En cette journée du 8 Mars, célébrant les droits des femmes, Dakaractu vous transporte dans l'univers d'une jeune femme de Lettres, bercée dans la Litterature, la science et ayant grandi avec un esprit entrepreneurial. L'ingénieure en génie civil, Ndèye Marie Aïda Ndiéguène se plait dans ce rôle de Femme, actrice de developpement positif des jeunes. Activiste pour le climat, elle est à la tête d'un réseau de plus de 1000 jeunes passionnés de l'environnement. Pour notre invité du jour, "être une femme sénégalaise n'est pas de tout repos", toutefois, souligne-t-elle : "Booster les femmes, c’est assurer l’avenir de nos sociétés, de nos nations par ricochet" .
Entretien :
1- Qui est Ndèye Marie Aïda Ndiéguène, une ingénieure en génie civil, environnementaliste, écrivaine, et quoi encore?
Effectivement, je suis une jeune ingénieure en génie civil d’une vingtaine d’années, j’évolue dans le secteur de la construction écologique. Je suis également environnementaliste, écrivaine et activiste pour le climat. Je suis également formatrice en entrepreneuriat et développement positif des jeunes. j’ai eu l’honneur d’intégrer le top 16 des ingénieurs africains. Je suis lauréate de nombreux prix littéraires et scientifiques.
2- À 20 ans, vous étiez la lauréate du Prix Féminin de la 1ère Dame de littérature. Qu'est-ce que cela vous fait d'être connue et d'être primée très jeune?
Oui effectivement, à l’âge de 20 ans j’ai reçu le prix de la première dame du Sénégal pour la promotion de la littérature féminine. J’ai eu l’honneur d’être primée auprès de grands auteurs tels que Aminata Sow Fall. Ce fut une grande consécration. J’ai publié mon premier Roman « Un lion en cage » à 19 ans et reçu ce prix à 20 ans.
Ce n’était pas le premier prix littéraire que je recevais pour avoir été primée au collège, notamment par l’ambassade de Grande Bretagne mais ce prix a marqué une entrée dans le monde des écrivains. S’en est suivi d’autres prix tels que le « prix certamen de literario » décerné par l’ambassade d’Espagne au Sénégal ou encore le prix Caïlcédrat de la jeune auteure que j’ai reçu récemment pour l’ensemble de mon œuvre. J’ai oublié un second roman « Gemini » mais aussi j'ai été coauteure de 2 ouvrages à vocation scientifique : - « Space fostering african Societies » , un ouvrage co-écrit avec des femmes scientifiques sur l’intégration des sciences spatiales en Afrique et « Together, we are unstoppable » un ouvrage co-écrit avec des activistes du climat de 20 pays à travers le monde et qui parle des effets du changement climatique dans nos pays.
3- Écrivaine, vous avez deux œuvres (Lion en cage et Gemini) à votre actif, sortie à la même époque 2016, 2017, qu'est-ce qui vous a motivé à écrire?
Je ne sais pas trop répondre à cette question tant elle est complexe. L’écriture est pour moi une passion, mais aussi un exutoire. Aussi longtemps que je m’en souvienne, je gribouillais déjà et apposais mes émotions sur papier.
Mais je dois dire que le point de départ, c’est la maison. Il faut aimer lire pour pouvoir écrire.
J’ai eu un environnement familial propice à la lecture et à l’écriture. Ma mère est professeur de lettres modernes. J’ai donc grandi entouré d’une ribambelle de livres. On avait toujours des bibliothèques avec de très belles collections de livres dès notre très jeune âge. J’aime dire que j’ai tenu des livres avant de savoir lire … pour vous dire que le livre a toujours été au cœur de ma vie. Mon père est journaliste, il nous amenait de ses voyages des collections de livres du monde entier.
Je ne sais comment remercier mes parents de l’incroyable environnement familiale dans lequel j’ai grandi.
J’écris par passion. J’ai toujours considéré l’écriture comme un moyen d’expression privilégié et impactant. J’aime écrire mais avant tout, j’aime énormément lire.
4- Entrepreneure, vous êtes la patronne d'une start-up (Ecobuilders), pouvez-vous nous parler un peu plus de cette structure? Qu'est ce que vous faites en général?
« Ecobuilders MS » , c’est une jeune entreprise innovante spécialisée dans la construction écologique. Nous travaillons sur le principe « Reduce, Reuse, Recycle » et transformons des « déchets plastiques » en matériaux de construction. Nous construisons essentiellement des hangars de stockage pour les agriculteurs. Nous faisons la promotion des matériaux recyclés et durables à travers une méthode de construction que nous avons développée.
Nous croyons au génie sénégalais et à sa capacité à développer des solutions adaptées à nos réalités climatiques.
Nous avons impacté pour le moment plus de 1200 agriculteurs répartis dans 5 pôles ruraux au Sénégal. Notre objectif est d’impacter l’ensemble du Sénégal.
Nous construisons aussi depuis peu des habitats durables et sommes ravis que les sénégalais ont de plus en plus un intérêt pour la durabilité et les technologies vertes.
Nous souhaitons révolutionner le secteur de la construction.
Et notre initiative a été primée de multiples fois et reconnu notamment par l’Organisation des Nations -Unies comme une initiative de lutte contre les changements climatiques.
Je suis un ingénieur en génie civil dont les préoccupations tournent essentiellement autour du développement durable. Je crois que nos entreprises doivent s’adapter à ce monde en pleine mutation en intégrant les aspects de durabilité. Le génie civil écologique est le futur de la construction.
5- Vous êtes trop active sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, où vous donnez souvent des conseils en environnement, vous réagissez également sur beaucoup de sujets (politique, économique, écologique), êtes-vous une activiste?
Oui, je suis une activiste pour le climat. Je suis à la tête du réseau « environnementalistes » qui regroupe plus de 1000 jeunes passionnés de l’environnement. Nous avons initié en 2020 le premier sommet climat du Sénégal « le SN CLIMATE SUMMIT » avec 5 pays hôtes et plus de 10.000 participants, nous avons pu échanger sur les problématiques environnementales majeures de notre continent. Le réseau « environnementalistes » est aussi une plateforme d’échanges et de partage sur les pratiques environnementales positives et les initiatives de lutte pour le climat.
Je suis aussi à l’initiative de la FSAE (Fédération sénégalaise des acteurs de l’environnement) qui regroupe à ce jour une trentaine de structures engagées dans la lutte contre les changements climatiques.
J’utilise les réseaux sociaux essentiellement pour des plaidoyers environnementaux, mais aussi pour échanger sur différentes thématiques qui intéressent la jeunesse. L’environnement dépend aussi du « climat politique » et vice versa. Il est donc intéressant aussi de faire des corrélations. Nous sommes dans un tournant de la vie politique de notre pays et cela nous concerne tous.
6- Paraît-il, vous êtes la fille de Mamadou Ndiéguène, un ancien de la Rts, en tant que fille de journaliste, avez-vous une fois pensé à aborder le métier de journaliste, d'animatrice?
Ou...
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