L’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) compte aujourd’hui plus de 140 agences à l’échelle nationale, avec 680 agents mobilisés. Elle prépare désormais une augmentation de ses effectifs pour atteindre un total de 2.000 collaborateurs, afin de mieux accompagner les personnes en recherche d’emploi, a affirmé le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri.
Pilier du marché du travail marocain depuis sa création, l’ANAPEC joue un rôle de médiateur essentiel entre les chercheurs d’emploi et les entreprises en quête de compétences. L’agence s’illustre désormais comme un acteur proactif et territorialement ancré, œuvrant à la dynamisation du marché de l’emploi à travers une série de services intégrés. Grâce à une plateforme numérique avancée et à des procédures nationales unifiées, l’agence traite les offres d’emploi de manière transparente, rapide et équitable à l’échelle nationale. Elle accompagne également les porteurs de projets souhaitant créer leur propre entreprise dans le cadre des dispositifs d’auto-emploi, a souligné Sekkouri.
Dans sa réponse à une question parlementaire écrite, le ministre a précisé que ce repositionnement intervient dans un contexte de redéfinition des priorités gouvernementales, qui placent l’inclusion économique, le développement de la petite entreprise et la formalisation du secteur informel au centre de l’action publique. Dans ce cadre, le ministère de tutelle a engagé une importante restructuration de l’agence afin de l’adapter à ces nouvelles missions.
Selon le responsable, la transformation de l’ANAPEC s’est traduite par l’adoption d’une nouvelle organisation administrative, marquée par une augmentation du nombre de directions centrales, passées de trois à six, visant à doter l’agence d’une capacité d’action renforcée pour accompagner plus efficacement la stratégie gouvernementale dans le domaine de l’emploi, conformément aux Hautes Orientations Royales et en lignée avec les engagements du programme gouvernemental en matière de relance de l’emploi.
Cette restructuration permet également de renforcer la capacité d’intervention de l’agence, notamment en matière d’appui à l’insertion professionnelle, de soutien à l’auto-emploi et de médiation ciblée selon les besoins territoriaux. Sekkouri a ainsi fait savoir que l’objectif est d’assurer une plus grande cohérence, une meilleure efficacité opérationnelle, et une réponse directe aux transformations structurelles du marché de l’emploi.
L’un des atouts majeurs de l’ANAPEC reste son déploiement territorial, a-t-il poursuivi, notant qu’à ce jour, l’agence compte 12 agences régionales, 81 agences provinciales, 11 agences universitaires, 8 unités mobiles et 36 espaces collaboratifs, soit un total de plus de 140 structures actives à travers le Royaume. Ce réseau est animé par 680 agents, dont 400 conseillers en emploi et 120 conseillers en entrepreneuriat, formant une équipe de proximité chargée d’accompagner aussi bien les demandeurs d’emploi que les entreprises.
Pour accompagner cette dynamique, le ministère prévoit un renforcement massif des effectifs, en augmentant le nombre de conseillers en emploi pour passer à 2.000 afin d’assurer un accompagnement personnalisé et une couverture territoriale plus fine, notamment dans les zones rurales. Ce déploiement permettra, d’après le responsable, de rapprocher davantage les services des citoyens et de garantir une offre de médiation plus réactive, inclusive et sectoriellement adaptée.
En outre, la feuille de route déployée par l’agence intègre une série de programmes spécifiquement conçus pour accompagner les populations les plus vulnérables face à l’insertion professionnelle. Parmi les bénéficiaires ciblés figurent les personnes en situation de handicap, les migrants en situation régulière, les femmes en situation précaire, les jeunes NEET, les anciens détenus, les habitants des zones rurales, ainsi que les candidats marocains à la migration encadrée.
A travers ces programmes, l’agence affirme sa vocation inclusive, en accompagnant les parcours vers l’emploi mais aussi vers l’entrepreneuriat, via des dispositifs adaptés à chaque profil, a-t-il expliqué. Une attention particulière est également portée à l’accompagnement sectoriel, notamment dans les métiers verts, le travail indépendant numérique, ou encore les chantiers liés à la Coupe du Monde. L’ANAPEC entend ainsi anticiper les mutations économiques et les évolutions des besoins en compétences.
La transformation de l’ANAPEC passe aussi par une modernisation en profondeur de ses outils de pilotage. Le ministre a insisté sur l’importance de la digitalisation des parcours, avec l’introduction de profils bénéficiaires intelligents, l’utilisation de plateformes de données intégrées, et la formation avancée des cadres à l’analyse du marché du travail. Cette transition numérique s’accompagne du passage d’un contrôle a priori à un contrôle a posteriori, d’une simplification des procédures administratives, et d’une amélioration de la capacité de réaction face aux besoins du terrain.
Par ailleurs, l’agence prévoit d’étendre son réseau via des partenariats avec les collectivités territoriales et les acteurs associatifs, tout en renforçant la gestion déléguée ou institutionnelle des ressources humaines sur le terrain.
D’une autre part, le chantier de la réforme statutaire du personnel de l’ANAPEC, amorcé dès 2004, entre lui aussi dans une phase décisive. Un projet de nouveau statut a été élaboré, en réponse aux recommandations du conseil d’administration de 2007 et aux attentes exprimées depuis plusieurs années. Ce projet, désormais soumis aux partenaires sociaux, vise à garantir des conditions de travail équitables, motivantes et adaptées aux défis actuels de l’agence. Il s’inscrit dans une logique de valorisation du capital humain, considéré comme la clé de voûte de l’efficacité opérationnelle de l’institution.
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