Septembre n’est plus seulement le mois des cartables neufs et des rentrées sur les chapeaux de roue. Au Maroc, il s’impose de plus en plus comme une période à part entière pour… voyager. Entre les adeptes du « hors saison » qui jurent par la tranquillité et les irréductibles de l’été qui ne jurent que par juillet-août, le débat fait rage.

Amal, 29 ans, de Casablanca, a découvert cette alternative presque par hasard. « Je n’ai pas pu poser mes vacances en août, alors je suis partie à Chefchaouen début septembre… et j’ai adoré. Les prix étaient presque divisés par deux et la médina était bien plus respirable ! », raconte-t-elle.

Comme elle, de plus en plus de jeunes actifs et de couples sans enfants choisissent ce moment pour profiter d’un Maroc plus calme et moins onéreux. Dans les riads de Marrakech, les hôtels balnéaires d’Agadir ou même les maisons d’hôtes de l’Atlas, les tarifs chutent parfois de 30 à 40 % après le 31 août. Un argument de poids à l’heure où le budget vacances est scruté à la loupe.

Septembre séduit aussi pour son atmosphère. Sur les plages de Saïdia ou de Oualidia, fini le brouhaha des parasols serrés comme des sardines. Dans les ruelles de Fès, les artisans ont plus de temps pour échanger, les cafés retrouvent leur rythme paisible. Voyager en septembre, c’est découvrir une autre facette du pays, plus intime, presque comme si l’on avait le Maroc pour soi.

Et côté météo, l’argument est imparable : la chaleur reste agréable, sans les canicules écrasantes de juillet-août. Les randonneurs prennent d’assaut le Haut Atlas, les amateurs de road-trip sillonnent le sud, et les escapades culturelles deviennent beaucoup plus confortables.

Mais attention, septembre n’a pas que des fans. Pour beaucoup, cette période est synonyme de stress. Les familles, notamment, la redoutent : rentrée scolaire oblige, il est difficile de dégager du temps et du budget pour s’évader. « En septembre, j’ai la tête aux cahiers, pas aux valises », soupire Naïma, mère de deux enfants à Rabat.

Autre bémol : l’ambiance. Certains voyageurs regrettent que l’effervescence estivale disparaisse. Les festivals se terminent, certaines animations touristiques ferment, et les stations balnéaires paraissent plus calmes, voire trop calmes. Pour les amoureux de la foule et des soirées animées, l’été reste la valeur sûre.

Malgré ces réticences, une chose est sûre : le voyage en septembre gagne du terrain. Plus qu’un compromis, il s’impose comme un choix assumé, synonyme de voyages malins, de séjours sur mesure et d’expériences plus personnalisées.

Au final, voyager en septembre au Maroc, c’est un peu comme changer les règles du jeu : profiter du pays sans se plier au rythme imposé par le calendrier collectif. Entre partisans et opposants, la tendance reflète surtout une nouvelle manière de vivre ses vacances : plus flexible, plus économique et surtout plus… personnelle.

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