Intervenant, hier vendredi 1^er août 2025, à l’issue de la présentation officielle du Plan de redressement économique et social par le Premier ministre Ousmane Sonko, le président du Conseil national du patronat (CNP), M. Baïdy Agne, a salué la pertinence de l’initiative gouvernementale, tout en appelant à un dialogue approfondi autour des mesures fiscales proposées et à l’instauration d’un cadre institutionnalisé de concertation permanente entre les autorités publiques et les acteurs du secteur privé.

« Nous vous félicitons pour cette initiative majeure et pour l’excellence du travail accompli », a déclaré M. Agne en ouverture des échanges qui ont suivi la présentation du plan.

Il a indiqué que le secteur privé sénégalais souscrit dans une large mesure au diagnostic posé par le gouvernement concernant l’état de l’économie nationale. Selon lui, le plan gouvernemental contient des réformes structurelles d’importance, notamment celles visant à améliorer l’environnement des affaires, à promouvoir la transparence et à renforcer la gouvernance économique.

1. Agne a salué l’engagement de l’exécutif à réduire le train de vie de l’État, notamment par une économie budgétaire estimée à 50 milliards de francs CFA sur trois ans.

Abordant la question de la mobilisation des ressources domestiques – chiffrée à plus de 2 000 milliards de francs CFA – le président du CNP a tenu à attirer l’attention sur les difficultés conjoncturelles du secteur privé, affecté, entre autres, par la crise que traverse le secteur du BTP et par une pression fiscale de plus en plus lourde.

« Les efforts attendus du secteur privé doivent être mesurés, équilibrés et soutenables », a-t-il plaidé, annonçant que le patronat s’attellera à une analyse approfondie des dispositifs fiscaux envisagés, en particulier quant à leur incidence sur la compétitivité des entreprises nationales.

Le président du CNP a également salué les mécanismes prévus dans le plan en matière de recyclage d’actifs et de financement endogène, soulignant néanmoins les attentes du secteur privé quant à un appui concret à la relance effective de l’activité économique.

Il a rappelé plusieurs revendications récurrentes des acteurs économiques, notamment l’amélioration durable du climat des affaires, une meilleure visibilité concernant le règlement de la dette intérieure, l’élargissement de l’assiette fiscale, un accès facilité et bonifié au financement, ainsi qu’une priorité accordée aux entreprises locales dans l’attribution de la commande publique.

« L’entreprise sénégalaise est disposée à s’inscrire dans une dynamique de relance citoyenne, avec un sens élevé de responsabilité », a affirmé M. Agne, en appelant à la mise en place d’une alliance stratégique et pérenne entre l’État et le secteur privé, incarnée par un cadre de concertation permanent dédié au suivi et à l’évaluation rigoureuse du plan de redressement.

Il a, pour conclure, réitéré la pleine disponibilité du patronat à accompagner les autorités dans la mise en œuvre du plan, affirmant avec conviction que « le secteur privé constitue le bras opérationnel de l’État dans la réalisation des objectifs de relance économique ».

JP MALOU

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