Un rapport récent du site « Military Africa », spécialisé dans les affaires militaires sur le continent, révèle que les champs de bataille africains font face à des menaces sécuritaires de plus en plus complexes. Du terrorisme à la contrebande, en passant par les conflits frontaliers, ces défis poussent les États à se tourner vers des outils technologiques de pointe pour protéger leurs frontières et renforcer leurs capacités défensives.
Parmi les solutions les plus prometteuses, le document met en lumière les véhicules terrestres sans pilote (Unmanned Ground Vehicles – UGVs), présentés comme une réponse concrète associant innovation technologique et exigences opérationnelles des armées africaines.
Ces engins, capables d’assurer des missions de reconnaissance comme d’attaque, offrent aux forces armées une capacité accrue de surveillance et d’engagement, tout en réduisant l’exposition directe des soldats au danger. Leur polyvalence est un atout majeur : reconnaissance, transport de matériel, neutralisation de mines ou encore évacuation médicale dans des environnements extrêmes où les véhicules classiques ne peuvent opérer.
Le rapport précise que plusieurs pays, dont le Maroc, devraient intensifier leurs investissements dans ce domaine, profitant de l’augmentation de leurs budgets militaires et de leur engagement dans des stratégies de modernisation multidomaines.
Il souligne également que la nature des conflits en Afrique évolue vers des guerres asymétriques, marquées par de vastes distances, des terrains difficiles, des conditions climatiques rigoureuses et la combinaison de tactiques conventionnelles et de guérilla. Dans un tel contexte, les véhicules terrestres sans pilote deviennent un atout stratégique : ils assurent une surveillance continue, livrent des approvisionnements dans des zones isolées et permettent aux troupes humaines de se concentrer sur les missions les plus complexes.
Selon la même source, dans un climat de rivalité stratégique, « ces engins devraient jouer un rôle central dans le renforcement des capacités des forces armées africaines afin de conserver un avantage tactique et stratégique ». Ils offrent en effet « une meilleure connaissance du terrain, une puissance de feu accrue et des options tactiques diversifiées, soutenant les opérations multidomaines ».
Le rapport précise que « ces véhicules sont télécommandés, avec une capacité quasi autonome, permettant de prendre des décisions immédiates depuis des positions plus sûres ». Le marché africain de l’armement traduit d’ailleurs cet engouement : leur valeur a dépassé 65 millions de dollars US en 2023 et devrait franchir le seuil des 100 millions de dollars d’ici 2030, avec un taux de croissance annuel moyen de 7,3 %.
Sur le plan opérationnel, le continent comptait déjà plus de 290 véhicules terrestres sans pilote en 2023. Un chiffre qui pourrait atteindre 663 unités d’ici la fin de la décennie. Cette expansion est alimentée par les inquiétudes croissantes liées à la sécurité des frontières, au terrorisme et à la contrebande, entraînant une hausse des dépenses militaires. Néanmoins, des freins subsistent : coûts de développement élevés, absence de normes unifiées et diversité des modèles, compliquant leur intégration.
Le document souligne aussi les perspectives offertes par les progrès en intelligence artificielle, qui pourraient aboutir à des systèmes plus intelligents et autonomes, capables d’exécuter des missions complexes avec une précision accrue, que ce soit dans le domaine militaire, agricole ou minier.
Enfin, le rapport note que l’arrivée en Afrique de grands noms de la défense tels que QinetiQ, Elbit Systems et Rheinmetall, aux côtés de développeurs locaux, contribuera à faire de ces véhicules un pilier central des stratégies militaires de nombreux pays du continent.
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