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Des sources bien informées ont confié à Hespress que Mohamed Mhidia, wali de la région Casablanca-Settat, a adressé des instructions fermes aux gouverneurs des provinces périphériques afin de prendre des mesures urgentes visant à encadrer et rationaliser la consommation d’eau et d’électricité. Ces mesures incluent notamment la suspension de l’approvisionnement en ressources hydriques et énergétiques de certaines « usines informelles« , dont certaines appartiennent à des élus, après que leur implication dans le vol d’électricité et d’eau publique a été formellement établie.
Les mêmes sources précisent que ces nouvelles directives s’appuient sur des rapports parvenus aux services du wali, mettant en lumière les pressions exercées sur des présidents de communes par des personnalités influentes, cherchant à exploiter des puits publics au profit d’usines non autorisées et d’installations en infraction avec la réglementation en vigueur.
Toujours selon ces sources, le wali a demandé aux gouverneurs de programmer l’adoption de délibérations communales visant à couper les raccordements illégaux à l’eau et à l’électricité, en parallèle des campagnes en cours de démolition des constructions anarchiques. Les rapports transmis aux services de la wilaya font état de la prolifération des activités industrielles informelles et du manque d’implication des communes dans l’organisation de zones industrielles, notamment dans les provinces de Berrechid et de Médiouna. Plusieurs de ces « usines » appartiennent à des élus actuels ou anciens en périphérie de Casablanca. Il a été constaté que certains d’entre eux détournaient l’eau de réservoirs et de puits destinés à alimenter des douars frappés par la soif, en plus du vol d’électricité à partir de transformateurs enregistrés au nom de collectivités relevant de leur juridiction territoriale.
Les mêmes sources révèlent également que les rapports transmis à l’administration territoriale de la région mettent en évidence les difficultés rencontrées par des présidents de communes pour faire face à des individus influents exerçant des pressions sur les conseils élus, dans le but de bénéficier de puits collectifs afin d’alimenter des usines clandestines de fabrication de sacs plastiques, des unités de recyclage de déchets métalliques, ainsi que des cafés, restaurants et hammams populaires illégalement raccordés aux réseaux d’assainissement. Ces établissements sont érigés, en violation flagrante de la loi, sur des terrains agricoles, comme c’est le cas dans une commune de la province de Médiouna.
Certains présidents de conseils ont d’ores et déjà entamé des actions concrètes en coordination avec les autorités locales et les services de la Société régionale multiservices de Casablanca-Settat, en documentant, à travers des procès-verbaux légaux, les cas de vol d’eau et d’électricité à partir de bornes-fontaines publiques et de projets de réseau existants.
La conversion de vastes superficies dans les provinces de la périphérie casablancaise en zones industrielles avait déjà été au centre de rapports critiques émanant de l’Inspection générale du ministère de l’Intérieur et de la Cour des comptes. Un rapport datant de 2021 avait pointé l’ampleur de ce phénomène, en recensant près de 3 300 unités industrielles non structurées, dans un contexte d’absence de coordination au niveau communal. Ce constat soulève de nombreuses interrogations quant au rôle effectif des services régionaux, provinciaux et locaux dans le contrôle de ces activités.
Les missions d’audit menées par la Cour des comptes ont révélé que les zones d’accueil industriel créées depuis le lancement du programme national d’aménagement des zones industrielles au début des années 1980, en partenariat avec les collectivités territoriales, présentent de nombreuses défaillances : faible engagement des autorités concernées dans la mise à disposition de ces espaces, dégradation des infrastructures de base, mauvaise valorisation, vétusté des réseaux de raccordement internes et externes, et absence d’un cadre juridique et institutionnel spécifique régissant les différentes étapes de leur mise en œuvre.
Des procès-verbaux de démolition de dépôts et de hangars construits de manière illégale, selon les informations obtenues par Hespress, ont mis au jour des manœuvres frauduleuses dans les demandes de branchement électrique. Des copies de ces documents ont été jointes aux rapports de suivi exigés par Mohamed Mhidia auprès des gouverneurs, dans le cadre de la lutte contre les constructions anarchiques, tant en milieu urbain que rural, et dans le but de limiter leur impact sur les chantiers et projets liés au “Mondial 2030” en cours.
Les opérations de démolition ont révélé, à la grande surprise des responsables de l’administration territoriale et des représentants de l’autorité locale (bachas et caïds), la présence dans plusieurs bâtiments illégalement construits de compteurs électriques délivrant des tensions de 220 volts et 380 volts, utilisés pour alimenter divers équipements et machines industrielles légères.
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