Pour renforcer la part de l’éolien dans le mix électrique national, Masen s’apprête à encadrer le développement de neuf projets répartis sur plusieurs sites au nord du Royaume. L’agence vient de lancer un appel d’offres pour recruter un conseiller technique international, chargé d’assurer le bon déroulement du processus jusqu’à la clôture financière.

Dans le sillage de la stratégie énergétique nationale visant à porter à 52% la part des énergies renouvelables dans la capacité électrique installée d’ici 2030, Masen entame une nouvelle phase de déploiement de l’éolien à travers le programme « Nassim ». Ce dispositif d’envergure prévoit le lancement de neuf projets, majoritairement dans le nord du Royaume, avec des sites sélectionnés pour leur potentiel en vent et leurs capacités de raccordement au réseau.

Afin d’assurer la qualité et la cohérence de ce vaste chantier, l’Agence a initié le processus de recrutement d’un conseiller technique international qui accompagnera toutes les étapes, de l’étude de faisabilité jusqu’à la clôture financière. Ce soutien technique est perçu comme essentiel pour garantir la réussite d’un programme dont les enjeux économiques, environnementaux et technologiques sont de première importance.

Un appui stratégique pour encadrer les futurs développeurs privés

Prévu pour être mis en œuvre selon le modèle IPP (Independent Power Producer), le programme Nassim repose sur l’intervention d’opérateurs privés qui assureront la conception, le financement, la construction, l’exploitation, la maintenance et, à terme, le démantèlement des centrales éoliennes. Le rôle du conseiller technique, tel que défini par Masen, sera central pour structurer et accompagner cette collaboration avec les investisseurs privés.

L’appel d’offres pour le recrutement de ce conseiller a été lancé fin avril 2025. Les candidats ont jusqu’au 19 mai pour déposer leurs dossiers, avant l’ouverture des plis techniques le lendemain. Les résultats financiers sont attendus pour le 11 juin, avec une signature de contrat fixée au 20 juin, suivie d’un démarrage opérationnel dès le 23 du même mois. Le cahier des charges confié au conseiller technique couvre un champ d’intervention étendu. Il débutera par une analyse du marché éolien dans la région, incluant les solutions technologiques disponibles, les profils des développeurs, les modalités de financement usuelles, et les configurations des contrats d’achat d’électricité. Il s’agira également d’évaluer les risques d’investissement et les options hybrides intégrant stockage et photovoltaïque.

Sur le terrain, les projets à développer dans le cadre du programme « Nassim » concernent des superficies allant de 1.000 à 7.500 hectares, avec une capacité de raccordement dépassant les 100 MW par site. Certains projets viseront de nouveaux sites vierges, tandis que d’autres relèveront du repowering, c’est-à-dire le remplacement ou la modernisation d’anciennes infrastructures, comme cela a été récemment fait pour le parc de Koudia Al Baida. Ce dernier a vu sa capacité doubler, passant de 50 MW à 100 MW.

Parallèlement, un processus d’appel à préqualification est en cours pour le programme « Nassim Nord », d’une capacité prévue de 400 MW. Il comprend deux projets : l’extension du parc éolien de Koudia Al Baida (150 MW) dans les provinces de Fahs-Anjra et M’diq-Fnideq, et le développement du parc de Dar Chaoui (250 MW) dans les provinces de Tanger et Tétouan. Tous ces projets bénéficieront de l’accompagnement du conseiller technique, qui jouera un rôle de chef d’orchestre, notamment dans la structuration des dossiers d’appel d’offres, l’évaluation technique des offres, et la finalisation des accords avec les développeurs retenus.

Ce soutien permettra également à Masen d’assurer une gestion rigoureuse et transparente du processus, tout en veillant à la compatibilité des projets avec les objectifs nationaux de développement durable. À la demande de l’agence, des missions spécifiques pourront être confiées au conseiller technique en fonction des besoins ponctuels.

Dans son ensemble, le programme « Nassim » constitue un pilier complémentaire au plan solaire « Noor », dans la perspective d’un mix électrique marocain davantage basé sur des sources propres et compétitives. À travers cette initiative, le Royaume poursuit le renforcement de son leadership régional en matière d’énergies renouvelables, en misant sur l’expertise, la planification rigoureuse et la mobilisation du secteur privé.

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