalition. O. SONKO en leader charismatique leur donne une cinglante leçon de leadership transformationnel et patriotique. Les Partis politiques comme le sien n’existent pas au Sénégal. Ils souffrent de plusieurs désavantages dont trois méritent d’être soulignés :
Le premier désavantage est la faillite du système des partis. Le Pr. Serigne DIOP analysant la trajectoire des partis africains, depuis leur forme initiale autoritaire (Parti unique), qu’il qualifie de monocratie autocratique, jusqu’à l’instauration du système multi partisan, il observe une sorte de sous-développement politique qui, paradoxalement, ne sert pas la démocratie. Le rôle des partis dans les démocraties contemporaines exerce trois fonctions essentielles : d’abord, une fonction programmatique qui consiste à élaborer des projets politiques permettant à l’électeur de choisir une orientation en connaissance de cause ; ensuite, une fonction de recrutement politique pour choisir les candidats aux fonctions politiques et les former à leurs futures responsabilités et enfin, une fonction de recrutement politique pour choisir les candidats aux fonctions politiques et les former à leurs futures responsabilités. Manifestement, en Afrique, on observe deux usages des partis politiques : la structuration forte de la clientèle de chaque chef pour accéder au pouvoir (pour des raisons diverses : politique du ventre au sens de MEDART, partage du gâteau selon Sidy L. NIASS), ou alors l’expression de signes d’identité ethnique, religieuse ou linguistique. Avec presque plus de 300 « partis ». Globalement, le système de partis politiques est agonisant en voie d’explosion sauf le PASTEF. Il en va de même des coalitions qui se font et se défont sans aucune originalité. Les titres des Partis et des coalitions (Assane SAMB) manquent terriblement d’originalité :Taxawu Senegaal , Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), Sénégal Bi Ñu Bokk (l’opposition du vacarme et du vide), etc. Quant aux partis de la gauche dont And And Authentique, Ligue démocratique (LD) avec ses multiples fractions, le RND, le Parti de l’indépendance et du travail (PIT) sont dans une, extraordinaire logique de résignation en estimant puisque la place est mal défendue mieux vaut la livrer sans combattre.
Ils ont abandonné les idées de la gauche généreuse et ont liquidé les partis pour des strapontins ministériels. En tant que père du consensus national, je suis affligé par ce qui se passe : opportunisme, absence d’idées, bousculade politicienne, transhumance, etc. Je suis sorti du marxisme sur une base claire par une déclaration qui se terminait ainsi : Notre paradoxe historique est de vouloir faire une révolution « prolétarienne » sans prolétariat ou du moins avec un prolétariat extrêmement embryonnaire (Lettre à Majhmout DIOP et A. DANSOKO). Seul Cheikh Anta DIOP m’avait donné raison en me priant de lire avec attention l’introduction de « Nations Négres et culture », sinon toutes grandes figures « marxistes-léninistes » m’avaient criblé de critiques et affublé de tous les noms, révisionnistes, traites, Cubb Magie, etc. Ils ont tous détalé vers les soupes vertes de Abdou DIOUF à Macky SALL en passant par A. WADE.
Aujourd’hui, beaucoup de créateurs de contenu ont analysé avec lucidité une auto réduction de l’opposition renforcée par un déficit de leadership et d’idées mobilisatrices, si bien qu’entre marginalisation et autoréduction elle a perdu sa voix et s’investit dans des attaques au vitriol à l’endroit du Président de République Diomaye FAYE et de son PM O. SONKO dont la démission est exigée par des appels au soulèvement populaire dès leur succès à la présidentielle.
Le second désavantage concerne les diverses asthénies de l’élite politique, administrative, économique, mais surtout intellectuelle : l’élite politique sanctionnée par le suffrage universel se refuse à l’engagement, l’élite administrative est paralysée par l’obligation de réserve, la bousculade du placement et la recherche de la consanguinité. Quant à l’élite intellectuelle, elle s’abstient de prendre sa part de responsabilité et démissionne purement et simplement. Que reste-t-il alors de la politique coupée des idées : la démagogie des propositions radicales et des compromis. Pourrons-nous compter un seul jour sur nos « lumières » pour éclairer les chemins complexes du développement ? il faut déplorer la décadence des élites politiques et intellectuelles, à l’inverse, leurs homologues asiatiques ont construit en l’intervalle d’une génération de redoutables machines économiques et financières.
Le troisième désavantage est la débâcle de la classe politique entre déshérence, sénilité et triomphe de l’argent roi. La classe politique et ses formations ont abandonné toutes réflexions et recherches de fond sur les choix politiques au moment où la vie devient dure pour les idéologies. Ils se sont tous convertis au modèle électoral américain qui est fortement médiatique et mercantiliste avec beaucoup de bruit, de fresques, mais peu d’idées.
Au total, le système de partis politiques est agonisant ou en voie d’explosion : le Parti Socialiste (PS), l’Alliance des forces de progrès (AFP), le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), l’Alliance pour la République (APR), les partis de la gauche, dont la Ligue démocratique (LD), le Parti de l’indépendance et du travail (PIT). Il y’a une coupure entre ces partis agonisants et 200 autres qui n’ont d’existence que de nom sans programmes ni militants sans idées, sans réflexion. En définitive, l’assainissement commande l’élimination de tous ces Partis qui envahissement le landernau, déstabilisent et décrédibilisent la politique. Ils ne défendent aucun intérêt ni aspiration et doivent leur survie qu’aux organisations de la société civile au nom de la liberté d’expression. Au Sénégal, il faut être très attentif aux gesticulations des pilleurs de la République qui commencent à sortir des moyens financiers énormes importants dans la les médias et dans diverses accointances avec tous les sbires de la Françafrique, les lobieurs de tous ordres. L’ancien Président de la République Macky SALL doit avoir de la dignité et être mis face à ses responsabilités pour répondre comme le souligne le Président de l’Assemblée Nationale aux deux griefs : les crimes de sang et les crimes financiers notamment la casse des institutions financières en un labyrinthe digne d’une taverne d’Ali Baba et les 40 voleurs. (Consulter « Annuaire des partis politiques : Les cahiers de l’alternance 2001 » publiée par la Fondation Konrad Adenauer) :
II/ LA MÉDIOCRITÉ DE L’OPPOSITION : QUAND LES PILLARDS DE LA RÉPUBLIQUE D’HIER SONT CONSIDÉRÉS AUJOURD’HUI COMME DES DÉTENUS.
La médiocrité de la classe politique se révèle par son verbalisme de guerre civile, ses outrances, ses multiples dérapages et ses suffisances sans afficher le moindre choix de société ni de propositions de politiques économiques alternatives à la fois vraies et applicables. Mon ami et compagnon universitaire Mamadou NDIONE, bien que responsable de l’APR déclare avec lucidité que « les dernières sorties de certains opposants sénégalais méritent une petite piqûre de rappel chiffrée qui aiderait sûrement les uns et les autres à « redescendre sur terre ». Dans le brouhaha de la recherche de buzz, certains opposants y vont avec une bonne dose de surenchère comme pour essayer vainement de conjurer le sort des chiffres qu’ils savent largement défavorable pour eux. En vérité, dans la stratégie d’attaque tous azimuts, certains, comme pour oublier leurs poids respectifs, veulent simplement s’arroger dans le subconscient collectif une position de leadership dans l’opposition. » Cela est une erreur monumentale. Selon Mamadou SEYE, « c’est le désert de la pensée politique », or la politique séparée des idées il reste la démagogie. En effet la démocratie en Occident est conçue sur le modèle du marché capitaliste et l’on attend d’elle les mêmes vertus à savoir que le citoyen assimilé au consommateur, doit pouvoir choisir entre des politiques comme on choisit entre diverses marchandises (les théoriciens du public choice de BUCHANAN à TULLOCK aux théoriciens de la croissance endogènes, de LUCAS à ROMER qui ont réintroduit l’État à la fois comme arbitre et joueur. C’est une machine idéologique infernale formulée autour de la trilogie libéralisation, privatisation et dérégulation.
Ainsi, la rencontre de l’économie et des sciences politiques est assurée. Cela suppose un multipartisme qui se fonde sur l’opposition des idées et la compétition des réponses programmatiques, de solides institutions chargées d’organiser des élections transparentes et disputées, un pouvoir judiciaire d’arbitrage et de régulation de l’espace et de résolution des conflits et contentieux politiques, le tout est relayé par une presse libre et compétente.
Certaines coalitions bizarroïdes et généralement conduites par une chevalerie de Don Quichotte envahissent les plateaux de télévision, les réseaux sociaux et opèrent des conférences de presse pour fustiger le Premier ministre Ousmane SONKO désigné comme l’alpha et l’oméga de toutes tares du nouveau régime. Mouhamed GAYE s’interroge « Qu’ont-ils à dire à une jeunesse qui a porté au pouvoir une autre manière de gouverner, de parler, de rêver ? » Il ajoute, « cette cible rêvée, semble les obséder à un point tel que leur « programme politique » semble n’être qu’un ANTI-SONKOISME primaire, dénué de toute réflexion. Il y a dans cette frénésie de mensonges une absence flagrante de contenu » et une crasseuse ignorance : la jeunesse, plus de 60% de la population, nous rappelle chaque jour dans ses colères et dans ses refus son malaise et ses angoisses qui font qu’elle se détourne d’une certaine conception de la politique que l’on prétendait faire en son nom, mais sans elle, par une sorte de délégation implicite. Elle se détourne d’une conception « dualiste du pouvoir apportant aux masses la conscience « du dehors » prétendant penser et décider en son nom. Le débat politique de l’opposition est réputé selon beaucoup de créateurs de contenu sérieux comme « 100% haineux » tourné principalement contre O. SONKO. Cela défie les règles les plus élémentaires de l’Éthique e de la démocratie (mon article l’Éthique en politique), selon Mamadou SEYE, « c’est le désert de la pensée politique »,
III/ POURQUOI CETTE FIXATION SUR O. SONKO : LE COUPLE INFERNAL « zorro» LE PÈRE FOUETTARD ET LE « FRÈRE JUSTICIER ».
Maladroite velléité de casser la cohésion de l’Exécutif bicéphale DIOMAYE-SONKO. Dans un Régime présidentiel observe le Général DE GAULE, le Premier ministre, aux prises avec les réalités fait du cabotage (Mémoires tome 1). À l’évidence, trois raisons apparaissent clairement : (i) il incarne la nouvelle génération de leader charismatique et transformationnel patriotique sans concession qui a construit un Parti adoubé par la jeunesse sénégalaise, un panafricaniste militant qui sut amener son organisation à la conquête de la citadelle présidentielle et aux institutions républicaines comme l’Assemblée nationale, il a fortement contribué à mettre dans escarcelle une stratégique de récupération la Mairie de Dakar et des bases françaises (ii) il a déconstruit le système économique, financier et politique pour débusquer sans état d’âme les pilleurs de la République qui le considèrent comme le Zoro ou le père Fouettard. Il faut poursuives la réédition des comptes sans concession et (iii) face à un héritage désastreux, il a su prendre de bonnes décisions relativement aux trois documents phares que sont le Plan 2050, les premières lois de finances et le Plan de redressement économique et financier. Les pathologies humaines et sociales ne sont pas des fatalités, car notre pays dispose de toutes les ressources matérielles et humaines pouvant lui permettre de sortir du sous-développement. Il a manqué au pays de dirigeants intègres et travailleurs.
La démocratie ne saurait se réduire uniquement aux joutes électorales et aux urnes, une fois tous les cinq ou sept ans, elle doit être nourrie au quotidien par des débats sérieux et profonds sans dérapage, sans outrance ni guerre civile verbale. Ces graves et dangereuses agressions sont entretenues par une catégorie de politiciens appuyés par des médias quelquefois complaisants. Sans doute, il est du rôle des médias d’être des haut-parleurs qui gagnent leur vie par la diffusion de nouvelles et informations. Cependant, celles-ci doivent être dûment vérifiées. Il faut contrôler strictement celles qui sont socialement et politiquement sensibles pouvant contribuer à la dislocation des fragiles équilibres sociaux. Il est vrai que les politiques ne travaillent que par rapport au temps médiatique et au temps électoral. Ils n’ont pas le temps d’une réflexion de long terme.
IV/: OU SONT LES GRANDS TÉNORS DE L’OPPOSITION ET LES AUTRES FORTS EN THÈME FACE A LA GRAVE CRISE DES FINANCES PUBLIQUES.
En observant les initiatives menées depuis l’alternance une nouvelle politique est en cours ralentie par l’ampleur et la profondeur de la crise avec une dette abyssale et un déficit des finances publiques. Rares sont les pays qui ont atteint un tel niveau de dégradation du double déficit des finances publiques. Les dirigeants ont réalisé des décisions dont le pilotage du développement et la nécessité de prendre de bonnes décisions, des contacts géopolitiques et géoéconomiques soit pour relancer l’ordre sous-régional soit le partenariat mondial.
Deux principes fondateurs vont servir de guide dans toutes les actions Les premières réformes ont d’abord concernées la justice ensuite dialogue national autour de dix axes majeurs. Réaliser un consensus sur les règles du jeu sinon la politique ne se passerait pas au Parlement, mais dans la rue, à coups de kalachnikov et de bombes lacrymogènes.
Le premier principe : « C’est au pays qu’il incombe de piloter son propre développement. Pour l’OCDE, les ressources intérieures propres, telles que les impôts, sont la plus importante source de recettes, même dans les pays les plus démunis. Les IDE sont pour construire des routes, des ports et des chemins de fer ou créer des emplois, les envois de fonds des travailleurs émigrés à destination des pays en développement ont été supérieurs à l’aide au développement et à l’investissement direct étranger réuni. En fait pour bon nombre de pays, c’est de loin la plus importante source de financement extérieur. Les pays en développement perdent également des milliards de dollars chaque année du fait de la corruption, du blanchiment d’argent ou de la fraude fiscale. Ces sommes servent à financer des activités criminelles et des vies de luxe, non des écoles et des hôpitaux. Il est possible de mettre un terme à ces sorties de capitaux ou à ces manques à gagner en prenant des dispositions pour partager l’information, simplifier les réglementations et améliorer la capacité d’enquêter et de poursuivre les délinquants financiers dans les pays développés comme dans les pays en développement. L’évasion fiscale prive le développement d’importants moyens de financement. On estime à 100 milliards de dollars par an les recettes fiscales perdues par les pays en développement sur le stock intérieur d’investissements directs via les centres extraterritoriaux.
Le deuxième principe : La prise de bonnes décisions. Il est extrêmement important de prendre les bonnes décisions politiques. Toutes les réussites étonnantes de ces dernières décennies sont le fait de pays qui ont pris des décisions politiques appropriées. Les miracles économiques de l’Asie ne sont pas le fruit d’une nouvelle grande invention, de la découverte de ressources naturelles précieuses ou de conquêtes. Ils ont été rendus possibles par des dirigeants qui ont pris de bonnes décisions politiques. Deng Xiaoping a fait évoluer la République populaire de Chine dans une direction qui, en définitive, a permis à 600 millions de personnes de sortir de la pauvreté. La Corée a fait des choix judicieux grâce auxquels elle est devenue l’un des pays les plus riches au monde alors qu’elle était l’un des plus pauvres : elle a fait des choix politiques judicieux grâce auxquels elle est devenue l’un des pays les plus riches au monde alors qu’elle était l’un des plus pauvres loin derrière la Cote d’Ivoire et le Sénégal. En 2022, PIB par hbt : CORÉE, 31800 dollars, Côte d’Ivoire 2276 dollars et Sénégal 1430 dollars. L’Indonésie, la Malaisie et Singapour offrent d’autres exemples de volontarisme.
IV/ LES AUTORITÉS ONT PRIS DES INITIATIVES GÉOPOLITIQUES ET GÉOÉCONOMIQUES STRATÉGIQUES :
La première est la visite de la plupart des pays voisins pour relancer le marché sous-régional : le Mali, la Mauritanie, la République de Guinée, la Côte d’Ivoire, un envoyé spécial au Burkina Faso etc.et en second lieu la visite de deux poids lourds de la mondialisation : la Chine (premier partenaire du pays) et la Turquie. Du sparadrap sur les relations avec la France : Un rapport du Sénat (n° 104 de sa Session ordinaire de 2013-2014) dégage 10 priorités et 74 mesures pour « Relancer les relations de la France avec les pays africains qui étaient hier ignorés, aujourd’hui convoités. Le président, ghanéen Nana AKUFO ADDO déclare sans ambages ni fioriture lors de la visite du Président E. MACRON le 30 novembre 2017 qu’ « Il est temps que les Africains cessent de conduire leur politique sur la base de ce que soutiennent ou souhaitent les Occidentaux, l’Union européenne ou la France. Ça ne marche pas, ça n’a jamais marché, ça ne marchera jamais. Il est urgent de rompre avec notre mentalité d’assistés et de mendiants éternels ».
La deuxième initiative positive est relative à la question du financement du développement qui exige de repenser la politique monétaire. La politique monétaire se doit, dès lors, d’atteindre de nouveaux objectifs, s’ajoutant à celui de la maîtrise de l’inflation, grâce à un nouvel outil : la politique macroprudentielle. Dans le quart de siècle précédent la grande crise financière, la doctrine monétaire unilatérale qui imposait se résume dans la formule lapidaire : un objectif unique : la stabilité du niveau général des prix avec un seul instrument le taux d’intérêt monétaire. » Cette doctrine n’a de sens que si l’on peut postuler que la stabilité des prix est la condition nécessaire et suffisante de la stabilité macro-économique. Un nouvel outil est: la politique macroprudentielle. Dans le quart de siècle précédent la grande crise financière, une doctrine monétaire unilatérale s’est imposée : le ciblage de l’inflation Le Président E. MACRON a fait beaucoup d’activisme et multipliait les déclarations intempestives et tonitruantes après de multiples rencontres avec les Chefs d’État et promet de les étendre aux sociétés civiles du pré carré francophone. Il avait une bonne source de financement de, car l’Afrique prête au Trésor français au taux négatif de -0,25% par le « Le Compte d’opérations ouvert auprès du Trésor français qui reçoit 50% des avoirs extérieurs nets de la Zone franc. Pendant ce temps, les pays africains empruntent à 6,5%. De plus, le fameux compte d’opération permet à la France obtenir gratuitement 7000 milliards de FCFA. Une arnaque pour certains, une duperie pour d’autres constitue les titres des grands médias africains souvent mécontents de leurs dirigeants qui se mettent dans une servitude volontaire. Une présentatrice de TV outrée a lancé « ils ne sont pas garçons !!!!!!
En définitive, août 2021, sur les 650 milliards de dollars émis par le FMI, la part de l’Afrique est fixée à 34 milliards soit 5% du total. C’est dire que l’émission est faite pour les pays développés. Qu’est-ce qu’ils en feront, quelle clef de répartition ? Quelles modalités d’accès ? Le second point de la Conférence devrait quant au second élément qui concerner la dette.
Le président John Pombe MAGUFULI le bulldozer ne s’est pas déplacé, il déclarait « Notre père fondateur n’était pas quelqu’un à qui on peut dire ce qu’il faut faire, il rejetait les conseils venant des nations occidentales ». Conséquence de cette inspiration, il a mobilisé toutes les ressources financières de son pays pour construire de grands projets d’infrastructure (création de voies ferrées reliant le pays à ses voisins, expansion des autoroutes, mise en place de système de transports rapides par bus). De grandes mesures sociales pour réduire la pauvreté et les précarités notamment le logement social ; il répétait sans cesse « je sais ce que veut dire la pauvreté, mon origine modeste m’a inspiré le désire de travailler pour la population de Tanzanie ». Il a réduit de manière drastique le train de vie de l’État en commençant par diminuer son salaire de moitié, en redressant la fiscalité, en renégociant les contrats miniers avec des redressements fiscaux lourds pour des multinationales. N’a jamais fait de visite et autres déplacements en Europe durant tout son mandat.
La troisième initiative est l’élaboration d’un Plan de redressement économique et social. En, 2021 avec beaucoup de gesticulations et un activisme débordant, le Président MACRON a invité tous les présidents africains à la Conférence du FMI à Paris sur une nouvelle émission de DTS pour appuyer les États suite au COVID. Il était prévu, au tout début, d’analyser les modalités de la relance à partir de deux sujets : le financement du développement et le traitement de la dette. En bout de course, comme une fuite en avant on lance un appel pathétique à la constitution d’un « New Deal » qui avait inspiré la politique révolutionnaire de ROOSEVELT. Pourquoi ce point de chute qui est un énorme aveu d’échec. D’abord, l’impasse des Plans de relance suite à leurs effets secondaires désastreux : addiction au déficit public, syndrome du mammouth (prise de poids administratif), risque d’agressivité (Allemagne, 1933) ou d’inefficacité (Mitterrand, 1982, et Japon, 1992). Ensuite, le New-Deal de ROOSEVELT véritable politique économique d’inspiration keynésienne a été retenu.
J’ai analysé plusieurs plans de redressement dans la plupart des pays du monde, Pour réussir efficacement de tels plans de redressement, appellent l’intervention de l’État qui doit être massive, coordonnée et rapide. Globalement, les fanatiques des Institutions Financières internationales (IFI) produisent une énorme machine idéologique autour de la trilogie libéralisation, privatisation et dérégulation. À l’origine, elles étaient chargées de veiller à la bonne santé de l’économie mondiale (rôle de médecin, de professeur et de gendarme), progressivement, elles déplacent leur intervention vers les pays en développement par manque de légitimité, d’absence de leadership, d’Impertinence théorique et de panne d’idéologie, concurrence accrue. Elles travaillent pour leurs membres les plus puissants. Le néolibéralisme qui les porte délégitime l’État et le pouvoir national comme leviers du changement social et des transformations structurelles. Comme fanatiques du marché, elles ont oublié que les marchés dysfonctionnent et sont aveugles et myopes face aux pauvres et aux inorganisés.
Le deuxième point de la Conférence de Paris concernait la dette. Le président Emmanuel Macaron avait déclaré que la dette africaine devrait être annulée. C’est une arnaque, une fois de plus. Le FMI avait annoncé que le paiement de la dette serait allégé pour un montant de 500 millions de dollars. Quand on vérifie, on se rend compte que le FMI sera bel et bien remboursé ! Pourtant, plusieurs études de CARMEN M. REINHART ET KENNETH ROGOFF deux académiciens du FMI montrent que « lorsque la dette publique dépasse 90 % du PIB les effets sur la croissance deviennent négatifs, et même fortement négatifs ». Le Sénégal avec sa dette cachée et les investissements calamiteux suite au saucissonnage du Ministère des Finances a grevé tous les ratios. La déclaration péremptoire du Président Macky SALL de dette cachée a fait tordre de rire tous économistes d’Amérique Latine, du Zimbabwe, du Mozambique, etc. Il n’existe pas de honte. Il est coutumier des formules lapidaires et décousues : « j’ai mis mon coude sur les dossiers sales de la République ». Il avait déclaré au début de son mandat et qui « J’ai ressuscité la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI)créée en1981 pour punir les corrompus et enrichis du régime défunt et j’ai créé l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) pour lutter contre les nôtres ».
CONCLUSION : POURSUIVRE LES RÉFORMES, LES TRANSFORMATIONS SOCIALES, LA REDDITION DES COMPTES ET COMMUNIQUER, ENCORE COMMUNIQUER ET TOUJOURS COMMUNIQUER !!!
L’opposition politique avec son verbalisme de guerre civile, ses outrances, ses multiples dérapages et frasques alors qu’elle n’affiche ni choix de société ni propositions de politiques économiques. Toutefois, elle vient de sortir d’énormes moyens financiers pour déstabiliser le pays avec des appuis extérieurs puissants (Françafrique.IFI, etc.). Comme l’affirme Maitre Clédar LY, Malgré tout « justice sera rendue au peuple sénégalais, c’est une nécessite et une exigence sociale. » Il faut accélérer les procédures de reddition des comptes et mettre fin aux tribulations, flétrissures et chimères de Monsieur Macky SALL pour une douteuse candidature au poste de secrétaire des Nations-Unies.
Il faut développer une rigoureuse stratégie de communication. Le paradoxe de cette ère de communication « globale » c’est justement le décalage perceptible entre le besoin toujours plus grand de connaissance qui résulte de cette situation et la difficulté de plus en plus aigüe pour les supports d’y répondre. Ce vide est comblé dans nos pays par les réseaux sociaux qui décongestionnent les médias surtout publics hermétiquement blindés à toute réflexion critique. Travaillant pour le long terme, le gouvernement ne peut durablement faire des choses que son opinion n’approuve pas ou ne comprend pas.
Par Professeur Moustapha KASSE, Directeur du LARED.
L’article Les turpitudes de l’opposition sénégalaise face à la trajectoire de transformations et de ruptures. est apparu en premier sur Sud Quotidien.
