Porté par la généralisation d’Internet et la confiance accrue des consommateurs, le commerce en ligne au Maroc poursuit son expansion. Près d’un quart des citoyens ont effectué un achat sur Internet en 2024, selon l’enquête nationale TIC publiée par l’’Agence nationale de réglementation des télécommunications
Le commerce électronique s’impose désormais comme un mode de consommation à part entière dans le Royaume. Les dernières données de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), recueillies en partenariat avec le ministère de la Transition numérique et d’autres institutions publiques, montrent qu’en 2024, 24,9% des Marocains ont acheté en ligne, contre 15,1% cinq ans plus tôt.
Cela équivaut à 3,7 millions de nouveaux acheteurs numériques, témoignant d’un changement profond des comportements d’achat.
Cette transformation est portée par plusieurs facteurs : la démocratisation du smartphone, la fiabilité croissante des plateformes et une meilleure qualité de connexion. En parallèle, le ministère de l’Industrie et du Commerce indique que le volume global des transactions en ligne a atteint 22 milliards de dirhams en 2023, soit une progression moyenne de plus de 30% par an depuis 2019.
Selon le portail de données Statista, la dynamique ne faiblira pas : le marché marocain devrait enregistrer une croissance annuelle de 10,5% jusqu’en 2029, pour générer près de 24 milliards de dirhams de chiffre d’affaires. Le nombre d’utilisateurs pourrait frôler les 10 millions d’ici cinq ans, consolidant la place du Maroc parmi les marchés africains les plus actifs dans le domaine.
Une pratique désormais ancrée dans le quotidien
L’étude révèle également une intensification de la fréquence d’achat. En 2024, plus de 76% des consommateurs en ligne ont passé entre deux et cinq commandes dans l’année, contre 51,5% en 2019. Les acheteurs occasionnels se font plus rares, tandis que la proportion de ceux qui multiplient les commandes dépasse désormais 7%. Cette évolution traduit une appropriation durable du commerce digital, soutenue par la multiplication des solutions de livraison et de paiement.
Les jeunes urbains, utilisateurs assidus du mobile et des réseaux sociaux marchands, constituent le cœur de cette croissance. Leurs achats couvrent un éventail de besoins allant des produits de première nécessité aux loisirs. Les femmes privilégient la mode et les cosmétiques, tandis que les hommes s’orientent davantage vers la restauration, les voyages et l’équipement domestique.
Le paiement à la livraison reste majoritaire, utilisé par plus de huit acheteurs sur dix, alors que les paiements par carte ou services en ligne progressent lentement, signe d’une confiance encore en construction. Côté logistique, près de 90% des livraisons s’effectuent désormais à domicile, preuve du maillage renforcé des opérateurs.
Dans ce contexte, les pouvoirs publics entendent consolider cette dynamique. Le ministère de l’Industrie et du Commerce prépare une révision de la loi 31.08 sur la protection du consommateur pour encadrer les plateformes et renforcer la transparence des transactions. Parallèlement, des programmes tels que Moroccan Retail Tech Builder ou les formations en marketing digital accompagnent les commerçants dans leur transition numérique. Enfin, le partenariat scellé entre le ministère de l’Industrie et celui de la Transition numérique marque une nouvelle étape vers un e-commerce plus inclusif et compétitif, reflet d’un Maroc pleinement engagé dans l’économie numérique mondiale.
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