La Chine ne serait pas contre la solution basée sur la proposition d’autonomie marocaine pour le Sahara, indique un rapport de l’observatoire de la politique chinoise, spécialisé dans l’étude de la politique étrangère du pays asiatique.
Selon ce rapport cité par Hespress, la Chine chercherait à renforcer ses relations avec le Maroc à travers plusieurs accords stratégiques, ce qui laisse entrevoir un rapprochement diplomatique avec la position marocaine sur le dossier du Sahara.
Le rapport explique que l’abstention de la Chine lors du vote de la résolution onusienne du 31 octobre 2025 ne signifie pas qu’elle a contesté l’initiative soutenant le plan marocain, mais qu’elle a permis son adoption sans l’appuyer ouvertement ni s’y opposer.
L’Observatoire de la politique chinoise précise que le vote chinois sur les résolutions du Conseil de sécurité concernant le Sahara n’a pas toujours été uniforme. A titre d’exemple, la Chine a voté en faveur du renouvellement du mandat de la MINURSO en octobre 2023, alors qu’elle s’était abstenue lors du vote de 2018 sur la résolution 2414 portant sur le même sujet. Cela montre que Pékin ne s’oppose pas systématiquement à toutes les résolutions liées au Sahara, mais adapte son vote (entre approbation et abstention) selon la formulation du texte.
La Chine s’abstient d’utiliser son droit de veto contre les résolutions essentielles relatives au dossier du Sahara, et en même temps, elle ne publie aucune déclaration soutenant le polisario, gardant ainsi une approche distanciée et équilibriste sur le sujet.
Car, cette position permet à Pékin de préserver de bonnes relations à la fois avec le Maroc et avec les pays soutenant le polisario, au premier rang desquels l’Algérie.
Le même observatoire note que malgré cela, la Chine tend, pour des raisons économiques et géopolitiques, à privilégier une solution fondée sur l’autonomie sous souveraineté marocaine plutôt qu’une indépendance totale, même si elle ne l’a jamais déclaré officiellement.
Ce penchant s’explique par l’intérêt croissant de Pékin pour le Maroc en tant que plateforme stratégique en Afrique et en Méditerranée, ainsi que par les ressources riches du Sahara en phosphates et minerais rares.
De même, la Chine cherche à diversifier ses partenaires et ses routes commerciales, en tirant parti de la position du Maroc comme plateforme alternative pour réduire les risques géopolitiques. Pékin considère le Maroc comme un partenaire majeur, une porte d’entrée vers l’Afrique et l’Europe, un centre industriel et logistique, et un allié fiable.
A noter que la Chine est le premier partenaire asiatique du Maroc et l’un de ses principaux partenaires mondiaux, avec un volume d’échanges commerciaux dépassant 9 milliards de dollars en 2024.
Par ailleurs, le rapport indique que la Chine préfère donc la stabilité régionale comme condition essentielle à la sécurité de ses investissements. Selon les déclarations officielles chinoises, la position de Pékin appelle à des solutions pacifiques des différends, tout en maintenant le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, une position qu’elle applique également au dossier du Sahara.
La Chine respecte aussi les principes défendus par la politique étrangère marocaine, notamment son principe de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats, son soutien au principe d’une seule Chine et son refus de reconnaître Taïwan, qui constitueraient, selon Pékin, un fondement essentiel de leurs relations bilatérales.
Les relations entre le Maroc et la Chine ont connu une évolution considérables ces dernières années, devenant stratégiques et opérationnelles, au-delà du cadre purement diplomatique, notamment après la signature en 2016, d’un un accord de partenariat stratégique global.
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