Dans un contexte de recrudescence des tentatives de migration irrégulière vers l’Espagne, les autorités marocaines intensifient leurs opérations de terrain pour faire face à l’afflux croissant de migrants, notamment à la frontière nord du Royaume.
Selon des sources concordantes, un dispositif coordonné mobilisant la Gendarmerie Royale, la Sûreté nationale et les autorités locales a été déployé ces dernières semaines dans plusieurs zones sensibles, principalement à Tanger et Fnideq. Ce dispositif vise à intercepter, dissuader et contenir les tentatives de traversée maritime vers l’enclave de Sebta.
Chaque jour, des dizaines d’interventions sont menées sur le terrain. Elles ciblent non seulement les ressortissants originaires d’Afrique subsaharienne, mais aussi des Algériens, des Pakistanais, ainsi que des Marocains qui affluent vers le nord dans l’espoir de traverser illégalement la Méditerranée. Plusieurs d’entre eux, notamment des jeunes en provenance de différentes régions du pays, sont interpellés, entendus, puis reconduits vers leurs villes d’origine, conformément à la procédure en vigueur.
Ce dispositif préventif s’inscrit dans une stratégie globale visant à protéger des vies humaines et à lutter contre les réseaux de migration clandestine. Il intervient alors qu’une nouvelle vague de tentatives de passage à la nage a été observée ces dernières heures. D’après des sources espagnoles, entre 50 et 100 migrants auraient été interceptés alors qu’ils tentaient de rejoindre Ceuta depuis les côtes marocaines, sans qu’aucun d’entre eux ne parvienne à franchir la frontière.
Il s’agit de la deuxième tentative d’envergure en moins de 48 heures. Déjà mardi, un autre groupe d’une cinquantaine de personnes s’était lancé à l’eau depuis les plages de Castillejos. Le 26 juillet, 54 mineurs marocains avaient réussi à atteindre Ceuta à la nage, poussant les autorités marocaines à durcir encore davantage leur dispositif de surveillance dans la zone.
Depuis, un renforcement notable de la présence sécuritaire est observé autour de la digue frontalière de Tarajal. Des unités maritimes supplémentaires ont été déployées, permettant au Maroc de jouer un rôle décisif dans le contrôle des flux vers l’enclave. Ce déploiement est d’ailleurs salué par la Garde civile espagnole, qui reconnaît l’efficacité de l’action marocaine pour faire baisser la pression sur la frontière.
Parallèlement à l’action sécuritaire directe, les autorités marocaines ont également pris des mesures strictes pour encadrer les déplacements dans les zones frontalières. À titre d’exemple, plusieurs chauffeurs de taxi opérant entre Tanger et Fnideq ont été entendus après avoir transporté des migrants. Des consignes fermes leur ont été données pour ne pas faciliter les trajets suspects vers les zones sensibles, sous peine de sanctions légales.
Des contrôles rigoureux sont aussi menés à bord des trains en direction de Tanger. Les passagers identifiés comme candidats à la migration clandestine sont débarqués dans des gares intermédiaires, puis reconduits dans leurs villes d’origine.
Ces mesures s’inscrivent dans une logique de responsabilité assumée par le Maroc en matière de gestion migratoire, dans un contexte marqué par la hausse continue des tentatives d’entrée à Ceuta. Entre janvier et juillet 2025, les autorités espagnoles ont recensé 1 452 entrées illégales dans l’enclave, principalement par voie terrestre, ainsi que plusieurs décès en mer, dont le dernier remonte au 17 juillet.
Alors que l’été attire des milliers de touristes vers le nord du Royaume, les tentatives de passage clandestin se multiplient, mettant à l’épreuve la vigilance des forces marocaines. Conscient des enjeux sécuritaires et humanitaires, le Royaume continue d’assurer, avec rigueur et responsabilité, sa mission de contrôle des frontières et de lutte contre les réseaux de migration irrégulière, tout en consolidant sa coopération avec les partenaires européens.
The post Le Maroc freine la migration clandestine au nord appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
