Les bulletins d’alerte météo se succèdent ces derniers jours, avertissant de fortes chaleurs dans plusieurs villes du Maroc ainsi que des chutes de grêle dans d’autres. Ces changements portent un coup aux personnes vulnérables mais également menacent les cultures d’été.
Le dernier bulletin d’alerte météo de la Direction générale de la météorologie (DGM) de niveau orange prévoit des averses orageuses entre 15 et 25 mm avec grêle locale et rafales de vent ce jeudi de 14h à 21h, dans les provinces de Rehamna, Marrakech, Al Haouz, Chichaoua et Midelt.
Dans d’autres villes, les chaleurs sont comprises entre 39°C et 45°C notamment dans le nord du pays, les villes côtières, le centre et le sud du pays en allant de Tanger à Casablanca, en passant par Beni Mellal, Fès et allant jusqu’à Oued-Ed-Dahab.
Le chargé de communication de la Direction de la météorologie, Hussein Youabed, a expliqué que ces conditions climatiques reviennent à l’extension de la dépression de chaleur saharienne vers le nord du pays, provoquant un afflux de masses d’air chaud et sec et une hausse significative des températures, même le long de la côte atlantique, où des températures inhabituellement élevées ont été enregistrées dans des villes comme Casablanca, Essaouira et Safi.
Dans une déclaration à Hespress, Youabed a indiqué que malgré que ce phénomène est caractéristique de la période de transition vers l’été, la fréquence et l’intensité de ces premières vagues ces dernières années reflètent clairement les effets du changement climatique, qui a commencé à imposer des schémas de chaleur plus intenses et inhabituels.
En effet, ces chaleurs sont au dessus des normales de saison pour le mois de juin, et sont accompagnées dans certains cas, de fortes pluies et de grêle ayant provoqué déjà des pertes au niveau de diverses plantations.
La chaleur excessive d’une part, provoque une évaporation rapide de l’humidité des sols, accentue le stress hydrique et aggrave la sécheresse déjà chronique dans de nombreuses zones rurales. Ces conditions fragilisent un secteur agricole déjà mis à rude épreuve ces dernières années à cause de plus de 7 ans de sécheresse.
D’autre part, une attention particulière se dirige vers les cultures de céréales qui ne doivent pas être touchées par les pluies en cette période pré-estivale, car nécessitant d’être sèches pour éviter la prolifération bactérienne. Si ces épisodes continuent, d’importants dégâts sur les cultures en pleine phase de développement sont à prévoir, menant à des récoltes faibles et des conséquences sur les prix plus tard.
Face à cette situation qui menace de compromettre la récolte de plusieurs cultures stratégiques, les agriculteurs bénéficieraient grandement d’avoir des alertes météo préventives afin qu’ils puissent adapter la réaction au lieu de faire face à l’imprévisibilité totale.
Une hausse des coûts pour les agriculteurs est à prévoir pour réensemencer leurs parcelles endommagées, tandis que d’autres, devront penser à investir dans des systèmes de protection dans le but de s’adapter à ces nouvelles réalités climatiques.
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