Les côtes de l’enclave occupée de Sebta ont été le théâtre, à l’aube du jeudi 14 août, une nouvelle vague de traversées à la nage, estimées à plus de 200 tentatives menées par des migrants, adultes et mineurs. Une nuit qualifiée de « la plus intense » depuis le début de l’été par la presse espagnole. Dans le même temps, le nombre de corps repêchés depuis le début de l’année a atteint 19.
Le quotidien El Faro de Ceuta rapporte que la Marine royale marocaine, épaulée par des éléments des forces de sécurité déployés sur les plages, a intercepté la majorité de ces tentatives, tandis que les unités de la Guardia Civil espagnole sont intervenues pour secourir d’autres migrants en mer, tout en faisant face simultanément à plusieurs tentatives d’escalade de la barrière frontalière.
Le même journal précise que l’unité de plongeurs de la Guardia Civil a repêché, jeudi après-midi, le corps d’un jeune homme vêtu d’un short de bain, retrouvé au large de “Fuente Caballos”. Les premiers éléments laissent penser que la victime aurait passé peu de temps dans l’eau. La dépouille a été transférée à la base du service maritime afin d’entamer les procédures d’examen médico-légal et d’identification.
Cet incident est survenu seulement quelques heures après l’inhumation, dans la région de Sidi M’barek, d’un autre jeune migrant dont le corps avait été découvert le 17 juillet dernier dans la zone de “Sarchal”. Ainsi, depuis le début de l’année 2025, ce sont 19 corps qui ont été récupérés sur les côtes de la ville.
Le quotidien souligne que les tentatives de passage, qu’elles soient effectuées à la nage ou par franchissement de la barrière frontalière, se poursuivent sans relâche. Chaque jour, de petits groupes sont repérés à proximité de la clôture, tandis que d’autres migrants parviennent jusqu’au Centre d’accueil temporaire pour migrants (CETI).
Le poste-frontière de Tarajal reste le point de pression le plus important, note le journal, alors que la zone de Belyounech connaît, elle, des passages moins fréquents mais réguliers, souvent facilités par un épais brouillard servant de couverture aux opérations de traversée.
Par ailleurs, El Faro de Ceuta indique que l’enclave occupée de Sebta accueille actuellement environ 500 mineurs marocains dans différents centres d’hébergement. Le CETI, pour sa part, héberge près de 800 personnes, ce qui pousse les autorités à envisager l’installation de tentes temporaires afin de désengorger la structure.
Enfin, le quotidien précise que ces chiffres ne concernent que les personnes interceptées et hébergées officiellement, sans refléter le nombre réel de tentatives quotidiennes. Le ministère espagnol de l’Intérieur ne communiquant pas de statistiques détaillées, l’ampleur réelle de l’impact de la migration irrégulière sur la ville reste donc difficile à mesurer.
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