La résolution 2797 adoptée vendredi par le Conseil de sécurité des Nations Unies marque un tournant diplomatique majeur pour Rabat. Ce succès diplomatique est le résultat de décennies de stratégie cohérente, conjuguant stabilité interne, ouverture africaine et alliances internationales durables, face à un voisin algérien bloqué dans le passé et de plus en plus isolé. C’est ce qu’a affirmé une récente chronique publiée par le Journal du Dimanche (JDD).
Dans une chronique publiée par le Journal du Dimanche, le chercheur en sciences politiques et relations internationales, Sébastien Boussois, analyse comment cette victoire illustre la cohérence et la patience de la diplomatie marocaine, contrastant avec l’isolement grandissant de l’Algérie.
Alors que Rabat récolte les fruits de sa diplomatie structurée, Alger persiste dans un climat d’hostilité. Pour Boussois, l’Algérie « tente de masquer un échec » en brandissant le mythe de l’autodétermination, alors que son régime peine à proposer un projet politique fédérateur à l’échelle nationale et régionale. Le chercheur note que l’arrivée du président Abdelmadjid Tebboune n’a rien changé. La résolution de l’ONU, soutenue par la majorité des pays membres, confirme que le Maroc s’impose comme un acteur central du Maghreb et de l’Afrique.
Le contexte régional amplifie ce contraste. Depuis la rupture des relations diplomatiques en 2021, l’Algérie apparaît de plus en plus isolée, tant vis-à-vis du Maroc que de ses partenaires africains ou européens. L’alignement sur Moscou depuis le conflit avec l’Ukraine, la rupture du dialogue énergétique avec l’Europe et la rhétorique anti-marocaine contribuent à renforcer son image d’acteur instable, souligne le chercheur.
A contrario, le Maroc, grâce à vingt ans de politique extérieure proactive menée par le Roi Mohammed VI, a repositionné le Royaume au cœur de l’Afrique : réintégration de l’Union africaine en 2017, partenariats économiques et sécuritaires, et investissements stratégiques dans les infrastructures, les énergies renouvelables et le numérique, détaille l’expert.
Selon Boussois, ces choix donnent au Maroc une légitimité internationale qui dépasse le cadre maghrébin. Casablanca est devenue une capitale économique africaine, et le Royaume apparaît comme un interlocuteur fiable pour Washington, Bruxelles ou Dakar. Cette stabilité politique et cette attractivité économique illustrent ce que le chercheur décrit comme « la victoire du droit sur le désordre, de la vision sur la rancune ».
L’enjeu pour Rabat est désormais double : consolider l’unité nationale et transformer le Sahara marocain en moteur de développement régional. Les provinces du Sud bénéficient déjà d’investissements stratégiques dans les ports, le tourisme, l’énergie et la logistique, visant à intégrer ces territoires à la dynamique nationale et africaine.
Pour l’Algérie, Boussois souligne qu’un dialogue reste possible, mais seulement dans le cadre d’une approche globale mêlant sécurité, économie et rééquilibrage géopolitique, sous l’égide des Etats-Unis. La chronologie diplomatique récente, à savoir la reconnaissance américaine en 2020, puis européenne, et la récente résolution de l’ONU, illustre que la légitimité de la position marocaine ne fait plus débat, tandis qu’Alger semble de plus en plus enfermée dans une posture de confrontation, poursuit l’expert.
La victoire marocaine à l’ONU n’est pas qu’un succès diplomatique, affirme le chercheur, elle symbolise la capacité d’un pays à conjuguer vision, cohérence et ouverture, face à l’isolement et au ressentiment d’un voisin. Pour Boussois, c’est peut-être par le Maroc que renaîtra l’espoir d’un Maghreb tourné vers l’avenir, loin des rancunes historiques qui paralysent encore l’Algérie.
The post Sahara : le Maroc avance, l'Algérie reste prisonnière de ses rancunes appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
