Porté par les investisseurs institutionnels, le marché des Organismes de Placement Collectif Immobilier (OPCI) dépasse les 100 milliards de dirhams (MMDH) d’actifs et confirme sa montée en puissance. L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) dévoile des indicateurs qui témoignent d’un secteur désormais stratégique pour le financement de l’immobilier tertiaire et d’infrastructures sociales.
Le marché marocain des OPCI poursuit sa progression soutenue et s’installe durablement dans l’architecture financière du pays. Selon le rapport semestriel de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) couvrant le deuxième semestre 2024, l’actif net des OPCI atteint 109,34 milliards de dirhams, contre 96,96 milliards à fin juin et 85,8 MMDH au premier trimestre de la même année. En parallèle, la valorisation des actifs immobiliers détenus par ces véhicules s’élève à 132,69 MMDH, pour un total de 1 809 actifs.
La montée en puissance du secteur se confirme également au niveau du nombre de véhicules : 62 OPCI agréés, dont 55 effectivement gérés, pilotés par 9 sociétés de gestion immobilière agréées. Cette dynamique témoigne de la maturité progressive d’un marché lancé en 2019 et aujourd’hui pleinement intégré aux stratégies d’allocation des investisseurs institutionnels.
Le positionnement des portefeuilles illustre clairement la vocation immobilière à long terme de ces fonds : 94,8 % des actifs sont investis dans l’immobilier, contre seulement 5,2 % pour la poche financière. La nature des actifs témoigne d’un ciblage précis : les bâtiments à usage d’enseignement et de formation représentent 26,5 % des investissements, suivis des locaux commerciaux (23,2 %), des bureaux (17,1 %) et des actifs mixtes (9 %). L’immobilier socialement utile s’impose ainsi comme un axe structurant, en phase avec la demande croissante en infrastructures d’éducation, de services et de santé.
Ces choix d’allocation se reflètent dans des niveaux élevés de performance opérationnelle. Le taux d’occupation physique moyen ressort à 94,9 %, et le taux d’occupation financier à 93,7 %, confirmant la qualité des actifs sous gestion et la bonne résilience des locataires face au contexte économique. Certaines catégories d’actifs atteignent même des niveaux proches du plein emploi, comme les établissements de santé, les locaux commerciaux et les bureaux.
Territorialement, la concentration reste forte sur les pôles économiques structurants. La région Casablanca-Settat concentre 41 % des actifs immobiliers, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (19,9 %) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (12,4 %). Cette cartographie reflète l’attractivité économique des métropoles, mais souligne aussi le potentiel de développement futur dans les autres régions à mesure que le marché se diversifie.
Côté investisseurs, les institutionnels dominent de manière écrasante. Les compagnies d’assurances et organismes de retraite représentent 41,8 % des souscriptions, devant les entreprises non financières (19 %), la CDG (12 %), les banques (8,1 %) et les autres acteurs financiers et particuliers. Ce profil traduit l’adoption croissante des OPCI comme instrument de gestion d’épargne longue, orienté vers la stabilité et la génération de rendements réguliers.
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