Malgré une amélioration annuelle du taux de remplissage, les réserves hydriques des barrages continuent de baisser sous l’effet de la chaleur et de l’évaporation.

Les données actualisées sur l’état des retenues des barrages au Maroc confirment la poursuite de la baisse des réserves en eau, bien que cette tendance varie selon les neuf grands bassins hydrauliques du territoire national.

Selon les chiffres publiés le ministère de l’Équipement et de l’Eau, le taux de remplissage global des barrages et infrastructures hydrauliques du Royaume s’établit, au samedi 5 juillet, à 37,51 %, contre 30,14 % à la même date de l’année précédente.L’analyse des indicateurs nationaux montre que le volume d’eau actuellement stocké à fin juin atteint 6 286,93 millions de m³ (soit plus de six milliards de mètres cubes), pour une capacité maximale normale de 16 762,51 millions de m³.

Ces chiffres traduisent, selon les autorités, une amélioration annuelle de 7,37 points de pourcentage par rapport à juillet 2024. Une progression significative certes, mais encore loin des seuils de confort. Le pays reste en situation de stress hydrique léger, un état qui révèle la fragilité structurelle des ressources en eau, notamment face aux effets de l’évaporation et de l’envasement, qui limitent davantage les capacités de stockage.

Jusqu’à ce samedi, les volumes de remplissage enregistrés dans les principaux barrages recensés par la Direction de l’ingénierie de l’eau ont connu, dans les neuf bassins majeurs, des baisses de niveaux variables par rapport à ceux relevés lundi dernier.

Autre indicateur préoccupant : au début de l’été, les apports hydriques aux barrages n’ont pas dépassé, selon les relevés de lundi, 2,64 millions de m³, contre 14,57 millions de m³ d’eau déstockée, selon les mêmes données.

Sur le plan géographique, plusieurs bassins continuent cependant d’afficher des taux de remplissage relativement élevés. C’est le cas du bassin Bouregreg, qui dépasse les 64 %, suivi de celui du Loukkos, à 57,13 %.

Dans l’Oriental, le bassin de la Moulouya, crucial pour l’approvisionnement en eau potable, affiche un taux de 35,68 %, avec des niveaux considérés comme “confortables” dans plusieurs barrages clés : Mohammed V (près de 39 %), Méchraâ Hammadi (66,19 %), et Oued Za, qui est plein à 100 %.
Plus au nord, le bassin du Sebou – le plus vaste du Royaume en volume – contient actuellement 2 777,56 millions de m³, avec un taux de remplissage global d’environ 50 %. Le barrage Al Wahda, le plus grand du pays, y joue un rôle central, en stockant à lui seul plus de 1 905 millions de m³ (soit plus de 54 %), assurant ainsi une sécurité hydrique notable pour l’agriculture et l’irrigation locales.

En revanche, le bassin de l’Oum Er-Rbia, situé au centre du pays, continue de souffrir d’un déclin alarmant, avec un taux global de remplissage limité à 11,44 %, malgré les précipitations printanières enregistrées dans le Moyen Atlas.

Dans le sud, la situation reste préoccupante également : le bassin du Souss-Massa ne dépasse pas 20 %, tandis que celui de Drâa-Oued Noun s’établit autour de 34 %.

Face à cette pression croissante sur les ressources en eau accentuée par l’été et ses fortes taux d’évaporation, les experts appellent à accélérer les projets de dessalement et de transfert d’eau entre bassins en surplus et bassins déficitaires, dans une optique de solidarité hydrique entre les régions. Ils insistent aussi sur la nécessité de politiques strictes de rationalisation de la consommation d’eau, notamment dans le secteur agricole.

Les responsables du secteur misent également, dans les stratégies actuelles, sur la recharge des nappes souterraines et le développement des ressources non conventionnelles, au premier rang desquelles figure l’eau dessalée.

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