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Le Sénégal et la société saoudienne ACWA Power ont signé, ce jeudi, au Palais de la République, la version renégociée du contrat de construction, d’exploitation et de maintenance de l’usine de dessalement d’eau de mer de la Grande Côte. Ce projet structurant, situé dans le pôle urbain du Lac Rose, à une quarantaine de kilomètres de Dakar, marque un tournant dans l’approche sénégalaise des partenariats publics-privés.
La cérémonie s’est déroulée sous la présidence du chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui s’est « félicité de l’aboutissement de cette renégociation dans l’intérêt exclusif du peuple sénégalais ». Étaient également présents l’ambassadeur d’Arabie Saoudite à Dakar, Saad bin Abdallah Al-Nafaie, ainsi que plusieurs membres du gouvernement. La renégociation a permis d’obtenir plusieurs concessions majeures. D’abord sur le plan financier, le prix de l’eau dessalée a été revu à la baisse avec 389,8 FCFA/m3 contre 427 FCFA/m3 auparavant. Ensuite, la charge locative annuelle supportée par l’État a également été réduite. « Nous avons obtenu un effort de soutenabilité important. L’État paiera 17,5 milliards FCFA par an entre 2027 et 2029, puis 35 milliards à partir de 2030. Ce montant était initialement fixé à 20 puis 40 milliards », a précisé Cheikh Tidiane Dièye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Le contrat a été signé entre la SONES (Société nationale des eaux du Sénégal) et ACWA Power, représentée par Raad Al-Saady, vice-président du groupe. Le partenariat repose sur un modèle PPP (partenariat public-privé), dans lequel l’investissement est estimé à 459 milliards FCFA et est entièrement porté par le partenaire saoudien.
L’usine de la Grande Côte est conçue pour fournir à terme 400 000 m3 d’eau par jour, répartis en deux phases de 200 000 m3 chacune. Cela représente le double de la capacité actuelle de l’usine KMS3, principale source de production d’eau potable de Dakar. Ce projet vise à couvrir les besoins du triangle Dakar–Thiès–Mbour, une zone qui représente 35 % de la population nationale et 80 % de la demande en eau potable urbaine, concentrée sur seulement 3,7 % du territoire.
Autre évolution notable, la capacité des centrales solaires alimentant le site a été portée à 300 MWc, contre 150 MWc dans le contrat initial. « Cette production excédentaire sera revendue à la SENELEC à 18 FCFA/kWh, ce qui permettra non seulement de réduire le coût global de l’eau, mais aussi de générer des gains pour la SENELEC », a expliqué Mouhamed Hamdouch, vice-président en charge du développement chez ACWA Power.
Le projet donne naissance à deux nouvelles sociétés de gestion, selon les standards du PPP. La première, SPV-EAU,
aura à sa tête la SONES comme actionnaire sénégalais. La seconde, SPV-ÉNERGIE, chargée de la gestion des centrales solaires, comptera la SENELEC parmi ses actionnaires. Le partenaire saoudien s’est également engagé à mettre en place un institut de formation aux métiers du dessalement, en partenariat avec les acteurs locaux et internationaux. Les autorités sénégalaises assurent que toutes les procédures ont été respectées, notamment l’avis
de conformité de l’UNAPPP (Unité nationale d’appui aux PPP) et de la DCMP (Direction centrale des marchés publics).
Pour les parties prenantes, ce contrat « ouvre une nouvelle ère dans les relations de coopération entre le Sénégal et l’Arabie Saoudite, fondée sur la transparence, la souveraineté et la performance économique ». « C’est un modèle de partenariat gagnant-gagnant que nous voulons désormais dupliquer dans la sous-région », a souligné Abdoul Niang, directeur général de la SONES, évoquant la possibilité de répliquer l’expérience ailleurs en Afrique de l’Ouest.
MOUSSA THIAM
L’article Dessalement de la grande côte : le Sénégal revoit son contrat avec ACWA Power à la baisse est apparu en premier sur Sud Quotidien.