Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Avec un volume d’investissement public estimé à 380 milliards de dirhams, soit plus de 25 % du PIB, le projet de loi de finances 2026 (PLF 2026) marque un tournant décisif dans la stratégie économique du Royaume.
Ce niveau inédit d’engagement réaffirme le rôle de l’État comme investisseur moteur de la croissance et catalyseur de la transformation structurelle du modèle économique national.
Cette orientation place l’investissement public au cœur du projet de relance et de modernisation, en articulant croissance productive, équité territoriale et durabilité.
Selon la note de présentation du PLF 2026, l’effort d’investissement se répartit entre plusieurs leviers : les établissements et entreprises publics (EEP) avec 179,7 MMDH, le Budget général, les comptes spéciaux du Trésor et les SEGMA, pour 132,8 MMDH, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I) avec 45 MMDH, et les collectivités territoriales, dotées de 22,5 MMDH.
Pour Driss Effina, professeur à l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (INSEA), ce niveau d’investissement illustre « la volonté de l’État de maintenir une dynamique publique forte dans un contexte où le secteur privé reste en phase de reprise ».
L’économiste identifie trois fonctions essentielles à cet effort : anticyclique, en amortissant les effets des chocs extérieurs et géopolitiques ; structurante, en modernisant les infrastructures clés (transport, énergie, eau, digital) ; et redistributive, par la réduction des inégalités sociales et régionales.
« Ce volume positionne le Maroc parmi les économies émergentes les plus ambitieuses en matière d’investissement public par rapport au PIB, renforçant sa résilience et sa compétitivité à moyen terme », souligne Effina.
Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, levier stratégique
Le FM6I conserve une place centrale dans la stratégie budgétaire 2026.
Doté de 45 MMDH, il est qualifié de “bras financier stratégique de l’État”, chargé de mobiliser le capital privé national et international à travers un effet de levier.
En 2025, le fonds a déjà lancé plusieurs fonds thématiques dans les secteurs de l’industrie, du tourisme, de l’agriculture et des PME, en partenariat avec 14 sociétés de gestion. Ces mécanismes ont permis de mobiliser près de 19 MMDH, dont 14,5 MMDH issus du privé.
Pour Effina, le FM6I illustre « une nouvelle logique d’action publique », dans laquelle l’État agit comme investisseur stratégique et catalyseur plutôt qu’opérateur direct.
« Le Fonds choisit ses projets selon leur rentabilité, leur impact durable et leur contribution territoriale. Sa montée en puissance sera déterminante dans des domaines d’avenir tels que l’hydrogène vert, le digital ou les chaînes industrielles intégrées », explique-t-il.
L’économiste rappelle toutefois que la commande publique, aussi massive soit-elle, ne peut à elle seule soutenir durablement la croissance.
Il insiste sur trois conditions essentielles pour relancer l’investissement privé : Visibilité et confiance, grâce à une stabilité macroéconomique renforcée ; Cadre incitatif efficace, s’appuyant sur la nouvelle Charte de l’investissement et les partenariats public-privé ; Accès facilité au foncier et au capital patient, via la réforme du foncier public et des mécanismes de financement innovants.
« L’État doit désormais jouer le rôle de facilitateur d’écosystèmes plutôt que de simple pourvoyeur de dépenses », résume-t-il.
Préparer la décennie des grands chantiers
Le PLF 2026 s’inscrit dans une période stratégique pour le Maroc, marquée par des enjeux majeurs : la Coupe du Monde 2030, la transition énergétique et hydrique, l’adaptation climatique, et la modernisation logistique et numérique.
Les projets structurants dans les transports (LGV, ports, aéroports), l’eau (dessalement, barrages, programmes hydriques), l’énergie (hydrogène vert, interconnexions) et le digital (5G, backbone national) serviront à consolider la compétitivité du territoire et à réduire les disparités régionales.
Mais pour réussir, prévient Effina, cette politique devra s’appuyer sur une exécution rigoureuse et une évaluation régulière de l’impact socio-économique des projets, notamment sur l’emploi et la création de valeur locale.
Avec le PLF 2026, le Maroc confirme son ambition : faire de l’investissement un fil conducteur d’une gouvernance économique moderne, orientée vers la performance et l’efficacité.
La clé du succès, selon les experts, ne résidera pas uniquement dans les montants engagés, mais dans la capacité à transformer chaque dirham investi en valeur tangible pour le citoyen, l’entreprise et le territoire. Un nouveau cycle s’ouvre : celui d’un Maroc qui investit pour bâtir, innover et inclure.
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