L’Agence Nationale de Gestion Stratégique des Participations de l’État et de Suivi des Performances des Établissements et Entreprises Publics (ANGSPE) a tenu, ce mercredi à Rabat, une rencontre stratégique majeure consacrée à la présentation de l’architecture cible de son dispositif de pilotage de la performance des établissements et entreprises publiques (EEP). Cet événement, présidé par le Directeur général de l’Agence, Abdellatif Zaghnoun, a rassemblé les dirigeants des établissements publics relevant de son périmètre ainsi que des membres de la communauté “Performance” à savoir les responsables financiers, experts, cadres opérationnels et partenaires institutionnels.
Sous le thème « Une architecture cible pour le pilotage de la performance des EEP », cette rencontre s’inscrit dans le droit fil des réformes structurelles impulsées par le Roi Mohammed VI a expliqué le DG de l’Agence, notant qu’elle concrétise les orientations stratégiques définies dans la loi-cadre 50.21 sur la réforme des EEP et la loi 82.20 portant création de l’ANGSPE, avec pour ambition de refonder le pilotage de la performance publique dans une logique d’efficience, de transparence et de valeur ajoutée.
Dans son allocution d’ouverture, Abdellatif Zaghnoun a rappelé l’esprit collectif ayant animé la genèse de cette architecture. « Depuis le démarrage, nous avons privilégié une approche fondée sur l’écoute, la concertation, la co-construction et l’alignement stratégique. […] L’objectif a toujours été clair : bâtir un dispositif utile, pertinent et opérationnel. » Il a salué l’engagement des représentants des EEP, des équipes internes et du cabinet accompagnateur pour « la qualité du travail accompli », a-t-il déclaré.
Une architecture construite par et pour les EEP
Fruit de plusieurs mois de travail collaboratif, jalonnés d’ateliers participatifs et de benchmarks internationaux, cette architecture cible se veut ambitieuse, mais réaliste. Elle définit un référentiel commun pour les EEP en matière de pilotage stratégique, intégrant des fondements méthodologiques, organisationnels et opérationnels clairs. Selon Zaghnoun, cette structure centralisée et interconnectée permettra à l’État actionnaire de disposer d’une vision consolidée, fiable et prévisionnelle de la performance de son portefeuille.
Elle est conçue pour offrir aux EEP des outils d’aide à la décision, leur permettant d’affiner leurs trajectoires, d’anticiper les risques et de valoriser leur contribution au développement national. « Cette architecture répond à un double objectif : fournir à l’État actionnaire une vision consolidée, fiable et prévisionnelle de la performance de son portefeuille et outiller les EEP pour mieux piloter leur trajectoire », a souligné Abdellatif Zaghnoun.
Cette journée du 25 juin a donc été l’occasion de découvrir cette architecture de manière concrète, notamment à travers une représentation symbolique réalisée par les équipes de l’ANGSPE, soulignant la place centrale de ce dispositif dans le projet stratégique global.
Des KPI pour objectiver la performance
Lors de cette séance de présentation, un membre de l’équipe en charge du projet a détaillé les contours techniques du dispositif. « Il s’agit de mettre en place une architecture cible qui va demain supporter le dispositif de pilotage de la performance. Cette architecture s’appuiera sur un ensemble d’indicateurs de performance clés (KPI), définis de manière collaborative. Ces indicateurs couvriront les volets financiers, opérationnels mais aussi extra-financiers, afin d’embrasser pleinement la dimension stratégique et durable de l’action publique », a-t-il expliqué.
Une fois ces KPI définis, ils seront mis en relation avec des business plans de référence, également élaborés en concertation avec les EEP. « Une fois les business plans sont faits, une fois les KPI sont définis et une fois qu’on commencera à les produire, on aura une base de comparaison pour pouvoir apprécier la performance de l’ensemble des EEP qu’on a dans le portefeuille », a expliqué ce membre de l’ANGSPE.
Pour les entités en difficulté, des actions correctives seront engagées dans une logique d’amélioration continue et de renforcement de leur modèle économique. Le but étant d’assurer une convergence vers les objectifs fixés, dans un esprit constructif et partagé.
Une gouvernance structurée et partagée
La gouvernance du dispositif occupe également une place centrale dans cette architecture. Deux niveaux ont été définis : une gouvernance interne à l’ANGSPE et une gouvernance collective à déployer avec les EEP. Cette dernière comprendra notamment des business reviews trimestrielles, avec des focus spécifiques sur l’évolution des budgets, le fonctionnement, l’activité et l’avancement des plans stratégiques. Ces revues alimenteront les comités spécialisés et les conseils d’administration, a expliqué le même porte-parole.
Un comité dédié sera chargé de contrôler la qualité des données remontées par les EEP, car « il faut une data qui soit fiable, parce que c’est la base qui va nous permettre demain de produire des indicateurs chiffrés », a-t-il précisé.
L’ANGSPE comme catalyseur de transformation
En dévoilant cette architecture cible, l’ANGSPE entend jouer pleinement son rôle de catalyseur stratégique de la réforme du secteur public. L’agence se positionne comme l’architecte d’un nouveau modèle de gouvernance fondé sur la performance, l’agilité et l’exemplarité.
Ce projet marque une étape structurante dans le processus de transformation des EEP et s’inscrit dans la continuité de la dynamique enclenchée depuis octobre 2024. Il traduit la volonté ferme de l’État de bâtir une administration plus efficace, mieux gouvernée, et pleinement tournée vers l’intérêt général.
« L’enjeu aujourd’hui est de partager cette vision cible, d’en étendre les fondations, mais aussi d’en explorer les critères, les apports concrets, afin de projeter dans les prochaines phases du projet, notamment la conception détaillée des outils et l’opérationnalisation du dispositif », a conclu Abdellatif Zaghnoun.
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