Posted by - Support KAAYXOL -
on - 8 hours ago -
Filed in - Society -
-
9 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Dans un contexte régional marqué par la diplomatie ambivalente, la montée des défis sécuritaires et la recomposition des alliances, la Mauritanie multiplie les gestes pour préserver sa neutralité, naviguant habilement entre le Maroc et l’Algérie. Elle tente de jouer la carte de l’équilibre dans un environnement très tendu, mais que signifie réellement ces rencontres, organisées séparément mais le même jour, avec les ambassadeurs de Rabat et d’Alger à Nouakchott ?
Mardi à Nouakchott, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation mauritanien a orchestré deux rencontres simultanées avec les ambassadeurs du Maroc et de l’Algérie. Si ces échanges paraissent banals en apparence, leur analyse révèle une stratégie diplomatique sophistiquée, inscrite dans un contexte régional tendu où la Mauritanie cherche à préserver sa flexibilité face aux tensions croissantes autour du Sahara, à l’expansion sécuritaire dans le Sahel, et à la rivalité persistante entre Alger et Rabat.
Le caractère simultané de ces rencontres n’est pas anodin. Il traduit une volonté claire de Nouakchott d’afficher une neutralité active, tout en maintenant le dialogue ouvert avec deux acteurs clés et antagonistes. La démarche indique que la Mauritanie refuse de s’enfermer dans une posture de parti-pris, privilégiant plutôt une “diplomatie d’équilibre”, habilement calibrée pour préserver ses intérêts sécuritaires et économiques.
Selon les observateurs aguerris, en tentant d’amplifier ses liens avec le Maroc à travers des projets communs, la Mauritanie diversifie ses partenariats, évitant ainsi l’impasse qui pourrait résulter d’une alliance trop exclusive avec l’un ou l’autre des voisins.
Ce positionnement doit aussi être compris comme une réponse aux enjeux sécuritaires régionaux. La menace grandissante des groupes armés dans le Sahel, l’instabilité persistante dans la zone d’influence du Sahara, et le conflit artificiel sur le Sahara, obligent la Mauritanie à jouer une partition fine pour sauvegarder ses propres frontières, tout en restant une interlocutrice “crédible”. Même dans le communiqué officiel, le ministère de l’Intérieur mauritanien s’est contenté de préciser que les deux rencontres ont porté sur “les relations de coopération dans les domaines liés au secteur de l’Intérieur”, sans donner plus de détails.
La Mauritanie ne semble pas jouer le rôle traditionnel d’intermédiaire dans le conflit régional. Selon les observateurs avisés, il s’agit plutôt d’une démarche délibérée de Nouakchott visant à projeter une image d’équilibre stratégique, en consolidant au même moment une alliance renforcée avec Rabat, dans un contexte où la coopération sécuritaire et économique entre les deux pays ne cesse de s’approfondir, tout en maintenant un dialogue ouvert avec Alger.
Les observateurs convergent pour percevoir dans cette démarche d’ouverture graduelle de la Mauritanie à l’égard du Maroc une stratégie empreinte de prudence et de finesse, qui ne saurait être assimilée à une rupture ou à une marginalisation de l’Algérie. Il s’agit plutôt d’une volonté d’élargir ses marges d’action diplomatique en formulant une politique à axes multiples, respectueuse des dynamiques complexes de la région, tout en évitant toute posture exclusive.
The post Rabat vs Alger : la Mauritanie joue-t-elle l'intermédiaire? appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.