La Banque africaine de développement (BAD) compte accorder un prêt de 270 millions d’euros pour accompagner le vaste programme de modernisation des aéroports marocains conduit par l’Office national des aéroports (ONDA). Ce financement vient soutenir la mise à niveau des infrastructures en prévision de la hausse du trafic aérien.
L’aviation civile marocaine s’apprête à bénéficier d’un appui financier majeur de la Banque africaine de développement. Ce soutien, en cours de finalisation, doit permettre la réalisation du Programme d’extension et de modernisation des infrastructures aéroportuaires (PEMIA), estimé à 9,1 milliards de dirhams, soit environ 863 millions d’euros. L’objectif est clair : renforcer la compétitivité du secteur et adapter les aéroports du Royaume aux nouvelles exigences du transport international, tant sur le plan de la capacité que de la sécurité.
Modernisation des infrastructures et renforcement des capacités
Le PEMIA se concentre sur plusieurs plateformes clés du pays, notamment Marrakech, Agadir, Fès et Tanger. Les interventions prévues s’étendent de l’agrandissement des terminaux passagers à l’aménagement des pistes et voies de circulation. Les parkings avions seront redimensionnés, les systèmes de signalisation, d’éclairage et de balisage renouvelés, et une nouvelle tour de contrôle sera construite à Marrakech pour optimiser la gestion du trafic. Ces aménagements visent à accompagner l’augmentation continue du nombre de passagers et du fret aérien, tout en respectant les standards de l’Organisation de l’aviation civile internationale.
Des équipements de nouvelle génération
Au-delà des travaux d’infrastructure, le programme introduit une modernisation technologique étendue. Les futurs équipements concerneront la sûreté, la navigation et la gestion des flux. Les aéroports seront dotés de systèmes de contrôle plus performants pour les bagages, d’appareils de détection d’explosifs, de body-scans, ainsi que d’outils automatisés pour le tri et le transport des bagages. Les installations de mobilité interne — escaliers mécaniques, ascenseurs et trottoirs roulants — feront également partie du dispositif, afin d’améliorer le confort et la fluidité des passagers. L’ensemble sera accompagné d’études techniques et d’audits destinés à assurer une exécution rigoureuse du programme.
Un financement partagé entre Rabat et la BAD
La contribution de la BAD s’élèverait à 270 millions d’euros, soit près du tiers du budget global, tandis que l’ONDA financera le reste par des ressources propres et un appui de l’État. Cette répartition illustre la volonté des deux parties de consolider les acquis du secteur aérien marocain, considéré comme un moteur de connectivité régionale et de développement économique.
Le réseau actuel, fort de 25 aéroports dont 19 ouverts au trafic international, affiche une capacité annuelle d’environ 40 millions de passagers. En 2024, le trafic a frôlé les 32 millions de voyageurs, confirmant la place du Maroc comme point de jonction entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient. Avec la mise en œuvre du PEMIA, l’ONDA entend renforcer cette position et préparer les plateformes nationales aux flux prévus pour la décennie à venir.
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