Le secteur immobilier marocain amorce un regain de dynamisme, soutenu par deux leviers majeurs : l’organisation conjointe de la Coupe du monde 2030 et le vaste chantier de reconstruction des zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz. C’est ce que révèle le premier rapport annuel de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État et de suivi de la performance des établissements et entreprises publics (EEP), publié ce dimanche.

Après une année 2022 morose marquée par une forte baisse des ventes de ciment (-10,6 %) et des transactions immobilières (-15,4 %), le rapport signale une « reprise modérée en 2023 », avec des perspectives de croissance soutenue dès 2024, portées par plusieurs politiques publiques structurantes.

Effet d’entraînement de la CdM et du soutien direct au logement

Selon le document, la co-organisation par le Maroc de la Coupe du monde 2030, ainsi que la mise en œuvre du programme d’aide directe au logement, sont de nature à transformer en profondeur le paysage immobilier national. Ce dernier vise à faciliter l’accès à la propriété pour les ménages à revenus modestes, à travers une subvention directe aux primo-acquéreurs.

À cela s’ajoute le programme de reconstruction des zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz, doté d’un budget colossal de 120 milliards de dirhams (MMDH) sur la période 2024/2028, qui génère une activité intense dans les secteurs de la construction et de l’aménagement urbain, notamment en zones rurales.

Accélération des programmes d’habitat et d’éradication des bidonvilles

En parallèle, les efforts se poursuivent dans le cadre de l’initiative « Villes sans bidonvilles » et de la réhabilitation de l’habitat menaçant ruine selon le rapport. Ainsi, la société Casablanca Aménagement et Logement (CIE), a permis en 2023 le relogement de 38.055 familles et la réinstallation de 4.271 ménages, uniquement dans la région de Casablanca-Settat.

Foncier rural et cartographie numérique

Le rapport met également en lumière les avancées en matière de sécurisation foncière et de modernisation des outils cadastraux. L’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), a en ce sens réalisé 462.509 titres fonciers en 2023, dont 211.624 en milieu rural, soit une progression de 5% par rapport à 2022.

La superficie nouvellement couverte par le cadastre s’élève à 1,1 million d’hectares, soit une hausse de 64%, ce qui contribue à **la sécurisation du foncier agricole, au développement rural et à la stabilité économique des populations concernées.

Des réformes attendues

Enfin, sur le volet institutionnel, le rapport appelle à une réforme en profondeur des organes de gouvernance des EEP, recommandant une rationalisation de leur composition, la création de commissions spécialisées, une révision des critères de nomination des administrateurs, le respect de la parité, ainsi que l’intégration de membres indépendants.

L’objectif affiché est de renforcer la professionnalisation des conseils d’administration et améliorer l’efficacité stratégique de la gestion publique, dans un contexte de forte demande en investissements structurants et en services performants.

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