La ville d’El Jadida a été secouée jeudi dernier par un drame qui illustre douloureusement les risques du courage civique. Un jeune gardien de voitures a trouvé la mort après avoir tenté de calmer une dispute dans un bus de transport urbain, près du bureau de Poste Maroc en centre-ville.
La scène s’est déroulée dans l’atmosphère confinée d’un autobus bondé, où deux passagers en étaient venus aux mains. Sans hésiter, le jeune homme est intervenu pour les séparer, guidé par ce réflexe citoyen qui pousse certains à agir quand d’autres détournent le regard. Il ne connaissait aucun des protagonistes, ne cherchait aucun bénéfice personnel – juste rétablir la paix.
Cette générosité spontanée lui a coûté la vie. L’un des deux hommes en conflit, armé d’un couteau, l’a mortellement blessé. Le jeune gardien a été transporté d’urgence à l’hôpital régional Mohammed V, où les médecins se sont battus pour le sauver. En vain.
Les forces de l’ordre ont rapidement interpellé le suspect, encore en possession de l’arme du crime. Placé en garde à vue, il fait désormais l’objet d’une enquête judiciaire pour déterminer les circonstances précises de cet acte violent.
Au-delà du choc, c’est un sentiment d’injustice qui étreint les habitants d’El Jadida. Beaucoup pointent du doigt la banalisation de la violence dans les espaces publics et réclament une présence policière renforcée dans les transports urbains, souvent théâtres de tensions.
Cette tragédie pose une question troublante : dans une société où l’indifférence gagne du terrain, ceux qui osent encore intervenir pour le bien commun doivent-ils craindre pour leur vie ? Le jeune gardien aura payé le prix ultime d’un geste que beaucoup saluent déjà comme héroïque, mais que d’autres pourraient désormais hésiter à reproduire.
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