À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations, prévue du 21 décembre au 18 janvier, le Maroc a renforcé de manière notable son dispositif sécuritaire. Depuis plusieurs semaines, le pays multiplie exercices, coordinations institutionnelles et investissements technologiques afin d’assurer le bon déroulement de la compétition.
Les services de sécurité marocains ont, notamment, intensifié leur coopération avec la Confédération africaine de football (CAF). Un centre de coopération policière, réunissant des représentants des 24 sélections qualifiées, a été créé pour l’occasion. Parallèlement, des caméras de surveillance intelligentes, équipées de technologies avancées dont la reconnaissance faciale, ont été installées dans plusieurs grandes villes : Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Fès et Agadir.
Interrogé par l’agence Anadolu, Mohamed Behlouch, chef de la police montée à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), assure que les conditions nécessaires ont été réunies dans les six villes hôtes. Selon lui, les forces de sécurité sont « dans un état de préparation complet », et la situation sécuritaire devrait être « à la hauteur de l’image du pays ».
La police montée, explique-t-il, est déployée dans 15 villes et relève de la Brigade centrale d’appui basée à Kénitra. Elle participera pleinement au dispositif de sécurisation de la compétition. Une formation spécifique est également dispensée aux agents afin de renforcer le respect des droits humains et d’améliorer les interactions avec le public, avec un accent particulier sur la maîtrise des langues étrangères.
Pour Mohamed Behlouch, la réussite du dispositif sécuritaire constitue l’un des enjeux majeurs de cette édition, inscrite dans la continuité du chemin menant vers l’organisation du Mondial 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal. Il assure que la DGSN a mobilisé « l’ensemble des équipements », qu’il s’agisse du matériel ou des chevaux, et prévoit une « couverture sécuritaire très honorable ».
Le pays s’appuie également sur un ensemble d’expériences accumulées lors d’événements internationaux récents, tels que les éditions 2022 et 2025 de la CAN féminine, la CAN U23 de 2023, le CHAN 2018, ainsi que la Coupe du monde des clubs 2023.
Un programme de formation piloté par la CAF
En parallèle du dispositif national, la CAF a lancé un programme de formation destiné à harmoniser les pratiques de sécurité selon ses standards et les meilleures références internationales. Ce programme, mis en œuvre en partenariat avec le comité marocain d’organisation, s’adresse aux responsables de la sécurité et des opérations d’urgence dans chacune des villes hôtes.
Selon la CAF, les participants incluent les superviseurs de la sécurité des stades, les forces de police, les équipes de pompiers, la sûreté aéroportuaire, les services de circulation routière et les forces d’appui. La formation concerne également les responsables des sites d’entraînement, des hôtels, des zones réservées aux supporters, ainsi que les services d’urgence.
Pour Christian Emeruwa, chef du département de la sécurité et de la sûreté à la CAF, « la réussite de la Coupe d’Afrique des nations ne repose pas uniquement sur la qualité du football, mais également sur la sécurité qui entoure chaque rencontre ». Il estime que ce programme représente « une nouvelle étape dans l’engagement collectif visant à protéger le football, les personnes et la passion qui l’anime ».
Dès novembre, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, avait annoncé devant le Parlement une série de mesures destinées non seulement à la CAN 2025 mais également à la préparation du Mondial 2030. Parmi celles-ci figure la création d’un Centre africain de coopération policière, regroupant des représentants des services de sécurité des pays engagés. Sa mission : faciliter l’échange d’informations sensibles et évaluer les risques liés aux rencontres.
il convient de rappeler que le Maroc, qui évoluera à domicile, figure parmi les favoris. Une dynamique renforcée par les performances remarquées de l’équipe nationale ces dernières années. Les Lions de l’Atlas avaient en effet atteint la quatrième place de la Coupe du monde 2022 au Qatar, devenant le premier pays arabe et africain à se hisser en demi-finales d’un Mondial dominé depuis toujours par les sélections européennes et sud-américaines.
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