Dans les couloirs du ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, l’effervescence est palpable. À quelques mois de la rentrée scolaire, les équipes s’activent pour déployer l’un des projets les plus ambitieux de la réforme éducative : la généralisation du modèle des écoles pionnières.
Cette initiative, pierre angulaire de la feuille de route 2022-2026, ne se contente pas de réformer les méthodes d’enseignement. Elle porte une vision : celle d’une école marocaine où chaque élève, quelle que soit sa situation, bénéficie d’un accompagnement personnalisé et d’opportunités d’épanouissement.
Dès le 2 septembre, soit au lendemain de la signature des procès-verbaux de rentrée, une vaste campagne de formation se déploiera à travers le Royaume. Pendant trois jours, les enseignants des établissements pilotes se retrouveront dans des ateliers de perfectionnement, véritables laboratoires d’échange de bonnes pratiques.
Cette formation ne laisse personne sur le banc de touche. Qu’il s’agisse des pédagogues expérimentés ayant testé le modèle depuis 2023 ou des nouvelles recrues fraîchement affectées, tous bénéficieront d’un accompagnement sur mesure. L’objectif ? Maîtriser l’enseignement explicite, cette approche qui mise sur la clarté, la répétition structurée et le suivi individualisé des élèves.
« Il ne s’agit pas de formations ponctuelles, mais d’un accompagnement continu tout au long de l’année« , précise une source proche du dossier. Les sessions se dérouleront en alternance pour préserver la continuité pédagogique, preuve que le ministère a tiré les leçons des précédentes expériences.
Conscient que l’école ne peut réussir sans l’adhésion des familles, le ministère mise sur la transparence et la communication. Des rencontres spécifiques avec les parents d’élèves sont programmées pour décrypter les enjeux du modèle et expliquer concrètement ce qui va changer dans le quotidien scolaire de leurs enfants.
Ces échanges ne relèvent pas du simple briefing informatif. Ils visent à créer une véritable alliance éducative, où les parents comprennent l’importance de l’assiduité et deviennent des partenaires actifs dans le parcours d’apprentissage de leurs enfants.
Deux temps forts rythmeront les premières semaines de l’année scolaire. Du 9 au 12 septembre, les tests diagnostiques initiaux permettront d’établir un état des lieux précis des acquis de chaque élève. Une radiographie pédagogique indispensable pour personnaliser l’accompagnement dès les premiers jours.
Un mois plus tard, du 13 au 18 octobre, une seconde évaluation mesurera l’efficacité des premières interventions. Cette approche en deux temps témoigne d’une volonté d’ajustement permanent, loin des méthodes traditionnelles qui attendaient souvent la fin du trimestre pour faire le bilan.
L’attention particulière portée aux élèves de première année du primaire illustre la philosophie du projet : intervenir précocement pour éviter que les difficultés ne s’accumulent et ne deviennent insurmontables.
Au-delà des aspects purement pédagogiques, les Établissements de l’Excellence portent une ambition sociétale. Réduire les taux de redoublement et d’abandon scolaire, démocratiser l’accès aux activités parascolaires, renforcer la maîtrise des apprentissages fondamentaux : autant d’objectifs qui visent à réconcilier tous les élèves avec l’école.
Le dispositif mise sur une coordination fine entre tous les acteurs. Équipes pédagogiques, services centraux du ministère et familles sont appelés à travailler main dans la main, dans une logique de complémentarité plutôt que de cloisonnement. En cette veille de rentrée 2025-2026, les Établissements de l’Excellence s’imposent comme des laboratoires d’expérimentation pédagogique. Leur mission : démontrer que l’école publique marocaine peut concilier excellence académique et équité sociale.
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