Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Dans un contexte de profondes mutations du paysage médiatique marocain, marqué à la fois par une crise de confiance, une dérive des pratiques professionnelles et une explosion de la désinformation, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, a livré un diagnostic lucide et sans détour ce mardi à la Chambre des représentants.
Intervenant lors d’une séance plénière consacrée à l’étude et au vote du projet de loi n°026.25, relatif à la réorganisation du Conseil national de la presse (CNP), le ministre a tiré la sonnette d’alarme : « Tout le monde, majorité comme opposition, s’accorde à dire qu’il règne aujourd’hui un certain désordre dans le secteur. Ce chaos découle de pratiques contraires à l’éthique journalistique, mais aussi du développement accéléré des réseaux sociaux, qui propagent l’information à une vitesse vertigineuse, souvent au détriment de la vérification et du professionnalisme ».
Le projet de loi présenté par le gouvernement s’inscrit dans une volonté de corriger les lacunes constatées dans la première expérience de l’autorégulation, lancée il y a quelques années. Cette première phase, bien que saluée comme un tournant dans l’histoire des médias marocains, a révélé un vide juridique, ainsi que des demandes répétées des professionnels pour une refonte du cadre légal.
Face à ces défis, l’Exécutif a opté pour une approche inclusive : une commission provisoire a été mise en place pour évaluer l’état du secteur et proposer une vision renouvelée. Composée d’experts du domaine et de représentants du corps journalistique, cette commission a mené de vastes consultations avec les différentes parties prenantes du champ médiatique.
« Le texte que nous vous présentons aujourd’hui est le fruit direct du travail de cette commission, et traduit une réelle volonté de consacrer le principe d’autorégulation », a souligné Bensaid.
L’un des piliers de cette réforme est la mise en place d’un cadre de gouvernance renforcé, qui assure à la fois l’indépendance de la presse et le respect des règles déontologiques. Le ministre a rappelé que la liberté d’expression, si elle constitue un fondement démocratique incontournable, ne saurait se confondre avec la permissivité ou l’impunité.
« La liberté n’est pas le désordre. Et la responsabilité n’est pas une entrave à cette liberté. Ce sont deux composantes essentielles pour bâtir un journalisme fort, respectueux de la vérité et utile à la société », a-t-il déclaré, évoquant la nécessité de restaurer la dignité de la profession dans un environnement numérique de plus en plus hostile à l’éthique.
Parmi les nouveautés du projet de loi figurent la création d’une commission indépendante de supervision des élections professionnelles, un système de scrutin révisé à la demande des professionnels, ainsi qu’un cadre juridique clarifié pour éviter les conflits d’interprétation qui avaient affaibli le précédent Conseil.
« Nous ne voulons pas d’un Conseil symbolique. Nous voulons une instance réellement fonctionnelle, qui gère les affaires des journalistes et des éditeurs de manière totalement autonome, et en dehors de toute influence du pouvoir exécutif », a insisté le ministre.
Il a également réfuté les critiques sur une prétendue instrumentalisation politique du projet, affirmant que le gouvernement n’a ni agenda caché ni préférence partisane, mais une seule ambition : doter le Maroc d’un Conseil national crédible, moderne et légitime, à même d’accompagner les défis actuels et futurs de la profession.
Ce texte marque, selon Mehdi Bensaid, le début d’une deuxième phase de l’autorégulation, en rupture avec le modèle antérieur, qu’il qualifie de « semi-autonome ». À terme, l’objectif est clair : parvenir à une autorégulation intégrale du métier de journaliste, dans un cadre démocratique conforme à l’article 28 de la Constitution, qui prévoit que l’organisation de la profession doit se faire sur des bases démocratiques, avec des garanties solides pour l’indépendance.
Ainsi, le ministre a salué le débat sociétal nourri qui a accompagné le processus législatif, rappelant que la divergence des opinions est une richesse et non un obstacle. Il a exprimé sa gratitude à l’ensemble des composantes de la majorité et de l’opposition pour leurs amendements constructifs, et leur engagement dans l’amélioration d’un texte fondamental pour l’avenir du journalisme marocain.
« Ce n’est pas une réforme technique, c’est une réforme de fond. Elle engage la crédibilité de l’information, l’indépendance du métier, et in fine, la qualité de notre démocratie », a conclu Mehdi Bensaid sous les applaudissements d’une partie de l’hémicycle.
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