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Les organisations environnementales de la société civile au Maroc jouent un rôle clé dans la protection des ressources naturelles et le plaidoyer pour des politiques durables. Malgré des initiatives locales innovantes et des victoires ponctuelles, elles se heurtent à des contraintes juridiques, financières et organisationnelles qui freinent leur impact à long terme, a signalé un récent rapport de l’Institut Marocain d’Analyse des Politiques (MIPA).
La société civile environnementale au Maroc constitue un acteur central dans la protection des ressources naturelles, la sensibilisation des communautés et la défense de politiques publiques plus durables. Ancrées dans les territoires, ces organisations assurent le lien entre les populations locales, les institutions publiques et les acteurs internationaux. Elles interviennent sur des fronts variés, allant de la préservation des écosystèmes fragiles à la lutte contre la pollution et la raréfaction des ressources en eau.
Pourtant, le dernier rapport de MIPA souligne que ces organisations restent fragilisées par un ensemble de contraintes structurelles et financières qui limitent leur efficacité et leur autonomie, malgré des succès notables.
Parmi les principaux obstacles identifiés figure l’environnement juridique et administratif dans lequel elles évoluent. Bien que le cadre légal marocain reconnaisse leur rôle dans la gouvernance participative, la réalité est marquée par des procédures bureaucratiques lourdes, des restrictions sur le financement et des difficultés à constituer des alliances structurées. De plus, la mise en œuvre inégale de la décentralisation prive nombre d’organisations régionales du soutien institutionnel nécessaire pour mener à bien leurs projets.
La question du financement est un autre point critique. Beaucoup d’associations dépendent de subventions ponctuelles de bailleurs internationaux, ce qui complique toute planification à long terme. Les mécanismes alternatifs, tels que les partenariats public-privé, le mécénat d’entreprise ou la collecte de fonds locaux, restent encore peu développés. Cette situation fragilise la pérennité des projets, en particulier pour les structures basées dans les zones rurales ou reculées, a alerté MIPA.
Malgré ce contexte difficile, le rapport relève des initiatives marquantes qui illustrent la capacité d’innovation et de mobilisation de la société civile. La campagne pour la préservation de la « Marja Zarka », l’action contre le projet de cimetière pour chiens à Tanger, le mouvement citoyen pour l’eau à Figuig, ou encore les projets d’agriculture durable à Zagora et les programmes transfrontaliers de préservation des oasis à Tata. Ces expériences démontrent que, lorsqu’elles disposent des ressources et des réseaux nécessaires, les organisations peuvent influencer les décisions politiques et protéger efficacement leur environnement, a poursuivi l’Institut.
Le rapport formule d’ailleurs plusieurs recommandations pour renforcer la capacité d’action de ces acteurs. Sur le plan juridique, il plaide pour l’adoption de cadres légaux spécifiques aux zones montagneuses et oasiennes, afin de mieux intégrer les savoirs locaux dans la conception et l’application des politiques publiques. Il propose également de faciliter la création d’alliances formelles entre acteurs élus et non élus, d’améliorer l’accès aux données environnementales et de simplifier les procédures liées aux pétitions citoyennes.
Sur le plan financier, le document invite à diversifier les sources de revenus à travers le financement participatif, le prêt direct entre particuliers ou encore des cotisations obligatoires. Le développement des compétences en collecte de fonds est présenté comme un levier essentiel, à mettre en œuvre via des formations spécialisées ou des partenariats avec des institutions compétentes.
Le renforcement des réseaux et alliances régionales constitue un autre axe stratégique. L’amélioration de la coordination entre associations urbaines et rurales permettrait de mutualiser les efforts de plaidoyer et d’augmenter leur portée. Des plateformes thématiques, comme celles mises en place dans le cadre de l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable, sont citées comme modèles à élargir et à reproduire.
Le rapport insiste notamment sur l’importance du renforcement des capacités, en particulier dans les domaines du plaidoyer juridique, de la gouvernance environnementale et de l’utilisation des outils numériques. La création de bases de données collaboratives, alimentées par les ONG et les acteurs de terrain, pourrait faciliter l’accès à l’information et améliorer la qualité des arguments présentés dans les campagnes.
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