Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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La visite officielle de Jacob Zuma au Maroc, le 15 juillet dernier, n’a pas fini de faire parler d’elle. Et pour cause! Ancien président sud-africain et figure historique de la lutte anti-apartheid, Zuma a publiquement affiché, à Rabat, son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara, qualifiant l’initiative du Royaume de « solution pragmatique, réaliste et porteuse de stabilité ».
Ce geste, hautement symbolique, a provoqué une onde de choc politique à Pretoria, où le gouvernement de Cyril Ramaphosa s’est empressé de dénoncer ce qu’il considère comme une entorse à la ligne diplomatique officielle pro-polisario.
Lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, Jacob Zuma a été reçu avec les honneurs réservés aux personnalités de rang présidentiel : protocole complet, entretiens officiels et, détail qui a déclenché la colère de Pretoria, la présence du drapeau sud-africain à côté de celui du Maroc.
Le ministère sud-africain des Relations internationales et de la Coopération (DIRCO) a dénoncé un « abus de symbole national ». Mais selon plusieurs sources diplomatiques, cet usage du drapeau a été validé en amont par l’ambassade d’Afrique du Sud à Rabat, sur demande expresse de Zuma, qui a souhaité représenter son pays avec les attributs symboliques qui lui sont dus.
Zuma lui-même a balayé les critiques en déclarant que « le drapeau sud-africain n’appartient pas au gouvernement, mais au peuple ». « Le drapeau sud-africain n’appartient pas au gouvernement. Qui ignore que le drapeau d’un pays appartient à ses citoyens? Qui ignore cela? », a déclaré Zuma avec un rire. Mais l’humour de l’ancien chef de l’Etat ne semble pas apprécié de tous.
Car la phrase est lourde de sens, et traduit un désaccord profond avec la ligne officielle de l’exécutif sud-africain.
En effet, l’Afrique du Sud est historiquement l’un des plus fervents soutiens du polisario, allant jusqu’à qualifier le Sahara marocain de « territoire occupé ». Mais la sortie de Zuma révèle une réalité gênante pour Pretoria : la position officielle n’est pas unanimement partagée dans le paysage politique sud-africain.
Chef du parti uMkhonto we Sizwe (MK) et parlementaire depuis les dernières élections, Zuma incarne une voix dissidente qui plaide pour une approche plus pragmatique et moins idéologique, considérant le plan d’autonomie marocain comme une base de négociation sérieuse. Et cette divergence met en lumière le fait que la politique étrangère sud-africaine, longtemps figée dans des réflexes hérités de la guerre froide, ne fait plus l’unanimité.
Du côté marocain, cette visite a été assumée et mise en avant comme un geste d’ouverture. Rabat rappelle qu’en octobre 2024, une délégation du Congrès national africain (ANC), parti de Ramaphosa, avait été reçue au ministère des Affaires étrangères, preuve que le Royaume n’exclut aucun acteur politique sud-africain.
Le Maroc bénéficie aujourd’hui du soutien explicite ou tacite de plus des deux tiers des pays africains sur la question du Sahara, y compris de plusieurs États historiquement proches de l’Algérie. La venue de Zuma vient conforter cette dynamique : elle montre qu’au sein même des alliés de Pretoria, des voix émergent pour plaider en faveur d’une solution réaliste qui mette fin à un conflit vieux de près d’un demi-siècle.
Pour Pretoria, attaquer Zuma sur ce terrain revient à exposer au grand jour ses propres fractures internes et à admettre que la position pro-polisario n’est pas intangible. Pour Rabat, au contraire, cet épisode est la preuve que la diplomatie marocaine, patiente et inclusive, sait créer des passerelles même avec ses détracteurs les plus fermes.
Au-delà des considérations bilatérales, cette visite s’inscrit dans un contexte panafricain où de plus en plus de pays refusent de s’enfermer dans des postures idéologiques figées, au profit d’une approche tournée vers le développement, la sécurité et l’intégrité territoriale.
En affichant son soutien au plan d’autonomie, Jacob Zuma envoie un message clair : le débat africain sur le Sahara ne peut plus être monopolisé par un petit cercle d’États hostiles au Maroc, et la diversité d’opinions au sein même de l’Afrique du Sud est désormais une réalité politique que Pretoria ne peut ignorer.
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