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Le Sénégal a officiellement lancé, jeudi, à Guédiawaye, la deuxième phase du programme Healthy Heart Africa (HHA 2.0), une initiative majeure dédiée au renforcement de la prise en charge de l’hypertension artérielle, du diabète et désormais de la Maladie rénale chronique (MRC). Le programme est mis en œuvre par AstraZeneca, en partenariat avec le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et PATH, avec l’appui des autorités sanitaires locales.
Présidant la cérémonie au nom du Préfet du département de Guédiawaye, Sékou Vieux Diatta, adjoint au Préfet, a salué un projet stratégique face à la montée silencieuse mais préoccupante des maladies non transmissibles (MNT), premières causes de mortalité dans le monde et au Sénégal.
Selon les autorités sanitaires, les maladies non transmissibles représentent 53 % des décès au Sénégal, dont 22 % liés aux maladies cardiovasculaires, dominées par l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les cardiopathies ischémiques. L’hypertension demeure la pathologie chronique la plus fréquente et la plus mortelle.
« Les MNT constituent aujourd’hui une charge sanitaire, économique et sociale considérable pour nos populations », a souligné l’adjoint au Préfet, rappelant que ces maladies sont favorisées par des facteurs de risque bien identifiés : tabagisme, alcool, sédentarité, mauvaise alimentation et pollution.
Directrice nationale pour l’Afrique francophone chez AstraZeneca, Adelaide Ehounman a exprimé sa fierté de voir le programme HHA franchir une nouvelle étape au Sénégal. Lancé en 2021, Healthy Heart Africa a permis d’importants progrès dans le dépistage, le diagnostic et la prise en charge de l’hypertension, grâce à des partenariats solides et à l’implication des professionnels de santé.
« Cette extension démontre qu’avec des systèmes de santé résilients et une collaboration étroite entre les acteurs, il est possible de détecter plus tôt l’hypertension et de mieux accompagner les patients », a-t-elle déclaré.
Le choix du district de Guédiawaye pour démarrer cette nouvelle phase n’est pas fortuit. Il s’agit de l’un des districts où la première phase du programme a été mise en œuvre avec succès. Les hôpitaux Dalal Jamm et Roi Baudouin joueront un rôle clé dans la prise en charge des patients, en assurant l’orientation, le diagnostic approfondi et des soins de qualité, notamment pour les cas suspects de maladie rénale chronique.
Médecin-chef du district de Guédiawaye, Dr Ndiaye Faly Diop a expliqué que cette deuxième phase répond à une réalité clinique préoccupante : les complications de l’hypertension et du diabète conduisent fréquemment à la maladie rénale chronique.
« Près de 20 % des hypertendus et 40 % des diabétiques développent une maladie rénale chronique. Il était donc indispensable d’élargir le programme à cette pathologie », a-t-il indiqué.
Au Sénégal, la prévalence de la maladie rénale chronique est estimée à 4,3 %, avec 3,8 % dans la région de Dakar et un pic à 9 % dans la région de Matam. À l’échelle mondiale, près de 664 millions de personnes vivent avec cette maladie, qui pourrait devenir la cinquième cause de mortalité mondiale d’ici 2050, selon l’OMS.
Les données sanitaires montrent également que les maladies non transmissibles constituent le premier poste de dépenses de santé, avec près de 46 % des dépenses en 2022 et 45 % en 2023. Les soins curatifs et les produits pharmaceutiques absorbent l’essentiel des ressources, tandis que la prévention ne représente que 2 % des dépenses, soulignant la nécessité de renforcer les stratégies préventives.
AstraZeneca a réaffirmé son engagement à long terme en faveur du renforcement des systèmes de santé, à travers la formation des professionnels, l’élargissement du dépistage et l’amélioration de l’accès aux soins. L’entreprise a insisté sur l’importance de la collaboration entre autorités publiques, partenaires techniques, hôpitaux, ONG, société civile et secteur privé.
Aux populations de Guédiawaye, les autorités ont lancé un appel clair : se faire dépister, s’informer et sensibiliser son entourage, car le dépistage précoce peut sauver des vies.
La cérémonie s’est achevée par la déclaration officielle du lancement du programme Healthy Heart Africa 2.0, avec l’ambition de faire de Guédiawaye un modèle national de prise en charge intégrée des maladies non transmissibles, au bénéfice durable des populations.
MOUSSA THIAM
L’article Lancement du programme healthy heart africa 2.0 : Guédiawaye en première ligne contre l’hypertension et les maladies rénales est apparu en premier sur Sud Quotidien.
