L’organisation d’une université d’été par le Front polisario dans la wilaya algérienne de Boumerdès a suscité une vive polémique, notamment après des déclarations provocatrices d’un supposé cadre séparatiste visant le Maroc et plusieurs pays. Ce nouvel épisode n’a fait que raviver les inquiétudes quant à la capacité du régime algérien à encadrer le discours et les agissements de la milice, exposant par ailleurs Alger à de potentielles répercussions diplomatiques et économiques.
L’Algérie se retrouve au cœur d’une controverse diplomatique après l’accueil, dans la wilaya de Boumerdès, au nord du pays, d’une université d’été organisée par la milice séparatiste. La tenue de cet événement, qui s’inscrit dans la treizième édition de cette université, a été marquée par des prises de parole virulentes de « responsables » du polisario, notamment un certain Bouchraya Hammoudi Bayoun, qui dit être « Premier ministre » du gouvernement de la RASD, accusant ouvertement plusieurs pays de soutenir la souveraineté marocaine sur le Sahara, et dénonçant des alliances internationales jugées « dangereuses » pour la stabilité régionale.
Parmi les cibles des accusations figurent notamment Israël, la France, l’Espagne et plusieurs Etats du Golfe, dont la position suscite une attention particulière dans le contexte des efforts récents d’Alger visant à renforcer ses relations avec certains de ces pays.
« Le Maroc a recours à des alliances internationales dangereuses, à commencer par l’alliance avec Israël, en passant par les positions conspiratrices du Premier ministre espagnol et du président français, jusqu’à l’incitation à établir une représentation consulaire de certains pays mercenaires dans les villes du Sahara, ce qui constitue une menace pour la paix et la sécurité dans la région », selon les propos du soi-disant premier ministre de la république fantoche.
Ce discours incendiaire a été d’ailleurs perçu comme une provocation susceptible d’entacher les intérêts économiques et diplomatiques de l’Algérie, au moment où celle-ci cherche à restaurer son influence régionale.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs observateurs ont souligné l’«incohérence» de la position algérienne, rappelant que la même wilaya de Boumerdès avait auparavant refusé d’accueillir une université d’été organisée par un parti politique algérien reconnu par le ministère de l’Intérieur.
Les analystes notent que cette situation pose un véritable défi au régime algérien, qui peine à contenir le discours parfois incontrôlé du polisario, pourtant financé et hébergé depuis plusieurs décennies sur le sol algérien, notamment dans la région de Tindouf. La responsabilité d’Alger dans la gestion politique et diplomatique de cette situation est mise en question, notamment à la lumière des risques de tensions diplomatiques accrues avec des partenaires stratégiques, comme l’Espagne.
Ces tensions interviennent alors que la scène diplomatique régionale est marquée par un regain d’attention autour du Sahara, à la suite du soutien affiché par de nombreux acteurs internationaux à la proposition marocaine d’autonomie. Les déclarations du Polisario, jugées « irresponsables » par certains observateurs, risquent d’exacerber les conflits, isolant davantage l’Algérie sur le plan international et compromettant ses ambitions géopolitiques.
De plus, les analystes soulignent que ce bras de fer diplomatique et politique a un coût significatif pour l’Algérie, sur les plans économique, politique et stratégique. Le maintien d’un discours agressif porté par des milices séparatistes installées sur son territoire national engendre non seulement une détérioration de ses relations extérieures, mais fragilise également sa souveraineté.
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